Que ce soit à un feu rouge ou sur la rue Queen, les résidents de Rawdon peuvent régulièrement apercevoir la carriole de Carl Olivier Avon en plein cœur du village. En effet, véritable amoureux des chevaux, ce dernier opte de plus en plus souvent pour ce mode de transport et ce, au quotidien.
Carl Olivier Avon demeure à Rawdon depuis sept ans et il a commencé à travailler avec les chevaux il y a environ six ans. Diplômé en techniques de bioécologie et œuvrant comme technicien forestier, la nature était déjà une valeur importante à ses yeux.
Il possède une jument âgée de 11 ans qui s’appelle Emma. Il s’agit d’un cheval canadien, une race qu’il affectionne beaucoup. « C’est vraiment une race patrimoniale », mentionne-t-il en rencontre avec L’Action. Éventuellement, il confie qu’il aimerait avoir un deuxième cheval, ce qui lui permettrait de réaliser encore plus de choses.
Le Rawdonnois a commencé à faire appel aux chevaux afin de cultiver une parcelle de terre agricole offerte par ses beaux-parents sans utiliser de machinerie. Il raconte qu’il travaille avec sa jument pour toutes les tâches où c’est possible. « Je m’en sers pour transporter des choses sur ma terre à bois, débarder des arbres, labourer, planter des légumes et récolter. »
Au fil du temps, le Rawdonnois s’est construit une carriole et a commencé à atteler Emma non seulement pour se promener pour le plaisir, mais pour ses déplacements de chaque jour, été comme hiver : « Nous allons chercher le courrier chaque dimanche et nous allons faire de petites commissions. » Carl Olivier Avon aimerait toutefois adapter sa carriole afin de pouvoir transporter encore plus de choses sécuritairement.
S’il se promène aux quatre coins de Rawdon, parmi ses autres souhaits, on retrouve faire le tour de Lanaudière par les rangs de campagne et même faire le trajet Rawdon-Québec aller-retour.
Conduire un cheval en ville
Le Rawdonnois a offert au Journal de vivre l’expérience de circuler en carriole au centre-ville de Rawdon, en pleine heure de pointe du retour à la maison.
Carl Olivier Avon explique qu’à l’exception de l’autoroute, il peut circuler partout avec sa carriole en affichant le panneau de « véhicule lent ». « Tout ce que je dois faire, c’est respecter la signalisation comme les autres véhicules. » C’est ainsi qu’Emma attend bien sagement que le feu devienne vert et que son conducteur lui donne la permission de tourner, à l’intersection de la rue Queen et de la 4e avenue.
Lors de sa promenade, notre journaliste a facilement pu constater que les gens ont le sourire facile lorsqu’ils croisent l’attelage au village. « En général, neuf automobilistes sur dix me sourient ou m’envoient la main. J’ai connu un dépassement dangereux à une seule reprise. Parfois, je vois les gens dans leur voiture et ils ont l’air sérieux ou préoccupés et dès qu’ils me voient, leur visage s’éclaire. »
Les signes de la main et les pouces en l’air se succèdent sur la route, au moment où le litre d’essence dépasse les deux dollars. Toutefois, Carl Olivier Avon mentionne que même si plusieurs lui font de telles remarques ces temps-ci, le coût de l’essence n’est pas sa motivation pour sortir avec sa jument. Il ajoute que prendre soin d’un tel animal est également dispendieux, même si sur le coup le déplacement est moins cher.
Promener son cheval dans un centre-ville animé requiert d’être aux aguets. Que ce soit un camion de pompier, une ambulance ou une voiture bruyante, les distractions fusent de partout. « Je crois que tous les chevaux sont capables de se promener ainsi en ville, mais il faut les éduquer comme il se doit et y aller graduellement. Ça demande d’être alerte constamment. »
Pour le Rawdonnois, conduire son cheval est aussi une thérapie en soi tellement cela lui apporte du bien-être. « Je n’ai pas besoin de psychologue! Les chevaux nous font apprécier l’existence. »