Pour sa nouvelle œuvre, Anitya, le poète Luc Laporte-Rainville plonge, avec alacrité, dans l’univers fascinant de la bande dessinée.
L’histoire raconte celle d’une jeune femme qui, pour une raison inconnue, change physiquement. Un récit des plus étranges, dont les principales sources d’inspiration sont La Métamorphose de Franz Kafka et les enseignements du philosophe Shantideva.
L’auteur a dévoilé quelques éléments liés à sa démarche : « Au départ, l’idée était de créer une œuvre à la fois déconcertante et réflexive. Je désirais en fait insérer quelques notions bouddhiques dans une trame narrative ultra minimaliste. » Mais pourquoi ce désir de dépouillement? « L’intention était de réduire au minimum les explications, afin de rendre le récit plus mystérieux, pour ne pas dire opaque. Ainsi, le lecteur ne pourrait, en définitive, que se fier à son jugement pour saisir les subtilités de l’ensemble. »
Évidemment, une telle approche n’est pas sans risques, puisqu’elle exige de ce même lecteur une concentration soutenue. À ce propos, le créateur se montre plutôt optimiste : « Certes, je ne cherche pas à plaire à tout prix, mais je crois que les personnes qui découvriront cette bande dessinée auront beaucoup de plaisir à se perdre dans le monde que j’ai imaginé. Ce sera même pour elles l’occasion de pratiquer une sorte de gymnastique intellectuelle. »
Les lecteurs éprouveront une joie similaire à regarder les illustrations réalisées par le poète. Ces dernières, d’un réalisme confondant, forcent l’admiration. « Pour obtenir ce résultat, j’ai fait appel aux comédiennes Nora Guerch et Sophie Dubé. Je les ai photographiées dans diverses situations, celles se trouvant dans mon scénario, et j’ai utilisé les photos obtenues pour effectuer les dessins. L’idée m’est venue en songeant à la rotoscopie, une technique cinématographique employée, entre autres, par le réalisateur Richard Linklater. »
L’œuvre est disponible à la librairie Le Papetier Le Libraire Hamster +.