Une collaboration tripartite pour soutenir les personnes vulnérables

Des intervenants du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière, du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL) et de la Sûreté du Québec (SQ) ont uni leur force afin de mettre en place un nouveau service. Appelé équipe mixte d’intervention – policiers et intervenants communautaires (ÉMIPIC), ce groupe aura comme mandat d’orienter les personnes en situation de vulnérabilité vers les ressources adaptées à leurs problématiques, et ce, de façon respectueuse et sécurisante.

Comme c’est le cas dans d’autres territoires au Québec, la population plus vulnérable de la MRC de Joliette bénéficie désormais du support de l’ÉMIPIC. Trois patrouilleurs de la SQ et deux intervenantes psychosociales du CISSS de Lanaudière vont à la rencontre de personnes vivant avec des difficultés afin de les guider vers les organismes ou les ressources nécessaires. L’équipe du CAAL offre aussi son soutien à l’ÉMIPIC pour donner des services culturellement sécurisants à la population autochtone. La sergente Audrey Lacharité, responsable du poste de la MRC de Joliette, explique que ces interventions se font au cas par cas : « Chaque journée est différente, les problématiques ne sont pas toujours de même nature ».

L’équipe travaille également beaucoup en prévention : « Cela fait environ six mois que l’ÉMIPIC est en fonction et elle a déjà créé des liens avec des organismes communautaires ». Tous les intervenants, qu’ils soient policiers ou membres du CISSS de Lanaudière, ont reçu des formations dans leur cursus professionnel, mais en suivent aussi pour avoir des apprentissages similaires à leurs collègues ou pour servir adéquatement leurs bénéficiaires. De plus, grâce au soutien qu’apporte le CISSS de Lanaudière, les policiers peuvent modifier leurs interventions pour qu’elles soient adaptées et qu’elles permettent plus facilement « d’établir un sentiment de confiance avec les personnes desservies ».

Travailler en collégialité

La particularité de cette entente réside dans le fait que le CAAL est partie prenante de ce programme. La directrice générale de l’établissement, Jennifer Brazeau, est heureuse de voir que les membres les plus vulnérables des communautés autochtones pourront aussi bénéficier de cette aide, et ce, de façon sécurisante. « Ce partenariat respecte notre identité culturelle et notre liberté d’action. Il est le résultat d'une confiance qui s'est bâtie pas à pas avec le CISSS de Lanaudière et la SQ », reconnait-elle, en ajoutant d’ailleurs qu’il vient aussi répondre à certaines recommandations de la Commission Viens. Pour Mme Brazeau, ce programme peut servir de porte d’entrée vers les services du CAAL pour les membres des communautés qui en auraient besoin. Luk Parlavecchio, qui est directeur clinique, intervention et éducation au CAAL, abonde dans le même sens en précisant que chacune des institutions, chacune des parties est égale. « Le CAAL a un statut à part entière avec son modèle d’intervention. Il ne dépend de personne, mais nous avons décidé de travailler en interaction tous ensemble », mentionne-t-il.

La présidente-directrice générale du CISSS de Lanaudière, Maryse Poupart, se dit elle aussi très fière de cette entente qu’elle résume comme un bon moyen de venir en aide à la population : « Ensemble pour faire autrement, ensemble pour être là au bon moment. » Mme Poupart considérait qu’il était important d’implanter ce projet tout en respectant les personnes et en allant à leur rythme. Elle assure que l'institution travaille très fort afin d’offrir des services de proximité comme ceux de l’ÉMIPIC dans le but d’être présente « avant, pendant et après des événements de crises ». La PDG tenait donc à remercier son équipe et ses partenaires : « Je nous souhaite une longue vie! »