Lors d’une conférence de presse tenue le 7 juillet concernant les employés de la cimenterie Ash Grove, membres de la section locale 177 d’Unifor, en lock-out depuis 14 mois, Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor, a déclaré que des recours seraient pris afin de rétablir le rapport de force entre l’employeur et les employés. Les maires de Joliette et de Saint-Thomas sont également venus offrir leur appui aux travailleurs.
Daniel Cloutier a dénoncé qu’en important du clinker, matériau nécessaire pour faire du ciment et du béton, l’employeur contournait la loi sur les briseurs de grève.
« Il n’y a que 30-40 cadres qui sont autorisés à travailler dans l’usine, mais ils produisent plus de 500 000 tonnes de ciment. Comment arrivent-ils à le faire? En important du clinker de la Turquie, de la Grèce ou des États-Unis. »
Pour le directeur d’Unifor, il est évident que cette façon de faire représente un détournement de la loi anti-briseurs de grève. « Ça vient défaire tout le rapport de force. »
Daniel Cloutier a expliqué qu’avant le lock-out, la cimenterie avait justement annoncé son intention de fermer deux fours sur quatre et d’abaisser sa production à 500 000 tonnes. « C’est justement ce qu’ils font actuellement. »
Le directeur québécois a mentionné que plusieurs projets d’infrastructures et de bâtiments en cours dans Lanaudière ou les régions environnantes se réalisent avec du béton fait à partir de ciment qui provient d’Ash Grove. Plusieurs de ces chantiers sont également issus de projets gouvernementaux. « Cela contribue à perpétuer le conflit. C’est du ciment fait par des « scabs », qu’ils soient dans une carrière en Turquie ou dans l’usine de Joliette. Lorsque le gouvernement utilise du ciment qui sort de l’usine, il utilise du ciment « scabé ».»
Daniel Cloutier a également dénoncé que ce conflit affecte des travailleurs qui proviennent en grande partie de Notre-Dame-des-Prairies, de Joliette et de Saint-Thomas. « Ce conflit affame les familles et a des impacts sur toute la communauté. »
Le directeur a annoncé qu’Unifor entreprendra des actions légales et réclame que le gouvernement intervienne afin de rétablir le rapport de force dans les négociations. Les sites de construction qui utilisent du ciment qui provient d’Ash Grove seront aussi répertoriés et pourraient être la cible d’actions de mobilisation.
Le maire de Joliette, Pierre-Luc Bellerose, et le maire de Saint-Thomas, André Champagne, sont venus appuyer les employés de la cimenterie.
Pierre-Luc Bellerose a témoigné qu’il s’agit d’une situation intenable et insoutenable qui a assez duré. « Le conflit a des impacts majeurs sur la communauté, les travailleurs et même nos commerces. »
Le maire a assuré les employés de son entière collaboration. « On ne peut pas laisser la situation se détériorer, la compagnie doit jouer son rôle corporatif et nous allons vous appuyer dans ce que nous pouvons faire. Nous avons la situation à cœur. »