02 octobre 2019

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

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©Photo Élise Brouillette - L'Action

Sylvain Breton, Caroline Cormier et Sébastien Gaudet de Connexion Matawinie.

M. Breton a expliqué que si l’accès à Internet haute vitesse n’est plus enjeu en ville ou en banlieue, la situation est très différente en région et en Matawinie où il existe une réelle faille de service. « Cela oblige les citoyens et les entreprises à faire preuve d’ingéniosité. »

Sur les quelque 3000 kilomètres qu’aura le réseau, plus de la moitié ne sont actuellement pas desservis par Internet haute vitesse.

Rappelons qu’une étude de faisabilité a été réalisée et que les 15 maires de la MRC de Matawinie ont donné l’aval, en septembre 2017, à la construction d’un réseau de fibre optique sur le territoire qui permettra, à terme, de desservir tous les résidents et tous les commerçants de la MRC.

La construction, l’administration et l’exploitation du réseau de fibre optique ont été confiées à un organisme à but non lucratif, Connexion Matawinie, qui supporte la MRC dans ce projet.

Sylvain Breton a rappelé que partout où il y a un poteau, il y aura une connexion à internet haute vitesse.

Ce dernier a insisté sur le fait que les retombées économiques pour le territoire seront majeures et que le projet incitera sans aucun doute des citoyens et des entreprises à venir s’y établir.

Le réseau de fibre optique de la MRC de Matawinie est public, il appartient aux 15 municipalités du territoire. Un prêt de 55 millions de dollars a été consenti par les ministères des Affaires municipales et de l'Habitation et de l’Économie et de l’Innovation. La durée du prêt est de 20 ans. Lorsque ce dernier sera remboursé, les redevances reçues seront versées aux municipalités du territoire.

Le préfet a avoué que la campagne électorale fédérale n’est pas étrangère à la tenue de l’annonce. « Nous avons besoin de l’appui financier des deux paliers de gouvernement et nous voulons faire comprendre aux candidats que le financement des réseaux publics et communautaires en région est déterminant. Nous voulons aussi que la MRC puisse être reconnue comme un promoteur. » Les modalités du programme de financement provincial seront de leur côté connues d’ici quelques semaines.

« C’est le seul projet qui peut permettre à tous les citoyens d’être branchés », a commenté M. Breton.

Les permis, l’enjeu

La phase un du projet de réseau de fibre optique comprend les municipalités de Rawdon, Saint-Félix-de-Valois, Saint-Jean-de-Matha, Saint-Alphonse-Rodriguez, Sainte-Marcelline-de-Kildare et Sainte-Béatrix. Ensuite, la phase deux, prévue en 2020, couvrira Saint-Côme, Saint-Donat, Notre-Dame-de-la-Merci, Chertsey, Entrelacs, Saint-Michel-des-Saints, Sainte-Émélie-de-l’Énergie, Saint-Zénon et Saint-Damien. L’installation des points de distribution à Saint-Félix-de-Valois, Rawdon, Sainte-Béatrix et Chertsey a débuté le 2 octobre. Les travaux de construction devraient quant à eux démarrer en décembre.

C’est Teltech Télécommunication qui a remporté l’appel d’offres pour la construction de la première phase.

À ce jour, la MRC a conclu une entente avec un fournisseur, Cooptel, toutefois, jusqu’à trois entreprises pourront se brancher sur le réseau.

« Ce n’est plus un rêve, c’est la réalité », a affirmé Caroline Cormier de Connexion Matawinie.

Le préfet a souligné que le réseau pourrait être complété en deux ans. Le seul bémol est les délais pour l’obtention des permis pour l’utilisation des poteaux de Bell Canada (l’entreprise possède 25 % des structures du territoire, 75 % sont la propriété d’Hydro-Québec).

En date du 30 septembre 2019, 360 permis ont été soumis à Bell Canada depuis avril 2019, 19 ont été acceptés et 8 requièrent des travaux préparatoires. « Le principal obstacle c’est l’obtention des permis. La réalité est aussi qu’on vit avec des règles établies il y a 20 ans. Bell doit donner le service, Bell a l’obligation de nous laisser passer. Mais c’est du jamais vu. Ce projet, c’est un monstre. Mais c’est aussi une question nationale, tous les projets semblables vont se buter à la même problématique. »

Caroline Comier a toutefois informé les gens présents que des discussions encourageantes ont actuellement lieu avec l’entreprise. Une action au CRTC n'est pas exclue.

Le premier client pourrait être branché au réseau de la MRC avant la fin de l’année.

« C’est un réel besoin, notre projet est viable et répond aux spécificités de notre MRC », a conclu le préfet.