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17 juillet 2017

L'installation de gicleurs, pas une mince affaire

©Photo TC Media - Caroline Morneau

SÉCURITÉ INCENDIE. En date de février 2017, 65 résidences privées pour aînés dans Lanaudière demeuraient sans gicleurs, sur un total de 106 établissements, selon des données compilées par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Quarante d'entre elles doivent obligatoirement effectuer les travaux d'ici 2020.

Francine Lanctôt, propriétaire de la résidence L'Oasis sous les pins à Notre-Dame-des-Prairies espère se conformer d'ici la date butoir. Son établissement de 14 logements, toutefois, n'est pas raccordé au système d'aqueduc municipal, ce qui alourdit sa tâche.

« On devrait y arriver dans les temps, mais c'est un long processus et c'est compliqué. On aura droit à des subventions pour se brancher au système d'aqueduc et aussi pour les rénovations, mais reste qu'on devra emprunter beaucoup d'argent. Juste le raccordement, ça coûtera environ 200 000 $. On est en étude avec la Ville, présentement. »

©Photo TC Media - Caroline Morneau

La résidence l'Oasis sous les pins n'est pas raccordée au système d'aqueduc municipal, ce qui complexifie sa tâche pour se conformer.

Même son de cloche du côté de la résidence L'Évangéline à Crabtree qui comprend 36 unités. Le tuyau principal reliant l'établissement au système d'aqueduc de la Municipalité doit être changé, ce qui rend la mise aux normes plus complexe. Toutefois, le propriétaire assure qu'il sera en règle dans les délais prescrits.

Quant à Benoît Majeau, propriétaire de Villa Majeau à Saint-Charles-Borromée, il ne se gêne pas pour le dire. Si un front commun se créait pour s'opposer à l'obligation d'ici trois ans de munir les résidences privées pour personnes âgées de gicleurs, il y participerait activement.

« Soyons clairs, je ne suis pas contre la sécurité, ni contre les gicleurs, au contraire. Ce sont tous les troubles qui viennent avec ça qui me gênent », explique-t-il.

Érigées il y a plus de 20 ans, ses deux résidences de deux étages comprennent environ 150 unités d'habitation au total. Si l'installation de gicleurs avait été obligatoire au moment de la construction, M. Majeau se serait plié aux exigences sans hésiter. Mais dans les circonstances actuelles, avec des clients bien installés dans les chambres, la tâche se complexifie, dit-il.

« Ce ne sont pas les coûts qui me dérangent, ce sont les désagréments qui viennent avec. Je les envoie où, les gens, pendant les travaux? Ce sont de grosses rénovations importantes, je ne veux pas importuner ma clientèle, ni lui faire peur. Ce sont des gens âgés », affirme-t-il, jugeant que les lieux sont déjà sécuritaires.

« Nos employés sont formés pour ça, nous faisons des pratiques d'évacuation avec le service de sécurité incendie deux fois par année. Il faut prendre en compte que notre clientèle est autonome et que les lieux permettent une évacuation rapide. J'ai encore du temps pour y penser. Si je n'ai pas le choix, je vais me conformer. »

En 2015, rappelons-le, la Régie du bâtiment modifiait sa réglementation sur le plan de la sécurité incendie, sommant les établissements pour aînés de plus de 10 unités d'habitation et certifiés par le ministère de la Santé et des Services sociaux de se munir d'un système de gicleurs complet d'ici décembre 2020. Le système de subvention du gouvernement prévoit le remboursement de 60 % des dépenses pour les bâtiments de 30 unités et moins, de 40 % pour ceux de 31 à 99 unités et de 20 % pour ceux de 100 unités et plus.

Le montant maximum en coût d'installation admissible est de 3300 $ par appartement.

Le RQRA encourage une mise aux normes rapide

Dans la foulée de l'incendie survenu le 9 juillet dernier à la résidence Oasis de Terrebonne, la question revient inévitablement sur la table, selon le président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), Yves Desjardins. Faudrait-il en faire davantage pour la sécurité des personnes âgées autonomes et semi-autonomes? Rappelons que le drame a coûté la vie à une dame de 94 ans.

« Ça prend toujours un événement tragique pour que les choses bougent, malheureusement. Ça fait des années que le RQRA recommande de rendre les gicleurs obligatoires, bien avant la tragédie de L'Isle-Verte, il y a trois ans, par exemple. Mais au moins, ça s'améliore tranquillement. Nous sommes contents du cadre qui a été mis en place », témoigne M. Desjardins, en entretien avec L'Action, reconnaissant toutefois que le processus à suivre pour répondre aux normes n'est pas simple.

 « On encourage nos membres à se conformer le plus rapidement possible, à ne pas attendre à la dernière minute, mais pour plusieurs, ce type d'installation est très complexe et coûteux. Plusieurs résidences se départissent de leur certification ou ferment carrément leurs portes plutôt que d'investir », ajoute-t-il.

Il assure toutefois que ses membres, dans les circonstances, font le maximum pour répondre aux règles dans les temps.

« Le problème que l'on constate sur le terrain, c'est que le gouvernement rembourse les sommes en plusieurs paiements s'échelonnant sur cinq ans. Pour une petite résidence de 15 unités, emprunter 150 000 $ et attendre plusieurs années avant de se faire rembourser, ce n'est pas une mince affaire. C'est beaucoup d'argent pour elle. »

Résidences privées dans Lanaudière

Total: 106

Gliclées: 32

Non-giclées: 65 (incluant les bâtiments de moins de 10 unités)

Giclées partiellement: 9

À gicler d'ici 2020: 40 (puisque les bâtiments de moins de 10 unités ne sont pas tenus de se conformer)

Résidences privées au Québec

Giclées: 706

Non-giclées: 938

Giclées partiellement: 197

À gicler d'ici 2020: 688 (puisque les bâtiments de moins de 10 unités ne sont pas tenus de se conformer)

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