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17 novembre 2020

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

« Il faut continuer de trouver un sens à ce qu’on fait »

Pause dans le milieu culturel

Centre culturel Desjardins

©Photo gracieuseté - L'Action

Le Centre culturel Desjardins s’apprête à lancer une programmation de 50 spectacles grâce à la mesure annoncée par le gouvernement du Québec.

Depuis le printemps, le secteur culturel et de la diffusion de spectacles a dû faire preuve de résilience. Après une brève reprise cet été et au début de l’automne, le passage de la région en zone rouge fut un autre coup dur pour les acteurs du milieu. Malgré tout, ces derniers font preuve de créativité afin de continuer à être actifs et de trouver un sens à ce qu’ils font.

« Comme pour le reste des Québécois, la deuxième fermeture a été vécue difficilement. On avait tellement travaillé fort pour remanier la programmation…notre façon de s’accrocher c’est de mettre de l’avant des choses qui mobilisent et qui font du sens », souligne le directeur général du Centre culturel Desjardins, Jean-Sébastien Martin.

Au printemps, le Centre culturel Desjardins avait accueilli plusieurs artistes en résidence. Cet automne, il récidive en mettant la salle Rolland-Brunelle à la disposition de groupes d’ici pour des projets spéciaux et pour stimuler le développement culturel.

À titre d’exemple, Le Vent du Nord diffuse actuellement en direct des spectacles à travers le monde à partir du Centre culturel Desjardins.

Simon Beaudry, musicien membre de la formation, confirme que la pandémie a frappé fort pour Le Vent du Nord qui était habitué de faire de 100 à 130 spectacles par année : « Ça a été très déstabilisant. »

Toutefois, leur agence a été très proactive et des initiatives ont été mises en place dès l’été. Le jour même de l’entrevue, la formation se préparait à offrir une performance pour 12 diffuseurs américains, dont certains pour la toute première fois. Pour Simon Beaudry, l’important, c’est surtout que ça garde la formation active. « C’est ça le nerf de la guerre si on veut passer au travers. En tant qu’artistes, on a besoin de créer et de partager. »

Les horizons à l’international sont plus qu’incertains, mais Le Vent du Nord garde le moral. « On n’est pas inquiet, on sait que ça va reprendre et quand ça va arriver, on va sauter dans le bateau. » Pour le moment, la formation sera omniprésente au Québec, pour des spectacles virtuels ou devant public si la situation le permet. Le groupe commence aussi à travailler sur son 20e anniversaire, prévu en 2022.

Du côté du Centre culturel Desjardins, Jean-Sébastien Martin souligne qu’accueillir des projets comme celui de Le Vent du Nord permet à l’équipe d’avancer. Le Cirque Alfonse occupe également la salle Rolland-Brunelle afin de peaufiner sa nouvelle création Animal.

La présence des deux formations rend le Centre culturel vivant et est la preuve, insiste le directeur général, que créer un spectacle a encore toute sa raison d’être.

Le Centre culturel Desjardins travaille aussi sur un projet, dont les détails seront dévoilés sous peu, qui fait suite au décès tragique de Joyce Echaquan. « Dès le lendemain de la mort de Joyce Echaquan, avec le Centre d’amitié autochtone, on a réuni un groupe de gens extraordinaires et des grands noms de la région pour offrir quelque chose d’extraordinaire. Sans le contexte qu’on vit, on n’aurait jamais eu le temps de faire cet événement. »

Tous ces projets donnent également aux techniciens des opportunités de pouvoir vivre leur passion malgré la pandémie.

Faire vivre l’écosystème culturel

Lorsqu’on achète un billet de spectacle, on n’encourage pas seulement l’artiste, mais on fait vivre tout un écosystème culturel allant du producteur aux techniciens et aux employés de la billetterie.

C’est ainsi que le gouvernement a annoncé au début du mois d’octobre une mesure de 50 millions de dollars, administrée par le Conseil des arts et des lettres du Québec et via laquelle il remboursera 75 % des revenus de billetterie pour les six prochains mois (jusqu’au 31 mars).

Les diffuseurs sont donc invités à planifier des spectacles et le public à encourager ses artistes préférés, malgré l’incertitude qui plane.

 « Tous les acteurs de l’écosystème culturel seront payés, les cachets seront honorés, que le spectacle ait lieu ou non. Les arts de la scène, c’est une grande chaîne qui commence par le diffuseur », confirme Jean-Sébastien Martin.

Le Centre culturel Desjardins a donc travaillé très fort au cours des dernières semaines pour mettre de l’avant à l’approche des Fêtes une programmation de 50 spectacles, qui est à son image et qui permettra aussi de soutenir le plus de gens possible grâce à la mesure annoncée.

« Cette mesure n’est pas banale, elle permet aux artistes et aux travailleurs culturels d’avoir le même montant que si le spectacle avait lieu. Ça permet de maintenir le milieu en vie. »

Du point de vue du public, « le pari n’est pas trop risqué », insiste Jean-Sébastien Martin. Certes, le contexte rend la tenue de ces prestations incertaine. Toutefois, il s’agit d’un engagement de la part des spectateurs à soutenir le milieu culturel sans risque financier puisque le remboursement est assuré advenant une annulation.

Et si la situation le permet, le public aura l’opportunité d’assister à des spectacles hors du commun dans des contextes plus intimes étant donné les mesures sanitaires.

« C’est une bonne nouvelle, ça nous réjouit pour les artistes et ça démontre la volonté du gouvernement de faire un effort, on se sent considéré », souligne Simon Beaudry.

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