Des projets immobiliers qui sortent du lot afin de connecter la collectivité

Louise Larivière a pris le temps de présenter le Village VITAL durant la rencontre du 27 mai dernier. (Photo Médialo – Jason Joly)
Louise Larivière a pris le temps de présenter le Village VITAL durant la rencontre du 27 mai dernier. (Photo Médialo – Jason Joly)

Cohabitat

Alors que plusieurs craignent de se retrouver en résidences pour aînés ou dans un CHSLD et de s’y sentir isolées, des personnes âgées imaginent, depuis 2023, une alternative, soit le projet de cohabitation Village VITAL. Un lac-à-l’épaule a donc été organisé le 27 mai à Saint-Côme afin de présenter les avancements de cette initiative, mais également de mettre de l’avant d’autres concepts qui prônent le cohabitat, dont un à Sainte-Émélie-de-l’Énergie.

« La mission du Village VITAL est de célébrer la vitalité en chacun de nous jusqu’au bout de la vie. D’être utile jusqu’à notre dernier souffle », a introduit la présidente de la coopérative Habitations Village VITAL, Louise Larivière. Elle ajoute que le projet a été pensé pour créer des connexions entre les résidents.

Il sera destiné à des personnes de 55 ans et plus et mettra à leur disposition de 24 à 36 logements locatifs. La coopérative avait l’idée, au départ, de concevoir des mini maisons, mais, après réflexions, les membres ont décrété qu’ils ne souhaitaient plus s’occuper d’une propriété. De plus, Mme Larivière souligne que la location permet « de donner facilement au suivant ». Des ateliers de création et des espaces communs seront aménagés, tout comme une serre : « Elle va procurer des légumes frais à nos résidents et, nous l’espérons, à la municipalité qui va nous accueillir. »

Les membres de la coopérative Habitations Village VITAL, soit Jean Rajotte (trésorier), Jasmine Roy, Louise Herard (secrétaire), Louise Larivière et Marie-Andrée Roy. (Photo gracieuseté)

Le Village VITAL est évalué à 16 M$ pour 36 logements. Les membres de la coopérative désirent que l’emplacement du projet se situe à moins de 30 km d’un hôpital. Pour l’instant, ils sont toujours à la recherche d’un terrain. Leurs démarches se font principalement dans les MRC de Matawinie et de Montcalm, des territoires qui possèdent de nombreux terrains qui ne sont pas zonés agricoles.

Cependant, Louise Larivière déplore les difficultés qui accompagnent l’implantation d’un cohabitat. Les embuches proviennent souvent de règlementations municipales qui entravent les projets intégrés. « Le cohabitat n’a pas la cote au Québec, alors il faut briser des barrières », confie-t-elle. Quelques municipalités ont été rencontrées afin de présenter l’initiative, telles que Saint-Félix-de-Valois, Saint-Lin-Laurentides ou encore Saint-Jean-de-Matha. Mme Larivière les surnomme d’ailleurs les « municipalités amies » puisqu’elle a apprécié leur accueil : « Certaines villes sont capables d’écouter des idées qui sortent de l’ordinaire. » Habitations Village VITAL poursuit toutefois sa campagne de séduction puisque, comme l’explique Louise Larivière, « il ne suffit pas de trouver un terrain convenable, mais aussi une municipalité qui a pour intérêt de s’impliquer dans le projet ».

Des « pionniers »

Le lac-à-l’épaule du 27 mai a été l’occasion de présenter d’autres idées de cohabitation qui sont en développement dans la province. Les Cantons-de-l’Est sont notamment en voie d’accueillir l’initiative de l’organisme NIDAZO. La directrice générale de celui-ci, Hélène Sactouris, est venue présenter son concept qui mélange maisons individuelles, résidence intergénérationnelle et espaces communs telles une serre, une cuisine et une salle multifonctionnelle. Stéphane Brochu a, quant à lui, exposé Cohabitat Gaspé qui sera aménagé à Sandy Beach. Avec des membres de sa famille, il a pu acquérir un terrain de 92 hectares afin d’y implanter 16 maisons qui seront mises à la disposition de propriétaires.

Le terrain sur lequel sera implanté la Friche Solidaire a une superficie de 13,7 hectares. (Photo gracieuseté)

Lanaudière peut cependant compter sur un second projet de cohabitat qui se déploie à Sainte-Émélie-de-l’Énergie. Appelée la Friche Solidaire, l’initiative a pour but de « sortir de la spéculation foncière » comme l’explique l’un de ses fondateurs, Antoine Fiset-Ricci. Composée de quatre familles, l’équipe compte créer son cohabitat sur un terrain de 13,7 hectares. Alors que l’implantation de celui-ci était sur le point d’être menacée par un changement de zonage, le groupe a dû se presser pour décider de se lancer ou non. Une demande de projet intégré a finalement été envoyée à la Municipalité, qui a donné son approbation.

La Friche Solidaire prévoit la construction d’une quinzaine de maisons. « Nous avions la possibilité d’en faire 36, mais en termes de disposition des terrains, nous trouvions que 15 avait plus de sens », soutient M. Fiset-Ricci. Chaque habitation aura son puits et son installation sanitaire puisque les infrastructures ne seront pas raccordées aux réseaux de la municipalité. Des plans de maisons ont également été imaginés, mais les concepteurs ne souhaitaient pas créer une charte d’architecture très rigide. « Les gens sont libres de décider s’ils veulent s’autoconstruire, s’ils veulent faire affaire avec un entrepreneur ou acheter une maison en kit », indique-t-il. De plus, les résidents pourront partager des espaces communs et des équipements comme des tondeuses et autres appareils d’entretien. Le projet est prévu pour accueillir toutes sortes de clientèles : « Je crois que c’est important qu’il y ait des personnes de tous les groupes d’âge pour que ce soit dynamique, qu’il y ait une cohésion et pour assurer une pérennité dans le temps. »

L’idée du cohabitat fait suite à un constat partagé par les familles fondatrices et leur entourage de la difficulté d’acquérir une propriété sur le marché immobilier actuel. « On se pose des questions pour nos enfants, à savoir comment ce sera possible pour eux d’avoir accès à une maison. Ça fait partie d’une recherche de solutions pour pallier la crise du logement que l’on vit présentement », indique Antoine Fiset-Ricci. Pour ces raisons, l’équipe est grandement motivée à mettre en place son cohabitat et heureuse de voir l’avancement de celui-ci. « Les prochaines étapes vont être de faire le montage financier, d’identifier le modèle légal et de monter la charte du projet. Après, nous pourrons aller de l’avant », se réjouit le cofondateur. Ainsi, d’une manière qu’il avoue optimiste, M. Fiset-Ricci espère que les premières pelletées de terre et le développement des chemins pourraient se faire au cours de l’été 2026.

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