L’option sport électronique arrive à l’école de L’Achigan

À la rentrée prochaine, l’école secondaire de L’Achigan située à Saint-Roch-de-l’Achigan lancera l’option esport, une première au Centre de services scolaire des Samares, qui permettra à 27 nouveaux secondaire 1 d’allier compétition de jeux vidéo, activité physique et saine alimentation. 

Simon Laporte, enseignant d’histoire et géographie, est à l’origine de ce projet. « Le projet était inexistant ici avant mon arrivée, confie-t-il à La Revue. Dans mon ancienne école, on avait un petit projet avec cinq élèves seulement et quand je suis arrivé ici, j’ai vu qu’il y avait une belle opportunité de bonifier ce qu’on faisait, de créer une niche qui n’existait pas encore dans le sport électronique scolaire. »

Contrairement à l’activité parascolaire qu’il offre les lundis et mardis depuis deux ans, la nouvelle option esport sera intégrée dans l’horaire, avec 40 périodes annuelles. Elle combinera entraînements sur jeux vidéo, séances d’activité physique et ateliers culinaires organisés par des professionnels pour apprendre à cuisiner, manipuler les aliments et adopter de saines habitudes de vie. L’idée étant de casser les clichés du gamer sédentaire, explique M. Laporte. D’ailleurs, une séance d’activité physique de 30 minutes est déjà proposée en parascolaire.

L’objectif de cette option est de rejoindre des jeunes souvent désintéressés des sports traditionnels ou de l’art, notamment ceux qui sont plus discrets ou anxieux. « Le sport électronique leur offre un espace social sécurisant, où ils peuvent s’exprimer et créer des liens forts », explique-t-il.

À cet égard, l’enseignant mentionne que plusieurs de ses élèves qui viennent en parascolaire s’ouvrent davantage aux autres. « Je vois un changement dans leur sentiment d’appartenance et dans les liens qu’ils créent avec les autres », dit-il avant de préciser qu’il s’agissait déjà de bons élèves sur le plan résultat scolaire.

quatre jeunes jouent à League of Legends
25 élèves ont participé cette année aux ateliers d’esport en parascolaire. (Photo Médialo – Laureen Peers)

Un projet inclusif

Lors de notre passage pendant le dernier atelier parascolaire, La Revue a pu constater l’enthousiasme des élèves. Curieux, concentrés, ils s’interrogeaient sur les tactiques à adopter dans le jeu League of Legends, les forces de leur personnage, ou les rôles à privilégier pour vaincre l’adversaire.

Quand M. Laporte, accompagné d’Émile Cloutier — un étudiant en adaptation scolaire qui agit comme entraîneur stratégique — a annoncé qu’il s’agissait de la dernière séance, plusieurs jeunes ont aussitôt manifesté leur envie de s’inscrire à l’option ou de revenir en parascolaire à l’automne. Mais les places seront limitées. « Ce sont 27 élèves de 6e année qui s’en viennent en secondaire 1 dans l’option », précise-t-il. En parascolaire, tous les jeunes sont acceptés, peu importe leur niveau. En début d’année, ils étaient 25, soit cinq équipes de cinq joueurs, puisque le jeu se joue principalement en groupe.

Du côté des parents, les retours sont encourageants. « Certains m’ont dit que leurs jeunes étaient plus sociables, plus motivés, et qu’ils jouaient même un peu moins à la maison », raconte M. Laporte.

Soutien de la MRC de Montcalm

Ce projet n’aurait pas été possible sans le financement majeur accordé par la MRC de Montcalm. « J’essayais d’aller chercher un peu de financement et en cognant à des dizaines et des dizaines de portes, j’ai finalement cogné à la bonne porte, celle de la MRC de Montcalm », raconte-t-il.

En effet, dans le cadre de son programme Lab innovant qui encourage la persévérance et la réussite scolaire, la MRC a octroyé une subvention qui permet de financer 80% du projet. Ce dernier est estimé à environ 310 000$. « Notre projet cochait toutes les cases de ce programme », souligne l’enseignant avant d’ajouter que l’école contribue à hauteur de 50 000 $, surtout pour les salaires.

Grâce à cette aide, l’école pourra se doter de 27 ordinateurs ultra-performants, de claviers, souris, casques, tables et chaises ergonomiques, ainsi que d’un local thématique avec éclairage LED, et tee-shirt d’équipe. « On veut offrir un environnement inspirant et professionnel. »

Nathalie Gauthier, cheffe de projets développement du territoire, Patrick Massé, préfet de la MRC de Montcalm, Simon Laporte, enseignant Univers social / histoire à école secondaire L'Achigan etCarole Rousseau, gestionnaire administrative, école secondaire L'Achigan tiennent un chèque
Nathalie Gauthier, cheffe de projets développement du territoire, Patrick Massé, préfet de la MRC de Montcalm, Simon Laporte, enseignant Univers social / histoire à école secondaire L’Achigan et Carole Rousseau, gestionnaire administrative, école secondaire L’Achigan. (Photo gracieuseté)

Même si quelques freins subsistent, notamment dans l’installation technique du local, Simon Laporte reste confiant. « Un de nos obstacles, c’est l’administration pour se procurer les ordinateurs, ça a été difficile. J’ai dû me battre pour faire approuver certaines choses, car on est menotté par une série de règles qui nous empêchaient d’avoir des lumières sur les ordinateurs », explique-t-il.

Il souligne d’ailleurs que les plus hauts cadres sont très intéressés par son projet, mais que certains adjoints administratifs mettaient quelques freins. « On est dans un milieu rural où le sport traditionnel est encore très valorisé. Mais les mentalités changent, et notre projet est de plus en plus connu. »

Finalement, pour M. Laporte, mettre en place l’option esport « demande énormément d’efforts, mais je pense que ça en vaut la peine. »

Un autre projet en cours

M. Laporte souhaite également faire découvrir l’histoire à travers la réalité virtuelle. Le projet s’inscrit dans un PPP (projet pédagogique particulier), soutenu par le ministère de l’Éducation, qui permet aussi d’intégrer l’histoire et la géographie à travers des outils immersifs comme la réalité virtuelle. « On veut faire découvrir des parcours historiques en 3D, lier apprentissages académiques et intérêt des élèves », explique-t-il.

Qu’est-ce que l’esport ?

Comme l’indique l’Office québécois de la langue française, le sport électronique est une « pratique régulière d’un jeu vidéo multijoueur, sur Internet ou en réseau local, par l’intermédiaire d’un ordinateur ou d’une  console de jeu, qui est considérée comme une activité sportive. Les meilleurs joueurs adeptes du sport électronique se rencontrent lors de tournois internationaux de jeux vidéo.

À l’instar des champions sportifs, le  jeu en réseau (multijoueur) est un outil pour mettre en avant les qualités du joueur, ses réflexes, son acuité visuelle, son sens tactique, sa capacité à gérer le stress lors d’une compétition et son esprit d’équipe. Les compétitions mondiales de jeux vidéo sont parfois présentées à la manière des événements sportifs, avec commentateurs, entretiens avec les joueurs, fiches détaillées et reportages sur l’ambiance régnant dans les coulisses.»

Articles les plus consultés

(Photo gracieuseté - Guillaume Morin)
Actualités

La fête nationale dans Lanaudière

La fête nationale dans Lanaudière sera célébrée en grand les 23 et 24 juin avec plus de 400 activités, 51 sites de fête, 18 feux d’artifice, 13 feux de joie, deux spectacles de laser et un spectacle de drones.
Les élus et les citoyens lors de la séance du 9 juin du conseil municipal de Rawdon. (Photo Médialo – Élise Brouillette)
Actualités

Un projet de développement préoccupe les citoyens à Rawdon

Plusieurs citoyens étaient présents lors de la séance du 9 juin du conseil municipal de Rawdon en raison d’un point à l’ordre du jour concernant le projet immobilier Le Sentier.
(Photo Médialo - archives)
Actualités
Faits divers

Deux Charlois arrêtés dans une opération de lutte au trafic d’armes

Les policiers ont procédé, le 18 juin, à l’arrestation d’un homme et d’une femme de Saint-Charles-Borromée dans une opération de lutte au trafic d'armes.