Un projet qui ne fait pas l’unanimité dans le quartier Christ-Roi

  • Publié le 25 mai 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Le projet imaginé par Groupe EVEX prévoit la construction d’un immeuble de trois étages dans le quartier Christ-Roi à Joliette. Bien que le conseil de la ville ait voté à majorité pour la poursuite de ce projet, un groupe de citoyens s’inquiète des impacts que pourrait avoir cet édifice, notamment sur la tranquillité du quartier et sur l’intimité des résidents.

La compagnie compte démolir l’usine abandonnée située au coin des rues du Juge-Guibault et du Précieux-Sang afin d’y bâtir un immeuble de 21 logements répartis sur trois étages. Le projet vise également à creuser un stationnement souterrain pour limiter les obstructions dans les rues avoisinantes. Pour la Ville de Joliette, cette réalisation du Groupe EVEX aurait des bienfaits considérables à la fois pour le quartier concerné, mais aussi pour la communauté joliettaine. «Le projet bonifierait l’offre d’appartements dans la ville et augmenterait la présence de 5 ½ qui manquent beaucoup à Joliette », résume le maire Pierre-Luc Bellerose.

De plus, les citoyens demandent la destruction du bâtiment depuis longtemps. Ils dénoncent un problème de vermines dans l’ancienne manufacture et ont souvent constaté la présence de personnes itinérantes qui s’y installent alors que l’endroit n’est pas entretenu et donc dangereux. Toutefois, le nombre d’étages de l’édifice est loin de faire l’unanimité au sein des résidents du quartier.

Puisqu’un règlement interdit la construction d’un immeuble de plus de deux niveaux dans cette zone, une demande de projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) a dû être déposée. Une consultation publique a donc été mise en place le 14 avril 2022 dans le but de récolter les avis des résidents, qui étaient pour la plupart contre le projet. Louis Cornellier, qui fait partie du regroupement et qui a assisté à l’assemblée, estime à environ une trentaine le nombre de citoyens qui sont venus témoigner de leur désapprobation. « Beaucoup sont favorables à l’idée de démolir l’usine, mais c’est l’ampleur et la hauteur démesurées du projet qui sont contestées », précise M. Cornellier. Les résidents s’inquiètent de voir le projet nuire à leur intimité et à l’ensoleillement de leur cour, surtout pour ceux ayant des jardins. Certains craignent même que le stationnement souterrain ne rende leur terrain fragile. Lors de la consultation, les citoyens ont plutôt suggéré la construction d’un immeuble de deux étages offrant 14 logements.

Étant présent lors de l’assemblée publique, Groupe EVEX a tenu à répondre aux questions et inquiétudes des résidents. Hélène Marcoux, la directrice du département de l’Aménagement et de l’Urbanisme, confirme que le sujet de discorde était principalement « la hauteur et la dimension du bâtiment ainsi que le nombre de ménages et de voitures supplémentaires que cela allait ajouter dans le secteur ». La compagnie a cependant indiqué ne pas pouvoir réduire son édifice à deux étages. « Nous avons évalué de nombreuses possibilités. En enlevant un étage, les logements deviendraient extrêmement chers. Ça risquerait de nous emmener vers des prix qui ne cadreront pas dans le marché et dans le secteur », reconnait Mme Marcoux avant d’ajouter que les coûts liés à la démolition de l’usine et la possible décontamination du site seraient très élevés.

À court d’options

Malgré l’opposition citoyenne, le conseil municipal a voté à 5 contre 3 lors de la séance du 25 avril pour déroger au règlement dans la zone visée et ainsi poursuivre le projet. Pierre-Luc Bellerose explique qu’il s’est abstenu de voter puisque l’avis du maire est souvent requis pour trancher en cas d’égalité, ce qui n’était pas le cas pour ce débat. Les conseillers qui se sont dit en faveur du projet ont rapporté que les arguments présentés par les citoyens lors de la consultation publique ne les avaient pas particulièrement convaincus. D’autres considéraient l’augmentation du nombre de logements comme trop important pour s’opposer à la construction. « Il y a eu des résidents qui s’opposaient au projet, mais nous avons aussi parlé avec plusieurs personnes qui se disaient en faveur », souligne le maire.

À la suite de cette décision, M. Cornellier et quelques citoyens présents durant la séance n’ont pas caché leur déception. « Les citoyens sont sensibles à la pénurie de logements et à la densification urbaine, mais ce projet est démesuré », rappelle-t-il. Le résident du quartier Christ-Roi s’offusque de constater l’approbation du projet par la Ville alors que l’un des critères pour autoriser un PPCMOI est une acceptabilité sociale de la part des citoyens, ce qui n’est pas acquis selon lui. Durant l’assemblée, Louis Cornellier a questionné le conseil sur l’importance du processus de consultation publique si les avis des citoyens n’étaient pas pris en compte. « Nous sommes déçus. Nous aurions voulu une autre option », reconnait-il.

Les opposants ont donc commencé les démarches pour la tenue d’un registre qui compte, pour l’instant, plus de 25 signatures. Cette participation rend M. Cornellier confiant pour la suite des choses : « Je pense qu’il va y avoir un référendum. » Si les résultats de ce dernier allaient à l’encontre du projet, Groupe EVEX prévoit y mettre fin définitivement. « Nous avons créé un projet qui, selon nous, avait du sens. C’est une densification qui vient s’intégrer au secteur, mais maintenant nous sommes spectateurs et nous allons voir le résultat final. La balle est dans le camp des citoyens », conclut Hélène Marcoux.

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