19 janvier 2021

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

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©Photo gracieuseté - L'Action

L’église de Sainte-Béatrix.

Lors d’une entrevue avec L’Action en février 2019, des représentants de la Municipalité de Sainte-Béatrix et de la Fabrique St-Pierre de Belles-Montagnes avaient témoigné de la volonté de sauver l’église en la transformant en centre multivocationnel où les activités de culte seraient préservées.

Le maire Serge Perrault explique aujourd’hui que les récentes démarches telles que l’adoption d’une résolution par le conseil municipal afin de signifier son intérêt sont les étapes logiques dans tout ce processus et que la Municipalité s’est adjoint une firme d’experts afin de s’assurer que tout soit conforme.

Le maire souligne que les coûts d’entretien de l’église étaient devenus difficiles à assumer pour la Fabrique. De plus, des travaux au niveau de la fenestration et de l’isolation seront nécessaires.

« On fait appel à des experts dans le domaine afin que tout soit conforme et fait dans la légalité. »

Cette démarche, pour M. Perrault, vient reconnaître le fait que l’église, à la base, est issue de la volonté de la communauté et a été payée par les citoyens de Sainte-Béatrix.

De plus, la Municipalité a besoin d’espaces supplémentaires.

« Ça paraît moins avec les restrictions sanitaires actuelles, mais on manque d’espaces polyvalents et l’achat de l’église viendra répondre à ce besoin. On voit ça comme une opportunité au niveau de l’espace, si on avait à construire un tel bâtiment les frais seraient énormes. »

Sainte-Béatrix connaît d’ailleurs une croissance de sa population et l’acquisition de l’église fait partie de ses plans au niveau des infrastructures.

« Nous sommes heureux de pouvoir bénéficier de cette croissance et quand on se projette dans l’avenir, notamment concernant nos infrastructures, il faut le garder en tête. »

L’exploitation de l’église pourrait se faire sous différentes formes et les réflexions sont toujours en cours concernant ces orientations.

Parmi les idées sur la table, il y a le déménagement de la bibliothèque dans l’église, la possibilité d’aménager l’endroit afin d’y inclure des services de proximité et même la mise en place d’une coopérative d’habitation.

 « La Fabrique est un partenaire avec qui on veut construire une vision pour répondre aux besoins des citoyens. »

Soulignons que l’orgue de l’église est toujours admissible à une aide financière. Toutefois, l’instrument devra avoir sa place à long terme et c’est ce que souhaite la Municipalité.

En effet, au cours des dernières années, la Fabrique a découvert que l’orgue situé dans le jubé et acquis en 1899 avait une grande valeur patrimoniale. Il s’agit d’un orgue d’Eusèbe Brodeur et il s’agirait peut-être même du plus vieil orgue Brodeur toujours existant.

Le Conseil du patrimoine religieux du Québec a jugé que l’instrument est admissible à un programme d’aide financière dans le but d’être restauré. Toutefois, la demande d’aide doit être appuyée d’un plan de financement et d’un plan stratégique quant à l’avenir de l’église et l’usage de l’instrument.

Un déficit élevé

De son côté, Gilles Émard, marguillier mandaté dans ce dossier, mentionne que le nouveau confinement qui affecte entre autres les lieux de culte a tout simplement accru le déficit de la Fabrique.

« L’acquisition de l’église par la Municipalité, c’est un beau projet qui va nous permettre de poursuivre les activités de culte. »

M. Émard a été nommé par la Fabrique afin de négocier avec la firme d’avocats.

« Les négociations ne devraient pas être trop difficiles puisqu’on a déjà eu des rencontres entre la Fabrique et la Municipalité et ça s’est très bien passé, ce qu’on souhaite est clair et précis. Il y a une belle harmonie, ce projet convient à toutes les parties. »

Le marguillier se réjouit que ce projet permette de redonner l’église à la communauté. « Elle appartient aux citoyens, ce sont nos ancêtres qui l’ont bâtie. Actuellement, l’église est ouverte 45 minutes par semaine… »

De son côté, le curé Pierre-Gervais Majeau salue le fait que le culte aura toujours sa place dans la nouvelle vocation plurifonctionnelle de l’endroit. Il avoue que « financièrement, la Fabrique s’en allait dans le mur ».

Le projet permettra selon lui d’assurer la sauvegarde du patrimoine de Sainte-Béatrix.

Toutes les parties s’entendent pour dire que l’acquisition officielle se fera à très court terme.

©Photo gracieuseté - L'Action

L’église de Sainte-Béatrix.