À l’approche du moment de partir à la retraite, nombreux sont ceux qui se posent cette question : que faire de mon temps libre ? Pour certains, le bénévolat s’impose comme la solution idéale pour donner du sens à leur quotidien tout en s’engageant pour les autres. Dans la région, Bénévoles Conseil Lanaudière accompagne ceux qui veulent mettre leur expertise au service des organismes communautaires.
L’image du retraité dans son jardin qui attend passivement que le temps passe appartient au passé. Aujourd’hui, la retraite est devenue le moment idéal pour donner un second souffle à sa vie. Après une vie professionnelle bien chargée, beaucoup de personnes souhaitent continuer à être actives en donnant leur temps pour les autres. Pour accompagner ceux qui aimeraient se lancer dans le bénévolat, un organisme a su se différencier dans la région : Bénévoles Conseil Lanaudière. Ce projet porté par Développement social Lanaudière répond à ce besoin d’engagement en valorisant l’expérience accumulée au fil des années.
« Chez nous, c’est du bénévolat de compétences, explique Maude Dubé-Ratté, coordonnatrice du projet. L’idée est de transférer et partager son expertise pour soutenir les gestionnaires et administrateurs d’organismes communautaires. » Concrètement, les bénévoles accompagnent les directions générales et les conseils d’administration sur des enjeux tels que la planification stratégique, les politiques en ressources humaines ou l’organisation du travail.
Au-delà de cet accompagnement, des rencontres de partage de pratiques permettent aussi aux bénévoles et aux organismes d’échanger sur leurs expériences et leurs solutions.
La particularité de Bénévoles Conseil Lanaudière est donc d’attirer un type de profil bien précis : des personnes expérimentées qui souhaitent mettre à profit leurs acquis. « Plus de 95 % de nos bénévoles ont plus de 55 ans. Ils sont motivés par le désir de redonner et de continuer à se développer personnellement, souligne Maude Dubé-Ratté ».
C’est le cas de Chantal Longpré, 60 ans, originaire de Repentigny. Orthopédagogue de formation, elle a ensuite occupé divers postes de direction dans le milieu scolaire, dont celui de directrice générale du Collège Esther-Blondin à Saint-Jacques. Retraitée depuis 2022, elle a choisi de rejoindre Bénévoles Conseil Lanaudière pour entamer un nouveau chapitre de sa vie.
« Je voulais faire du bénévolat, mais pas forcément retourner dans le milieu de l’éducation. Ce projet me permettait d’aider autrement, tout en découvrant le monde communautaire que je connaissais peu. »
Forte d’une solide expérience, elle s’est rapidement tournée vers l’accompagnement de directions générales sur des questions de ressources humaines et de gestion de crise. « Mon rôle n’est pas de dire quoi faire, mais d’offrir un soutien, une écoute et des pistes de réflexion. Les décisions appartiennent toujours à l’organisme », précise-t-elle.
Si les organismes communautaires bénéficient d’un appui, les bénévoles bénéficient aussi de cette expérience. « À travers ce bénévolat, je découvre chaque jour un nouvel univers, je sors de ma zone de confort et je crée des liens. Ça me stimule énormément », continue Chantal Longpré.
Son implication représente en moyenne cinq heures toutes les deux semaines, un rythme qui s’intègre parfaitement à sa vie de retraitée. « J’ai une vie bien remplie avec ma famille et mes activités, mais ce bénévolat ajoute une dimension intellectuelle et sociale qui me manquait. »
Pour les retraités, le bénévolat de compétences est donc un moyen de replonger ou de rester dans une activité stimulante et flexible. Du côté des organismes, avoir accès à l’expérience de professionnels leur permet de mieux cerner certaines problématiques. « Les directions générales, parfois isolées dans leurs décisions, trouvent ainsi une oreille attentive et des conseils avisés », ajoute Maude Dubé-Ratté.
Mais si Bénévoles Conseil Lanaudière tient à faire rayonner son action, l’enjeu de mieux faire connaître le bénévolat de compétence reste important. « Il y a encore beaucoup de gens qui ignorent qu’ils peuvent s’impliquer de cette façon. Pourtant, les besoins sont là et l’expérience des retraités est une richesse inestimable. »