Suzanne Dauphin a entamé son parcours politique en 1994, en tant que conseillère municipale. Devenue la première mairesse de Notre-Dame-des-Prairies en 2017, elle raconte, en entrevue avec L’Action, qu’elle n’a jamais eu peur de dire son opinion et que sa force, c’est d’aimer les gens.
Suzanne Dauphin souligne qu’elle est née dans une famille de sept enfants, soit cinq garçons et deux filles : « J’ai appris très tôt à faire valoir mon opinion. »
Avant de se lancer en politique, quand ses enfants étaient jeunes, Mme Dauphin a siégé sur le conseil d’orientation des deux écoles de Notre-Dame-des-Prairies au moment où un projet d’amélioration de la cour était mis de l’avant. Elle mentionne que la Ville est devenue partenaire de ce projet et que de son côté, elle a été interpellée par l’ouverture du conseil municipal et le fait que la politique municipale rejoignait ses valeurs familiales et son amour des gens.
Elle se souvient même qu’à l’âge de 14 ans, elle organisait des danses populaires avec un comité dont faisait partie Alain Beaudry, l’ancien maire de Joliette. Ensemble, ils signaient déjà, à cet âge, des contrats de plusieurs milliers de dollars avec des groupes de musique. « On avait un leadership d’organisation et c’est ce même genre de leadership qui m’a menée vers la politique. »
Suzanne Dauphin est devenue conseillère municipale en 1994. À l’époque, Alain Larue agissait en tant que maire. Si sa mère l’a encouragée à foncer, son père l’a tout de même prévenue « qu’elle s’en allait dans un milieu d’hommes ».
En 1994, Mme Dauphin avait trois enfants et son dernier n’avait pas encore un an. Elle confie que c’est en grande partie grâce au soutien et aux encouragements de son conjoint, de ses parents et de son entourage qu’elle a pu s’impliquer en politique municipale.
Le « milieu d’hommes » ne lui faisait pas peur et elle explique qu’à Notre-Dame-des-Prairies, deux conseillères, Denise Cloutier-Bergeron et Colette Robillard, avaient en quelque sorte tracé la voie. « Avec moi, le conseil est devenu paritaire. Nous avons été dans les premiers conseils municipaux à l’être et ce fut une belle évolution pour les femmes. »
Déjà, à ses débuts en politique, Mme Dauphin mentionne qu’il y avait beaucoup de respect et une belle écoute au sein du conseil. « Je n’ai pas senti que j’avais des preuves à faire, j’ai beaucoup aimé travailler avec eux. Alain Larue était aussi un père de famille. Nous avons été avant-gardistes. »
Si elle a réussi à concilier travail et famille, Suzanne Dauphin souligne qu’elle n’aurait pas pu être mairesse avec de très jeunes enfants. « Être mairesse, ça demande un tout autre investissement. Il y a des nuits où on ne dort pas! J’ai vraiment réfléchi et soupesé le tout avant de me lancer dans ce rôle. »
Elle insiste sur le fait que pour réussir en politique il faut être humble et vrai. « C’est ce que la population attend de toi. Ma force est que j’aime le monde et discuter. »
Autour de la table du conseil municipal de Notre-Dame-des-Prairies, il y a actuellement quatre conseillères et deux conseillers. Elle souligne qu’aux dernières élections, le vent de changement se faisait sentir. « Il y avait plus de femmes, mais plus de jeunes aussi et si on veut avoir des jeunes au sein des conseils municipaux il faut faire preuve d’ouverture et de conciliation. »
D’un autre côté, Mme Dauphin siège au conseil de la MRC de Joliette depuis cinq ans et, à la suite des dernières élections municipales, elle s’est retrouvée la seule femme à la table. « Mais on peut s’exprimer, il y a du respect et une belle écoute », mentionne-t-elle en précisant qu’elle n’a jamais craint de prendre sa place non plus.
À celles qui ont envie de se lancer en politique, Suzanne Dauphin suggère d’être curieuses au sujet de leur ville ou municipalité. « Il faut aussi arrêter d’avoir peur et de se dire qu’on n’y arrivera pas. Je souhaite qu’on encourage les jeunes, tant les femmes que les hommes, à s’impliquer. »
Crédit : Photo Élise Brouillette Suzanne Dauphin est devenue, en 2017, la première mairesse de Notre-Dame-des-Prairies.