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20 novembre 2017

Le visage de son agresseur la hante presque toutes les nuits

La vie de cette victime a été « empoisonnée » pendant 11 ans avec le secret de sa violente agression par Georges Provost

JUSTICE. Cauchemars récurrents, féminité perdue, peur d'être un jour anéantie par la violente agression dont elle a été victime, une femme de 34 ans a vécu pendant 11 ans avec le secret d'avoir été utilisée comme un « objet sexuel » par l'ex-musicien de Saint-Michel-des-Saints, Georges Provost.

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Cette femme, dont on ne peut divulguer le nom afin de protéger son identité, a été victime d'une agression sexuelle d'une rare violence en 2004 par Georges « Toto » Provost. Elle n'avait que 21 ans.

Depuis, elle a fait trois tentatives de suicide.

Plusieurs conséquences

En raison de l'agression, elle ne tolère plus qu'on la touche sans qu'on le lui demande. Elle a perdu confiance en sa féminité, elle a développé de la difficulté à entrer en relation avec les hommes. Chez elle, elle évite d'aller au sous-sol parce qu'elle a des « flash-back » de ce qu'elle a vécu.

Elle s'habille avec des vêtements larges parce qu'elle ne veut pas attirer le regard des hommes. Pour elle, les regards de la gent masculine sont synonymes d'une potentielle agression. Elle a développé de l'anxiété et on lui a dernièrement diagnostiqué un choc post-traumatique sévère.

Revivre l'agression

« Toutes les nuits, je revis l'agression et je me réveille chaque fois comme si c'était réel […] Une grande douleur intérieure m'habite et j'ai peur qu'un jour ça finisse par m'anéantir […] Il m'a brisée psychologiquement. Il m'a complètement terrorisée. Ma seule faute a été de faire confiance à la mauvaise personne. J'ai été victime de ma naïveté », a-t-elle témoigné devant le tribunal le 16 novembre, lors des représentations sur la peine de Georges Provost.

L'homme de 46 ans a plaidé coupable, en septembre dernier lors de son procès, de l'avoir agressée sexuellement, de l'avoir séquestrée et d'avoir commis des voies de fait contre elle.  

Il a aussi été reconnu coupable d'avoir commis des crimes sexuels contre quatre autres victimes.

Agression violente

Le soir de l'agression, la jeune femme a été invitée par Georges Provost à descendre avec lui dans son sous-sol. Il l'a d'abord invitée à avoir des contacts sexuels avec une autre de ses victimes, avant de la forcer à lui faire une fellation. Il lui a tenu la tête, assez pour qu'elle en pleure.

Quand elle a commencé à reprendre ses esprits, elle a tenté de se sauver via des escaliers menant à l'extérieur. Or, Georges Provost l'a empoignée par les pieds et lui a dit : « tu as commencé, tu vas finir ». Elle s'est cogné la tête contre les marches et elle a ensuite « perdu un bout ».

Quand elle est revenue à elle, elle était allongée sur le dos, Georges Provost était debout devant elle et il ne portait plus ses vêtements hormis un t-shirt. Celui-ci l'a agressée sexuellement et, lorsqu'elle a tenté de crier, il lui a mis une main sur la bouche et il lui a laissé entendre que ce serait pire si elle criait.

Lorsqu'elle est arrivée chez elle, la jeune femme a tenté une première fois de s'enlever la vie.

« Je me sentais sale. J'avais tellement honte », a-t-elle déclaré au tribunal.

Un lourd secret dévoilé

Puis, pendant 11 ans, elle n'a jamais rien dit à personne jusqu'à ce qu'elle reçoive, en avril 2015, l'appel d'un enquêteur de police.

« Je m'apprêtais à faire le souper et c'est là que le nom de mon pire cauchemar a été nommé. Je me suis retrouvée au sol, sans souffle, a-t-elle dit. Je ne pouvais pas croire que mon secret était connu. »

Elle a finalement décidé de porter plainte contre Georges Provost Or, ce n'est pas sans difficulté que la jeune femme est passée à travers son dévoilement et plus de deux ans et demi de procédures judiciaires.

« Après l'appel de l'enquêteur, j'ai ressenti la même détresse qu'en 2004. J'ai fait une deuxième crise suicidaire, a-t-elle relevé. Je ne voulais pas mourir, mais seulement arrêter de penser à lui. »

Puis, en octobre dernier, à la suite du procès, elle a fait une troisième tentative de suicide.

Le choix de vivre pleinement

À peine un mois plus tard, elle a choisi qu'elle voulait mettre un terme à ses années de cauchemar. C'est pourquoi elle a décidé de s'adresser à la cour lors des représentations sur sentence de Georges Provost. C'est aussi pourquoi elle a choisi de s'adresser directement à lui. C'est d'ailleurs avec courage qu'elle lui a annoncé qu'elle désirait désormais « profiter de sa liberté ».

 « Aujourd'hui, je peux dire que je vais vivre ma vie de femme pleinement. Je vais me libérer de ma sentence au moment où la tienne commence », lui a-t-elle dit.

Georges Provost doit revenir devant le tribunal en décembre, moment où il pourrait recevoir sa sentence.

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