Des groupes de femmes s’unissent face à la crise du logement

  • Publié le 4 mars 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Gabriel Ferland

Le 5 février dernier, la Table de concertation des groupes de femmes de Lanaudière (TCGFL) a organisé une action collective sur les conséquences de la crise du logement. Pour cette occasion, cinq groupes de femmes de la région se sont unis pour diffuser le documentaire Ma Cité Évincée, dans trois MRC lanaudoises, afin de sensibiliser la population.

Le documentaire Ma Cité Évincée, réalisé par Priscillia Piccoli et Laurence Turcotte-Fraser, illustre les conséquences de l’instabilité résidentielle allant jusqu’à l’itinérance. Selon la TCGFL, il s’agit « d’une réalité vécue dans Lanaudière ».  D’ailleurs, l’organisme rapporte qu’à la suite des déménagements du 1 juillet, « Lanaudière a été la région qui comptait le plus de ménages en situation de précarité, selon les demandes transmises aux offices d’habitation ».

La crise toucherait davantage les femmes « en raison d’une addition de facteurs qui les défavorisent », affirme la TCGFL qui rappelle également que les femmes ont un revenu plus bas que les hommes et qu’elles sont presque trois fois plus nombreuses que les hommes à être cheffes d’une famille monoparentale. Ainsi, elles seraient plus affectées par l’augmentation « fulgurante » du coût du loyer des logements privés.

À Joliette, par exemple, le prix moyen du loyer aurait augmenté de 48 %, entre 2018 et 2024, selon les données recueillies par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). De plus, les données sur la rémunération des employés selon le genre, compilées par l’Institut de la statistique du Québec, montrent que, en 2024, le salaire annuel moyen des Lanaudoises était inférieur à celui des Lanaudois de 15 982,72$.

« C’est difficile de faire des démarches pour reprendre du pouvoir sur ta vie si tu es en constante recherche de sécurité et d’avoir un toit sur la tête », affirme Mélodie Bibeau, intervenante de l’organisme Avec des Elles.

Selon les cinq groupes de femmes, les histoires documentées par Ma Cité Évincée « démontrent que le logement est un besoin de base qui affecte directement la sécurité, la dignité et l’autonomie des locataires ». Or, l’itinérance des femmes et les violences faites aux femmes constitueraient des facettes cachées de la crise du logement.

Amy Magowan Greene, responsable de la mobilisation et des communications à la TCGFL, mentionne pour sa part que « le documentaire reflète l’urgence d’agir; un sentiment partagé par les groupes membres de la TCGFL. C’est pourquoi nous joignons notre voix au Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à l’effet de doubler le nombre de logements sociaux en 15 ans au Québec. Le logement est un droit et non comme une occasion de profit. »

Groupes ayant participé à la diffusion

Voici la liste des cinq groupes de femmes qui se sont unis pour la diffusion du documentaire :

  • Centre d’intégration professionnelle de Lanaudière (Repentigny);
  • Centre InterFemmes (Repentigny);
  • Regard en Elle (Repentigny);
  • Centre de femmes Montcalm (SaintLin-Laurentides);
  • Avec des Elles (SaintGabriel-de-Brandon).

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