Terrain trop petit pour être du tennis, terrain trop grand pour être du ping-pong, filet trop bas pour être le badminton, le pickleball étonne et gagne en popularité au Québec. J’ai testé pour vous la nouvelle activité à la mode qui m’a redonné, en une séance, le plaisir de rebouger et de me remettre au sport.
Le pickleball, on en entend parler sans vraiment savoir à quoi ressemble ce nouveau sport en vogue. Comme beaucoup d’activités à la mode, on s’y met souvent grâce au bouche-à-oreille. D’ailleurs, faites l’expérience, il est quasi certain que vous ayez dans votre entourage quelqu’un qui, secrètement, joue à ce sport de raquette (ou pagaie comme il convient de dire).
Pour ma part, c’est au détour d’une conversation avec une voisine que je me suis lancé le défi de pratiquer pour la première fois un sport de ce type. Et il faut le dire : le sport et moi, ce n’est pas une grande histoire d’amour. Pourtant, celui-ci m’attire, sans que je sache vraiment pourquoi. Sans doute parce qu’on m’en a dit beaucoup de bien… et qu’il n’exige pas le physique d’un Rafael Nadal.
Je décide donc de suivre ma voisine dans cette pulsion sportive. Un dimanche après-midi. Heureusement pour nous le soleil est au rendez-vous et le temps est parfait pour jouer une heure en extérieur. Arrivé sur place, le constat confirme l’engouement pour le pickleball : les terrains sont tous occupés et tous les âges se côtoient dans un véritable esprit festif. Il faut dire qu’un tournoi a lieu et que les encouragements du public couvrent le bruit (assez faible) des balles en plastique dur utilisées dans cette version plus «chill» du tennis.
Arrivé sur le terrain réservé, on me prête une pagaie. Je ne m’attendais pas à recevoir une version extra large d’une raquette de ping-pong. Mais c’est correct. Le poids est idéal pour la manipulation et ne me promet aucune courbature dans les bras.
Je ne sais pas jouer mais les règles sont simples et faciles à comprendre. Dès mes premiers échanges avec les autres joueurs (oui, pour apprendre à jouer plus vite, l’idéal est de faire un deux contre deux), j’entre rapidement dans le jeu. Contrairement au tennis, le terrain est plus petit, ce qui réduit mes déplacements et m’évite de manquer d’air dès le premier service. Les échanges sont hésitants mais je me prends rapidement au jeu. Mes coéquipiers me demandent même si j’ai déjà joué. Je rigole car ma dernière activité sportive remonte au jour où je suis allé acheter un vélo afin de le ranger définitivement dans mon sous-sol…il y a 7 ans.
Les points s’accumulent de mon côté et je me surprends à faire de belles passes et même à faire des smashs avec précision. Si je parviens à être bon à un sport auquel je ne connaissais rien il y a une heure, c’est forcément un bon sport.
Mais ne vous y trompez pas : si le pickleball est accessible et facile à jouer, il n’en est pas moins stratégique. Rapidement, je comprends à quel point il est important de bien se positionner sur le terrain, qu’on joue seul ou à deux. En effet, on ne gagne pas au pickleball en se contentant de se renvoyer la balle en alternant lobs et smashs puissants. Il faut faire preuve de stratégie et savoir faire courir son adversaire jusqu’à l’épuisement. Du moins, on essaie.
Au fil de la partie, je me surprends donc à développer des tactiques : varier les coups, doser la puissance, surprendre l’adversaire avec des balles courtes. L’intensité peut vite monter, mais toujours dans un esprit bon enfant, celui qui m’a séduit dès les premières minutes.
En discutant un peu avec mes voisins de terrain entre deux jeux, je me rends compte aussi que, mis à part les compétiteurs de l’autre bout du complexe sportif, tout le monde vient surtout pour se vider la tête et passer un bon moment.
On échange donc rapidement, on rigole en regardant les autres joueurs, on s’inspire même un peu. L’ambiance est chaleureuse et apporte à ce sport ce qui peut parfois manquer à d’autres disciplines du même genre.
Preuve que ce sport se démocratise et apporte un petit vent de fraîcheur dans l’offre sportive locale, de nombreuses municipalités aménagent de plus en plus des terrains et les associations gonflent en termes d’adhérents.
Alors suis-je convaincu ? Oui. Vais-je continuer de jouer ? Oui. Sans attendre une seconde je me suis même rué dans le premier magasin de sport à proximité pour m’acheter deux raquettes et des balles. De quoi continuer de m’améliorer et d’espérer un jour devenir le prochain Roger Federer du pickleball.