Une mise en demeure qui les menace de retourner dans la rue

  • Publié le 8 mars 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Bénéficiant du programme d’hébergement, géré par l’Office municipal d’habitation (OMH) de Joliette, Jean-Pierre Geoffroy réside dans une chambre du Motel Bonsoir depuis septembre dernier. Il y a quelques semaines, lui et trois autres personnes ont reçu une lettre indiquant qu’à partir du 15 mars ils ne seraient plus couverts par le programme. Alors que le nombre de logements abordables est extrêmement bas sur le territoire, M. Geoffroy et ses voisins craignent de devoir retourner vivre dans la rue.

Le programme de supplément au loyer d’urgence et de subvention aux municipalités est une initiative de la Société d’habitation du Québec. Elle a été mise en place l’année dernière pour venir en aide temporairement aux personnes qui n’avaient pu se trouver un logement. Ainsi, l’Office municipal d’habitation de Joliette a été mandaté pour aider les Joliettains qui étaient ou risquaient de se retrouver sans-abris. Une quinzaine de personnes ont donc été hébergées au Motel Bonsoir.

Jean-Pierre Geoffroy fait partie de ces personnes. Il occupait auparavant un logement à Joliette, mais il a été forcé de partir. Alors qu’il fréquentait l’organisme La Soupière, il a remarqué une annonce sur le programme d’hébergement et a donc décidé de s’inscrire. Présentement, ils sont environ sept à toujours bénéficier du programme, certains ayant quitté ou ayant été en mesure de trouver un logement. « Il y en a qui ont réussi à se trouver un endroit et d’autres qui ont été aidés par l’Office, mais certains ont été mis dehors aussi », remarque M. Geoffroy.

Ultimatum

L’hébergement de ces personnes sans-abris est entièrement couvert par l’OMH de Joliette, mais, en contrepartie, elles doivent chercher un logement pour éventuellement quitter le motel. L’organisation leur donne accès au Service d’aide à la recherche de logement (SARL). Ainsi, de façon individuelle, les hébergés peuvent être soutenus dans leurs recherches afin de trouver un appartement qui convient à leurs besoins et à leur budget.

Jean-Pierre Geoffroy assure avoir effectué des recherches de nombreuses fois. Il avait d’ailleurs trouvé deux logements et a donc rencontré l’Office en novembre : « Les logements venaient avec une subvention qui payait un pourcentage de ton loyer pendant un an et je voulais savoir comment ça marchait ». Une représentante de l’OMH de Joliette est venue à plusieurs reprises le rencontrer. « Elle a vu que je faisais des recherches sur mon ordinateur et a vu que j’étais sérieux dans mes démarches. Elle m’a dit que je pouvais prendre mon temps puisque les subventions n’étaient pas encore annoncées », indique M. Geoffroy.

Ce dernier, ainsi que trois autres de ses voisins, ont cependant reçu une lettre qui leur reprochait de ne pas avoir répondu aux appels de la SARL et de ne pas avoir contacté d’autres services d’hébergement. « L’Office a dit qu’il avait essayé de m’appeler plusieurs fois et que je n’avais pas répondu, mais je l'ai toujours rappelé. J'ai laissé trois autres numéros pour être sûr qu’il me rejoigne », se défend Jean-Pierre Geoffroy. Le bénéficiaire trouve dommage qu’il soit mis dehors alors qu’on lui ait dit préalablement de prendre son temps dans ses recherches.

L’Action n’a pu s’entretenir avec l’Office municipal d’habitation de Joliette, mais a reçu une réponse de la part de la Société d’habitation du Québec (SHQ). Celle-ci répond que ces mises en demeure sont une décision prise en collaboration avec la Ville de Joliette et le CISSS de Lanaudière. La SHQ assure que les bénéficiaires « ont eu accès à toute l’aide disponible, mais qu’ils ne se sont pas prévalus de cette aide ».  Ainsi, l’institution recommande à ces quatre personnes de contacter les ressources d’hébergement.

Jean-Pierre Geoffroy reçoit également des critiques sur le fait qu’il n’a pas de travail : « Mais je ne sais même pas où je vais déménager sinon, il y a longtemps que je me serais trouvé un travail ». Il constate le manque de logements et ignore ce qu’il fera lorsque la date du 15 mars arrivera. Toutefois, il déclare haut et fort qu’il préfère se retrouver à la rue plutôt que de fréquenter certains autres centres d’hébergement de la région puisqu’il y déplore des services inadéquats.

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