Des repas et des initiatives qui réchauffent les cœurs

Communauté

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Claude Desrochers est d’avis que lorsque l’on souhaite que les choses avancent, il faut les prendre en main soi-même!

Au moment où les températures étaient glaciales, les restaurants fermés, les organismes affectés par la pandémie et les rues désertes, les personnes en situation d'itinérance, elles, étaient toujours bien présentes au centre-ville de Joliette et avaient peu de ressources pour se nourrir. C’est pour cette raison que Claude Desrochers a préparé et distribué plus de 1000 repas équilibrés aux personnes dans le besoin depuis mars 2020.

« Quand la pandémie a commencé et que les commerces ont fermé, j’ai dit à des personnes sans-abris que je voyais souvent au centre-ville, que j’allais leur amener à manger tous les jours, et ce, tant que la situation ne serait pas réglée. C’est comme cela que tout a commencé», a évoqué la personnalité de l’année du milieu communautaire.

La demande a augmenté et a atteint un sommet vers janvier 2021. À ce moment, M. Desrochers pouvait consacrer jusqu’à 50 heures par semaine à la préparation et à la distribution des repas. Puis, en avril, avec la température qui se réchauffait, certaines personnes en situation d’itinérance ont quitté le centre-ville et de moins en moins de repas étaient nécessaires. De plus, durant l’été, la vie a tranquillement repris son cours avec la réouverture des restaurants. Malgré tout, le Joliettain a décidé de poursuivre son implication, mais de façon différente.

«Depuis la fin juillet, je ne fais plus des « runs » quatre fois par jour, mais quand je vois que quelqu’un a faim, je fais de l’aide ponctuelle et je m’arrange pour qu’il mange! Et si je me fais un rôti de porc, je vais faire des sandwichs et aller les distribuer au centre-ville, mais je ne suis plus structuré comme je l’étais. Avant, j’achetais des choses spécifiquement pour cela et je passais des avant-midis à préparer de la nourriture! »

Au tout début de son initiative, M. Desrochers déboursait même tous les frais de sa poche, mais rapidement, la Société Saint-Vincent de Paul de Joliette lui a fourni les ressources financières afin de poursuivre sa démarche. « C’est important pour moi de la remercier, et tout spécialement son vice-président André Nadeau, sans son soutien, je n’aurais pas été capable de faire tout cela. »

D’ailleurs, M. Desrochers a été récompensé, l’été dernier, du prix Frédéric Ozanam par le conseil provincial de la SSVP. Il s’agit seulement de la cinquième fois, depuis 140 ans, que cet honneur provincial est remis dans Lanaudière.

Cette marque de reconnaissance lui a fait chaud au cœur, tout comme le fait d’être nommé personnalité de l’année 2021 par L’Action, « je suis très reconnaissant et c’est gratifiant de voir que tous les efforts que j’ai faits sont récompensés! »

Prendre les choses en main

M. Desrochers a été approché par le conseil de Ville de Joliette peu de temps après l’assermentation des nouveaux élus. Depuis, il collabore avec ceux-ci pour élaborer des projets quant à la problématique de l’itinérance. Le Joliettain a notamment suggéré qu’une halte-chaleur soit installée près du centre-ville afin que les gens sans-abris puissent s’y chauffer.

«Quand il fait froid ou qu’il pleut, ils vont se réfugier dans les guichets automatiques et cela nuit à l’économie du centre-ville, car les citoyens n’osent plus aller retirer de l’argent. L’objectif est donc qu’ils aient un autre endroit pour se réchauffer et la Ville semblait ouverte à l’idée», a-t-il déclaré à L’Action au début du mois de décembre.

Le second souhait de M. Desrochers serait de pouvoir distribuer des repas chauds la fin de semaine à partir de cette halte-chaleur. «La semaine, il y a des organismes, mais la fin de semaine, il n’y a aucune ressource pour les personnes sans-abris et elles méritent de manger comme tout le monde! »

Il ajoute que des gens qui ont des faibles revenus, ou d’autres qui n’ont simplement pas les capacités de se faire à manger, pourraient aussi profiter de l’initiative, un peu comme le faisait la Tablée les soirs de semaine. «Ce serait la première fois que ceux qui n’ont rien à manger auraient un endroit où aller la fin de semaine! » M. Desrochers est d’avis que lorsque l’on souhaite que les choses avancent, il faut les prendre en main soi-même!

Un souper de Noël

Au moment de l’entrevue, la personnalité de l’année voulait également confectionner un repas de Noël et en faire la distribution comme il l’avait fait lors de l’année 2020. En effet, il avait préparé de la tourtière, de la soupe, de la dinde, du ragoût et du dessert! «Le président de la conférence Cathédrale de la SSVP de Joliette m’aidera financièrement pour cette initiative, mais je vais d’abord tâter le terrain pour voir si la demande est là.» L’an dernier, il avait distribué une quinzaine de repas complets.

En dehors de son implication en lien avec l’itinérance, M. Desrochers est aussi bénévole à la SSVP de Joliette depuis plus de cinq ans. Finalement, au cours des deux dernières années, il s’est laissé allonger les cheveux et en a fait don à un organisme qui les utilisera pour la confection de prothèses capillaires.

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Faire une distinction

Claude Desrochers a précisé qu’il est important de faire une distinction entre les gens qui quêtent et les personnes sans-abris. «Il y a des gens qui sont assez agressifs lorsqu’ils quêtent au centre-ville, mais ce ne sont pas des personnes sans-abris. Elles sont déjà assez mal prises, je trouve dommage qu’elles soient confondues avec ces gens… »

Finalistes

Plus de 200 enfants de la région, provenant de milieux plus défavorisés, ont vécu la magie du temps des Fêtes et ont reçu un cadeau cette année grâce aux Lutins de Noël.

Cette initiative, créée par Jean Christine Laberge et les employés du pénitencier de Joliette il y a quatre ans, a aussi permis à chacune des familles de ces enfants de recevoir un bon d’épicerie de plus de 100$.

Mme Laberge a aussi créé le projet Un bedon plein ça fait du bien.

Ce dernier consistait à cibler une famille dans le besoin chaque mois, et ce, tout au long de l’année, afin de faire son épicerie et de lui remettre l’équivalent de plusieurs centaines de dollars en aliments.

©(Photo gracieuseté)

Les Chevaliers de Colomb 7047, menés par le Grand Chevalier Denis Desjardins, se sont mobilisés afin de venir en aide aux résidents qui avaient subi d’importantes pertes matérielles lors de l’incendie survenu à la Résidence privée pour aînés Sainte-Anne à Rawdon le 7 mars.

En collaboration avec la fraternité des pompiers de Rawdon et d’autres organismes, ils ont notamment organisé une collecte de fonds.

Puis, avec l’aide de la Société Saint-Vincent de Paul de Rawdon et de La Bonne Étoile de Joliette, ils ont aussi remis des vêtements (14 boîtes et sept sacs) aux 40 sinistrés qui avaient été relocalisés au Centre d’hébergement Saint-Eusèbe.

Inauguré cette année, le projet de l’Abri-bouffe a été instauré par un comité citoyen et soutenu par la municipalité de Saint-Damien. Il vise à favoriser la solidarité au cœur de la communauté. « L’Abri-bouffe est un outil de proximité qui permet de lutter contre le gaspillage alimentaire tout en favorisant le partage des surplus», avait commenté l’instigatrice du projet, Lise Losier. Il s’agit d’un petit bâtiment dans lequel on retrouve de la nourriture à partager. Les Damiennois peuvent s’y approvisionner ou encore y déposer leur excès d’aliments. Divers items tels que des fruits et légumes, des œufs et des produits laitiers, des produits céréaliers et des pains s’y trouvent notamment.