La Municipalité de Sainte-Émélie-de-l’Énergie se trouve dans une situation difficile à cause des inondations qui se déroulent présentement sur son territoire. Alors que des dizaines de routes et de chemins sont barrés, de plus en plus de résidents sont évacués. Un centre d’aide et de soutien a d’ailleurs été aménagé au sein de l’église pour aider les sinistrés.
La maire de la Municipalité, Martin Héroux, compte une vingtaine de routes fermées ou affectées par les inondations. Au cours de la journée, trois ont pu être réouvertes grâce à des travaux d’empierrement, mais d’importantes artères comme la route 131 restent inaccessibles, sauf pour les véhicules d’urgence. Plusieurs bris de chemins sont à déplorer et c’est ce qui a poussé Sainte-Émélie-de-l’Énergie à déclarer l’état d’urgence. « Des personnes se retrouvaient isolées et il leur était difficile d’avoir accès à du secours », informe M. Héroux, en disant que certains résidents ont dû être évacués avec l’aide de canots de sauvetage. Selon ses estimations, ce sont 300 résidences qui sont affectées par les inondations. « À ma connaissance, cela fait plus de 50 ans que ce n’était pas arrivé. Nous avons connu un embâcle il y a deux ou trois ans, mais rien de tel », reconnait le maire.
Alors que les prévisions annoncent entre 25 et 40 millimètres de pluie, la Municipalité craint que la situation ne s’aggrave : « Nous invitons les citoyens à aller à l’église. De notre côté, nous allons rester en vigie pendant toute la nuit ».
La Municipalité reçoit de l’aide pour analyser la situation concernant le cas de la 131 et celui du barrage de la Crique à David, qui a cédé vers 17h le 1er mai à cause d’un glissement de terrain. Le maire remarque que l’eau a légèrement baissé dans ce bassin, mais que la quantité contenue dans la rivière Noire demeure élevée. Une rencontre a également été organisée avec la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, pour la mettre au courant de la situation et tenter de trouver d’autres solutions. « La communication est bonne, assure Martin Héroux. Pour l’instant, nous sommes en attente de voir la quantité de pluie qui tombera sur nos têtes demain ».
D’autres millimètres à venir
Selon le président d’Hydro-Météo, Pierre Corbin, les rivières L’Assomption, Ouareau et Noire sont celles qui causent le plus d’inondations. Une quantité de 40 à 60 mm de pluie est tombée sur la région durant les derniers jours. Hydro-Météo prévient qu’avec la nappe phréatique qui est gorgée d'eau, les risques de glissements de terrain sont grands. « Notre dernière prévision pour la rivière L'Assomption montre, pour la première fois en 30 ans, un débit supérieur à 310 m³/s en eau libre », indique M. Corbin.
Concernant le nord de Lanaudière, celle-ci connait habituellement un bon lot de pluie, mais le président de la compagnie reconnait qu’il s’agit du pire moment pour avoir cette quantité d’eau : « Le timing n’est pas bon. Avec la fonte de la neige, les bassins sont déjà saturés ». Le niveau d’eau s’était stabilisé selon les observations d’Hydro-Météo, mais cette pluie et celle à venir a freiné cet élan. Avec plus de 25 mm annoncés jusqu’au 3 mai, cela fait craindre le pire pour les municipalités déjà touchées par des inondations.