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11 octobre 2019

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Un parcours collégial révélateur pour Alexandre Forest

L’importance de suivre ses passions

Alexandre Forest

©(Photo gracieuseté)

Alexandre Forest a notamment été nommé «Révélation» du festival ComédiHa! en 2018.

Alexandre Forest a toujours eu un grand intérêt pour l’humour, mais en grandissant à Sainte-Mélanie, il considérait cette vocation comme inaccessible. « J’y rêvais plus que j’y pensais, mais c’était toujours dans ma tête.» Bien que son parcours ait été parsemé d’embûches, il raconte comment son passage au Cégep à Joliette l’a amené vers une remise en question essentielle et l’a fait grandir tout en lui permettant d’être l’humoriste qu’il est aujourd’hui.     

« Oui il y a la formation scolaire, mais il ne faut pas oublier tout ce qui se passe en parallèle et qui contribue à nous former comme citoyen. Le secondaire est tellement hiérarchisé, on dirait que c’est la première fois au Cégep qu’on est dans le vrai monde, qu’on se regarde tous en pleine face et que les barrières sociales tombent. J’étais confronté à moi-même et c’est cette crise identitaire qui a aiguillé mon parcours. » 

En faisant son programme d’études préuniversitaires en administration, il était constamment tiraillé par le même questionnement: avoir un emploi stable et ne pas être heureux ou poursuivre son rêve, mais avoir un avenir incertain ? « Ça me faisait peur, je croyais qu’il n’y avait pas de moyens de s’en sortir en humour et en même temps tout ce qui m’éloignait de mon rêve m’angoissait. »  

Plusieurs de ses cours ne le motivaient pas, mais il a tout même appris beaucoup au sein de sa formation. « Ça m’a permis de prendre conscience de la société et de ma place dans celle-ci», explique l’artiste de 26 ans. C’est d’ailleurs ce qui l’a mené vers l’humour engagé. 

Dépression et anxiété 

Alexandre Forest a aussi dû apprendre à évoluer avec la dépression et l’anxiété dès l’âge de 16 ans et tout au long de son parcours collégial. Au départ, il pensait que cela venait avec le passage à l’âge adulte et que c’était normal, mais c’est quand il s’est aperçu qu’il n’était plus capable de bien fonctionner, qu’il éprouvait un constant malaise et qu’il ne ressentait plus d’émotions qu’il a réalisé que c’était beaucoup plus que cela.  

Peu informé sur la maladie mentale, cela a été le début d’un long processus vers la recherche d’un bien-être. « Le Cégep m’a permis de vivre un éveil sur ma personne et de prendre conscience de ma maladie mentale. Cela a été le premier pas vers un cheminement qui a fait en sorte que je suis maintenant bien dans ma peau.» 

Pour lui qui a toujours accordé beaucoup d’importance à l’éducation, l’abandon n’était pas une option. Puis, toutes les activités socioculturelles ont joué un grand rôle dans son parcours et l’ont grandement aidé. Que ce soit en animant et en participant à Cégeps en spectacle ou en faisant de l’improvisation et du théâtre, il s’est découvert des forces.  

« C’est aussi ça le Cégep, l’équipe de soccer, l’improvisation ou le club de cinéma. C’est l’occasion d’explorer, de s’impliquer et c’est ce qui crée un attachement à cette communauté. Non, je n’utilise plus le calcul intégral, mais je me suis fait des amis que j’ai encore et ça, c’est un atout énorme! » Il donne en exemple Pierre-Yves Roy-Desmarais qu’il a rencontré au Cégep à Joliette.  

Plusieurs professeurs l’ont aussi influencé comme Roxanne Bouchard, professeure de littérature, Denis Lajeunesse, metteur en scène de la troupe de théâtre et Nathalie Sentenne professeure en science politique. « C’est une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et c’est la première fois que je me suis senti brillant dans ma compréhension du monde politique et social. » 

Ses études collégiales lui ont aussi amené une rigueur qui lui a été bien utile pour la suite de son parcours. Après un passage à l’université, il s’est finalement inscrit à l’école nationale de l’humour. « Il ne faut pas mettre de côté ce que l’on aime dans la vie, il y a tellement de choix de métiers. Il ne faut jamais être gêné de ce qu’on aime! » 

Alexandre Forest

©(Photo gracieuseté- Denis Trudeau)

Quand le rire fait réfléchir 

« J’ai eu une crise identitaire au Cégep, mais à l’école nationale de l’humour ça été 1000 fois pire! Toutefois, j’ai vu que j’avais un talent et les professeurs m’encadraient énormément. » Alexandre Forest a aussi consulté pour sa santé mentale et peu à peu, tout s’est tranquillement mis en place. « Tout a fini par faire du sens et j’ai fini par comprendre plus qui je suis. » 

Quand il a gradué en 2016, il a été confronté au marché du travail et au milieu artistique. « C’est un peu une guerre de popularité, il y a des gens qui sont là pour l’art et d’autres pour l’argent et la célébrité. Maladie mentale ou non, tu finis par apprendre et à simplement devenir un adulte dans ce monde de fou-là!» 

Il ajoute que pour réussir dans ce métier il faut accepter que c’est impossible d’être aimé de tous. « C’est ça l’art on aime, on n’aime pas, on ressent une émotion et on repart avec ça. »  

L’humoriste fait certes réagir et il n’a pas peur d’aborder des sujets qui sont moins exploités en humour comme la dépression, l’homosexualité, la transphobie ou l’environnement. « Je veux remettre en question les gens sans jamais tomber dans la moralisation. Je donne mon point de vue et si je peux planter une graine dans leur tête j’en serai déjà satisfait. » Par cet humour intelligent, il veut faire réfléchir et souhaite encourager l’amour plutôt que la haine.  

Alexandre Forest

©(Photo gracieuseté)

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