Les employés du pénitencier continuent de donner au suivant

Un bedon plein ça fait du bien

©(Photo gracieuseté)

Les employées du pénitencier et participantes au projet, Isabelle D'Amour, Martine Couture, Jean Christine Laberge et Carole Pontbriand.

En décembre dernier, les employés du pénitencier de Joliette, ainsi que leurs proches, ont livré des centaines de cadeaux à des familles lanaudoises plus démunies dans le cadre du projet des Lutins de Noël. Comme les besoins sont encore bien présents, ils ont décidé de poursuivre leur mobilisation et d’aider une famille par mois avec leur nouvelle initiative, Un bedon plein ça fait du bien.

«Quand nous avons livré les cadeaux, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de gens dans la misère, ça nous a frappés. Durant le temps des Fêtes, il y a la guignolée, mais le reste de l'année les organismes ont du mal à fournir et avec la pandémie, les gens sont encore plus démunis qu’auparavant», a commenté l’intervenante de première ligne au pénitencier de Joliette, Jean Christine Laberge.

C’est pourquoi elle et ses collègues ont décidé de sélectionner une famille chaque mois et d’amasser des dons pour cette dernière. Une boîte a été installée à l’accueil du pénitencier afin que les employés puissent y déposer des denrées ou des vêtements. Des dons monétaires sont aussi amassés.

À la fin du mois, Mme Laberge et ses complices s’occupent de faire une épicerie, avec l’argent amassé, et vont la livrer, ainsi que tous les dons, à la famille. « Nous avons commencé en janvier avec une première famille de Crabtree qui a été référée par la Société Saint-Vincent de Paul et qui vit des moments difficiles. Celle-ci est composée de cinq enfants, dont l’un d’entre eux est atteint d’un cancer.»

Au début de chaque mois, Mme Laberge s’assure de connaître les goûts et spécificités alimentaires des gens sélectionnés, ainsi que leur grandeur de souliers et de vêtements. «Je les consulte pour savoir s’ils ont des demandes spéciales, des allergies alimentaires et ce qu’ils ont comme espace de rangement aussi pour ne pas faire de gaspillage.»

C’est le 28 janvier dernier que la première livraison a été effectuée. La famille a reçu pour 1000$ de marchandises, dont une épicerie d’environ 500$. «Ils étaient vraiment reconnaissants et émus. On voyait bien que nous avions fait une différence», a commenté Mme Laberge.

Pour le mois de février, c’est une famille de Chertsey, elle aussi composée de cinq enfants, qui sera aidée. «C’est un coup de cœur que nous avons eu pendant la livraison des cadeaux, nous avons vraiment été touchés par eux!» En date du 4 février, les employés avaient déjà amassé 225$ et beaucoup de denrées pour cette deuxième livraison.

Le pénitencier de Joliette s’est engagé à réaliser ce projet pour l’année entière et ainsi faire une différence dans le quotidien de douze maisonnées. Déjà, les mois commencent à être tous comblés. «Il y a tellement de gens dans le besoin, qu’avec l’aide des organismes nous essayons de cibler ceux qui sont le plus affectés, qui n’ont plus de revenus, plus rien… Ce n’est pas de la charité que nous faisons, nous nous considérons seulement choyés d’avoir un salaire assuré et nous voulons donner au suivant!»

Mme Laberge espère d’ailleurs que cette initiative incitera d’autres employeurs à suivre le pas. « Ce serait vraiment génial si d’autres pouvaient s’en inspirer, car il y a vraiment une grande nécessité en ce moment. Les gens n’ont pas besoin de donner de gros montants, mais quand tout le monde participe, ça devient vite grandiose pour la famille choisie.»

Pour ceux qui souhaitent contribuer au projet, il est possible de faire des dons en contactant Mme Laberge par courriel au jclaberge@hotmail.com.

Le pénitencier de Joliette s’est engagé à aider une famille chaque mois, et ce, tout au long de l’année.

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