Un résident de Saint-Paul parmi l’élite mondiale

Le Paulois Vincent Morin a pris part, le 3 décembre dernier, au Championnat mondial de Microsoft Excel à Las Vegas. Parmi les finalistes de cette compétition internationale, il était le seul Québécois. « J’ai consacré énormément de temps à cet objectif au cours de la dernière année, alors de vivre l’événement était une belle réussite en soi et la récompense de tous mes efforts! » 

Le Championnat du monde d’Excel est une compétition de sport électronique (e-sport) à travers laquelle les participants doivent résoudre des problèmes très techniques sous pression. Ils doivent faire preuve de rapidité, d’efficacité et de créativité en plus de démontrer une maîtrise approfondie du logiciel et un esprit logique hors pair. Au total, ils étaient 24 compétiteurs, provenant de partout à travers le monde, à s’affronter lors de ces demi-finales de Las Vegas. 

« Il y avait des représentants de l’Inde, de l’Asie, de l’Europe. Certains des finalistes arrivaient même de Madagascar ou de l’île de La Réunion, ce qui équivaut environ à 36 heures d’avion! C’était tellement plaisant de pouvoir rencontrer tous ces gens. Surtout que c’est une petite communauté et que nous nous parlions déjà tous entre nous », a raconté le Lanaudois à L’Action, le lendemain de l’événement.   

Au cours des demi-finales, les participants étaient divisés en deux groupes de douze et toutes les cinq minutes, la personne de chaque groupe qui avait récolté le moins de points était éliminée, jusqu’à ce qu’il ne reste que six concurrents par groupe. Le tout s’effectuait sur une arène entourée d’environ 200 spectateurs et de commentateurs sportifs.  

Il s’agissait d’une première expérience sur scène pour Vincent Morin, ce qui venait contraster avec les compétitions en ligne où il était habitué d’être seul devant son ordinateur. « C’était très intense! J’étais assis à côté de l’Irlandais Diarmuid Early, qui est un vétéran, et il m’a aidé à garder ma concentration! »  

Pour le natif de Joliette, le simple fait de s’être qualifié à cette compétition lui procurait un grand sentiment du devoir accompli et faisait en sorte qu’il avait réalisé son but. Il était donc plutôt serein quant aux résultats, mais s’était tout de même donné l’objectif de ne pas être le premier éliminé au cœur de son groupe.   

Ce qu’il a réussi, puisqu’il a finalement été le deuxième à être sorti. « J’ai éprouvé certains problèmes techniques, car j’avais un clavier québécois qui était configuré comme un clavier américain et cela m’a un peu nui. Cependant, si j’avais à le refaire, je ne changerais rien, parce que je suis fier de travailler en français et je trouve important de pouvoir utiliser Excel dans notre langue! » En se qualifiant à cette demi-finale, Vincent Morin a obtenu une bourse de 1000$. 

Il a aussi pu assister, en tant que spectateur, à ce qui aura été le moment le plus marquant de son voyage, soit le dénouement de la finale et le couronnement de Diarmuid Early à titre de grand champion. « Ça fait cinq ans que tout le monde s’attend à ce qu’il gagne, mais que ça n’arrive jamais, alors c’était vraiment touchant qu’il réussisse enfin! En plus, il est toujours le premier à partager ses trucs et à aider les autres concurrents. C’était un grand moment et je suis content d’avoir pu le vivre! » 

La naissance d’un champion 

C’est en janvier dernier que l’analyste d’affaires en planification et analyse financière chez Harnois Énergies est tombé sur des vidéos des précédentes éditions du Championnat du monde d’Excel. « C’est un logiciel que j’utilise dans le cadre de mon travail depuis plusieurs années, alors ça a tout de suite attiré mon attention! »  

Rapidement, il a eu envie de relever le défi et il a commencé à faire des compétitions dans le but de se qualifier pour l’événement mondial. La route vers Las Vegas comprenait neuf épreuves, en ligne, qui se tenaient entre les mois de janvier et septembre. « Il y avait 300 compétiteurs chaque fois et le prix était de se garantir une place pour le Championnat! » Ce parcours culminait le 18 octobre avec la compétition de fin d’année qui regroupait 256 joueurs provenant de 45 pays différents. Les huit premiers de cette épreuve se qualifiaient automatiquement pour Las Vegas.  

« Il y avait trois épreuves à faire cette journée-là et les résultats sortaient progressivement. Quand j’ai terminé, je savais que j’avais bien fait, mais quand j’ai reçu le courriel me disant que j’étais dans les huit premiers, c’était l’excitation! Je sautais partout dans la maison! » 

Ce qui n’était au départ qu’un intérêt pour les formules et les données l’a finalement mené à se démarquer sur la scène internationale et est devenu une réelle passion. « J’aime le fait qu’Excel soit un outil flexible et qu’il n’y ait pas réellement de cadre, c’est comme une planche à dessin, on peut faire preuve de créativité et résoudre tous les problèmes de plein de façons différentes. » 

Pour le futur, Vincent Morin souhaite simplement continuer à s’améliorer et veut encore mieux performer lors du prochain Championnat mondial de Microsoft Excel.