Trop d’enfants commencent leur journée le ventre vide

  • Publié le 4 nov. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Antoine Pelletier

Aujourd’hui, c’est en moyenne un enfant sur trois qui entre à l’école sans avoir déjeuné, et ce, partout à travers le pays. Des organismes de la région affirment d’ailleurs avoir remarqué une hausse importante des demandes de soutien alimentaire. 

On entend souvent dire que le déjeuner, c’est le repas le plus important de la journée… et c’est vrai! Le fait de bien manger avant de commencer l’école, ça permet aux jeunes de mieux se concentrer et d’être plus éveillés, pour ne nommer que quelques bénéfices. Malheureusement, encore trop d’entre eux n’ont pas la chance de pouvoir compter sur un bon apport nutritionnel le matin. 

Hausse des demandes 

« On se rend compte qu’il y a effectivement de plus en plus de demandes de soutien qui entrent. Pour les programmes de petits déjeuners qui existent déjà dans des milieux scolaires, on a des demandes croissantes en termes d’élèves qui requièrent un repas chaque matin. Ces augmentations sont vraiment concrètes. De l’autre côté, on a des écoles qui n’ont pas de programme de petits déjeuners ou de programme d’alimentation scolaire qui nous envoient des demandes via notre site web », indique Yann Laurin, coordonnateur pour le Club des petits déjeuners. C’est signe que les besoins sont de plus en plus importants au sein de la communauté. 

Actuellement, l’organisme nourrit 79 000 enfants à travers le Québec, dont 4000 dans la région de Lanaudière et 1900 dans la MRC de Montcalm. Au total, 1,8 million d’enfants vivraient en situation d’insécurité alimentaire au Canada. 

Pour sa part, Moisson Laurentides souligne que la proportion d’enfants ayant recours à leurs services a explosé au cours de la dernière année. Cet organisme, qui dessert tout autant les Laurentides que la MRC Les Moulins, a enregistré une hausse de 30% au niveau du dépannage alimentaire ainsi qu’une augmentation de 121% pour son service de repas. 

Causes 

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette hausse des demandes. Un long trajet pour se rendre à l’école diminue, par exemple, le temps disponible pour bien déjeuner ou encore des routines familiales qui ne prônent pas l’importance de bien se nourrir pour commencer la journée. 

Toutefois, le plus gros enjeu cette année, c’est la hausse du coût de la vie. Jacynthe Leblanc, intervenante pour l’organisme Galilée, s’inquiète quant aux nouvelles tendances. « Normalement, après la rentrée scolaire, le nombre de demandes est à la baisse. Cependant, en 2023, on n’observe pas le même phénomène. Les besoins d’aide alimentaire sont tout autant importants que durant la période de la rentrée. Plusieurs familles ont de la difficulté à y arriver, même avec un emploi à temps plein. » 

Pistes de solution 

Certains organismes de la région, préoccupés par la situation, proposent quelques solutions, comme la Maison des Jeunes D.O. Ados à Saint-Roch-de-l’Achigan. 

Claudia Rivest-Brousseau, coordonnatrice, explique que l’an dernier, ses collègues et elle offraient un programme aux adolescents leur permettant de venir préparer leurs lunchs pour la semaine. C’était pour ces derniers un excellent moyen de s’instruire sur les questions de la nutrition et d’une saine alimentation. 

Cette année, c’est le projet Nourrir nos ados, en collaboration avec Moisson Lanaudière et la Table des préfets de Lanaudière, qui contribue à diminuer l’insécurité alimentaire chez les jeunes. « Ce sont 300 à 350 lunchs qui sont distribués sur l’heure du dîner chaque semaine », est fière de préciser Mme Rivest-Brousseau. 

Beaucoup de travail reste à faire, mais c’est chaque petite action de la sorte qui permettra à tous les jeunes de se rendre à l’école le ventre plein et débordant d’énergie.

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