La MRC de Matawinie s’unit pour sa jeunesse

Fruit d’une collaboration entre les Maisons des jeunes (MDJ) de la Matawinie, le Plan d’actions pour la jeunesse matawinienne a été lancé le 19 octobre dernier. À la suite d’un sondage présenté dans les écoles primaires et secondaires de tout le territoire, les organisations ont pris en note les besoins des jeunes et ont décidé des initiatives à implanter dans un futur proche, certaines étant déjà en marche.

C’est dans le cadre du projet Boussole que tout a commencé. Les MDJs de Sainte-Marcelline-de-Kildare, de Rawdon, de Saint-Donat, de Saint-Michel-des-Saints et de Saint-Jean-de-Matha ont joint leurs forces et ont créé le sondage. Le coordonnateur de l’établissement de Sainte-Marcelline-de-Kildare, Alexandre Folco, précise que le questionnaire a été distribué en octobre 2022, et ce, dans tous les territoires de la Matawinie : « Aucun jeune n’a été laissé derrière. » Il ajoute d’ailleurs que trois visites ont été faites dans la communauté de Manawan pour avoir l’avis des Atikamekw également. Le but était de connaitre les habitudes de vie et les réalités des adolescents de 11 à 17 ans de la MRC. Près de 2000 participants ont répondu au questionnaire et leurs réponses ont été considérées pour créer le Plan d’actions.

Ce dernier a été élaboré grâce à un travail d’équipe réunissant une soixantaine d’acteurs issus des milieux municipaux, scolaires et communautaires. Tous ont été inquiets de savoir qu’un jeune sur dix n’a ni amis ni adultes significatifs à qui se confier. Pour répondre à ce besoin et bien d’autres, plusieurs initiatives seront mises en place au cours des prochaines années. Lors du lancement du Plan d’actions, la préfète de la MRC de Matawinie, Isabelle Perreault, a indiqué que « les municipalités ont beaucoup de préoccupations afin de rejoindre les jeunes et de s’assurer qu’ils aient des services qui leur conviennent ». Ainsi, elle se propose comme ambassadrice du travail des MDJs puisqu’elle est convaincue qu’il viendra répondre aux demandes des jeunes citoyens.

Neuf actions priorisées

Lors de la conférence du 19 octobre 2023, la coordonnatrice de la MDJ du Gros-Orteil, Vanessa Pitt, a résumé les neuf actions qui ont été choisies. Deux d’entre elles seront d’ailleurs réalisées au cours de l’année.

Ainsi, les MDJs veulent intervenir pour améliorer la santé mentale des jeunes. Elles souhaitent définir un protocole de gestion de crises en santé mentale qui sera adapté pour toutes les organisations de la Matawinie.

De plus, puisque la mobilité est plus complexe sur le territoire, le regroupement veut bonifier l’offre de transport en implantant un service de taxi intergénérationnel.  Ce dernier permettrait à des adolescents de covoiturer avec des adultes préalablement sélectionnés, qui agiraient en tant que chauffeurs, dans le cas où leurs parents ne puissent pas venir les porter à leurs activités. De plus, les MDJs comptent développer une application pour que les services de transport en commun soient tous accessibles au même endroit.

Dans le sondage, les jeunes rapportaient aussi que l’insécurité et l’intimidation, surtout sur les réseaux sociaux, faisaient partie de leur vie. Le regroupement pense donc créer des ateliers qui sensibiliseraient les jeunes à leurs rapports avec les médias sociaux afin de leur faire comprendre l’impact des propos qu’ils peuvent diffuser sur ces plateformes. Le sentiment d’insécurité provenait aussi pour plusieurs de leur environnement. Quelques jeunes ont rapporté un manque d’éclairage ou de trottoirs dans leur municipalité qui nuisaient à leur sentiment de sécurité. Pour réponse à cette demande, les MDJs veulent donc agir en mettant en place une politique intermunicipale de sécurisation des secteurs urbains en consultation avec les jeunes.

Les Maisons des jeunes sont des lieux où les adolescents peuvent profiter de diverses activités en groupe, mais aussi où ils peuvent recevoir du soutien afin de passer à travers des moments plus difficiles dans leur vie. Les intervenants doivent donc communiquer avec des enseignants ou le milieu de la santé pour parvenir à faire un suivi complet du dossier du bénéficiaire, mais la communication est parfois complexe. Les organisations souhaitent adopter une politique de communication efficiente entre les différents partenaires pour un meilleur soutien du jeune.

Une autre action présente dans le plan est de créer une politique pour que les écoles primaires et secondaires aient des classes ou des activités en plein air, ce qui stimulerait davantage les jeunes tout en les sensibilisant à la nature. Une autre initiative serait de mettre en place, avec l’aide du milieu scolaire, un salon annuel des organismes destinés à la jeunesse. Organisée dans les écoles, cette rencontre permettra aux adolescents de connaitre les services ou les activités qui leur sont offerts, et ce, peu importe leurs besoins. Finalement, pour inclure les adolescents au sein de leur municipalité, des conseils municipaux jeunesse vont être instaurés et déjà l’une d’elles s’est portée volontaire pour un projet-pilote.

Le conseil municipal jeunesse de Matha

Même avant la présentation du plan d’actions, Saint-Jean-de-Matha avait déjà accepté de créer son conseil jeunesse. Constitué de représentants de la cinquième année du primaire à la cinquième du secondaire, ce conseil se regroupera aux deux mois afin de présenter des idées d’activités ou de services destinés aux mineurs. Le directeur des loisirs et de la culture, Simon Duranleau, informe que les élections ont déjà eu lieu durant la journée du 25 octobre 2023. « Il y avait des isoloirs et des urnes pour les élèves du secondaire. Ils ont pu vivre les élections dans un cadre scolaire. C’est vraiment un conseil pour les jeunes par les jeunes », souligne-t-il. M. Duranleau admet que les candidatures pour les représentants de secondaire 4 et 5 sont plus difficiles à trouver, mais que dans les autres niveaux, beaucoup étaient volontaires et motivés.

Le conseil jeunesse se verra donc allouer un budget annuel de 2500 $ environ pour les différents projets qu’il voudra mettre en place. Par la suite, un représentant devra rencontrer le conseil municipal de Saint-Jean-de-Matha pour lui présenter les idées retenues et avoir son accord. Avec cette initiative, la Municipalité souhaite montrer aux jeunes qu’elle a à cœur leur avis. « Nous sommes très ouverts, mais nous ne savions pas comment aller les chercher. Nous voulons donc essayer de casser la mentalité que la municipalité est inaccessible aux jeunes », remarque Simon Duranleau.