La tradition se poursuit afin de faire tomber les barrières

Certains des meilleurs joueurs de parahockey de la province et même du pays étaient présents, le 21 mars dernier, à la patinoire Bleu Blanc Bouge, pour faire découvrir leur sport aux étudiants de Barthélemy-Joliette. Il s’agit de la quatrième année consécutive que cette belle tradition se poursuit et cette fois, elle aura permis à plus de 200 jeunes d’essayer le parahockey grâce à des luges sur glace et à des luges sur roulettes prêtées par le club de Montréal. 

« C’est vraiment le fun, chaque année, les jeunes embarquent et sont toujours autant motivés! Nous pouvons leur transmettre notre passion et leur montrer que notre sport est un sport comme les autres et qu’il est plaisant de le pratiquer que tu aies un handicap ou non! En plus, les élèves se rendent compte que c’est beaucoup plus difficile que ce qu’ils pensaient », a commenté Jean-François Huneault qui est membre de l’équipe du Canada. 

Il était accompagné d’Alexis Auclair, qui est aussi membre de l’équipe nationale de parahockey, ainsi que d’Aurélien Bucquet et de Simon Bénard qui ont tous fait partie de l’équipe du Québec. « Certains d’entre eux reviennent tout juste d’une série contre les États-Unis, donc je suis vraiment content qu’ils aient quand même pris le temps de venir aujourd’hui! C’est encore plus plaisant pour les élèves d’avoir des joueurs expérimentés avec eux pour les conseiller », a mentionné l’initiateur de l’événement, qui est lui-même un grand joueur de parahockey, Sébastien Barbé.  

L’éducateur spécialisé à Barthélemy-Joliette a ajouté que l’objectif premier de l’activité est de démocratiser ce sport et de le faire connaitre davantage. « C’est aussi pour faire tomber les barrières! Oui c’est un sport qui permet à des personnes avec un handicap de jouer, mais tout le monde peut le pratiquer! Je n’ai pas d’handicap et j’y joue moi-même depuis 2014! Ça m’a permis de rencontrer des gens que je n’aurais pas connus autrement et de faire du sport avec eux, car une fois dans la luge, nous sommes tous pareils! » 

Plusieurs jeunes se sont relayés, tout au long de l’après-midi, afin d’essayer le parahockey. Certains d’entre eux avaient déjà tenté l’expérience l’an dernier et voulaient la revivre tant ils avaient aimé. C’était notamment le cas d’Alexandre qui étudie au cœur de la concentration hockey. « Même si c’est très difficile et qu’il faut beaucoup d’équilibre, c’est vraiment le fun et je vais le refaire si j’en ai l’occasion! »  

Des enseignants se sont également prêtés au jeu. « Ça semble tellement simple quand on regarde les joueurs professionnels, mais c’est super compliqué », a commenté Olivier Turcotte. Félix-Olivier Beaulieu a quant à lui mentionné que c’est intéressant de pouvoir découvrir cette autre facette du hockey et que cela a d’ailleurs permis à un élève, qui arrive du Gabon et qui a de la difficulté à patiner, de vivre un sport sur glace.  

Surmonter les adversités 

À l’intérieur, un groupe complet d’élèves présentant une déficience intellectuelle moyenne à sévère essayait les luges sur roulettes lors de la visite de L’Action. Encore une fois, tous éprouvaient beaucoup de plaisir! « Nous étions venus l’an dernier et plusieurs avaient adoré et avaient hâte de le refaire! Ça leur démontre que c’est possible de pratiquer un sport malgré certaines limitations physiques », a commenté l’enseignante Jessica Laporte.  

Ces initiations aux luges sur glace et sur roulettes se tenaient dans le cadre du carnaval annuel de Barthélemy-Joliette. Au cours de cette journée, plusieurs activités intérieures et extérieures étaient offertes aux élèves comme des jeux d’adresse, du tir à l’arc, une structure gonflable et du souque à la corde.  

Il y avait également un DJ, de la tire sur la neige, de la soupe aux pois et même une mini-ferme! De plus, des parties de hockey se déroulaient à l’aréna entre des élèves de la concentration hockey de secondaire 3 et des policiers ainsi qu’entre des élèves de secondaire 5 et des enseignants.  

La coordonnatrice aux activités parascolaires, Marie-Pierre Lafond, était fière de cette grande offre d’activités et tout particulièrement du retour du partenariat entre Parahockey Montréal, la Ville de Joliette et l’école secondaire. « En plus de sensibiliser les gens et de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité, le parahockey envoie un beau message de volonté et fait un parallèle avec la persévérance scolaire. On ne peut pas s’apitoyer sur notre sort quand on rencontre ces athlètes qui ont surmonté l’adversité et qui ont fait preuve de résilience et de ténacité pour exceller dans leur sport! » 

Le gardien de but Jean-François Huneault représente bien ce modèle de persévérance dont parle Mme Lafond. Ce dernier pratiquait le hockey lorsqu’il était plus jeune, mais il a dû arrêter en raison de sa condition physique. « J’ai une neuropathie, ce qui fait que je n’avais pas de sensations dans les pieds et j’ai maintenant eu une amputation à la jambe droite. » C’est à l’âge de 24 ans qu’il a décidé de se remettre au sport et qu’il a découvert, en effectuant des recherches, le parahockey.  

«C’est très différent du hockey et la première semaine a été difficile! Ce sont juste les bras qui forcent, alors c’est très fatigant pour les épaules. Je venais juste l’essayer et je ne me voyais pas tant aller plus loin, mais après deux semaines, j’ai vraiment accroché, ça m’a permis de retrouver la compétition et l’adrénaline que j’aimais. À partir de là, mon but était de faire partie de l’équipe du Canada! » 

Il a réussi cet objectif il y a un peu plus d’un an et il participera, au mois de mai, à son premier Championnat du monde. « Juste de me rendre avec Team Canada était une immense fierté, mais d’aller au Championnat du monde c’est une coche de plus! Je suis vraiment content et fébrile d’essayer cette nouvelle expérience! »  

Maintenant, son prochain objectif sera de conserver sa place sur l’équipe canadienne afin de pouvoir participer aux Jeux paralympiques d'hiver de 2026. 

Des luges sur roulettes étaient aussi disponibles pour les jeunes à l’intérieur.

Un manque dans la région  

Chaque année, après l’activité, M. Barbé se fait demander par plusieurs jeunes s’il y a un endroit dans la région où ils peuvent pratiquer le parahockey et chaque année, il doit répondre avec regret que ce n’est pas encore le cas. « L'offre la plus proche est à Laval, sinon il y en a à Boucherville et à Montréal. C’est sûr que j’aimerais créer une structure dans la région, mais il faut d’abord faire connaitre le sport au maximum! C’est pour cela qu’on continue et qu’on fait en sorte que le plus de gens possible en parle!» 

De son côté, le régisseur aux sports de la Ville de Joliette, Olivier Vachon, a évoqué que l’idée d’avoir une telle activité à Joliette n’est pas impossible. Il a mentionné que la Ville avait récemment fait une initiation au basketball en fauteuil roulant, en collaboration avec L'ARLPHL et Parasports, et que la participation avait été assez élevée pour répéter l’initiative. « On a pu constater qu’il y avait une bonne demande pour des activités adaptées, alors nous sommes en train de réfléchir à organiser, une fois par mois, un sport différent. Ensuite, si on constate qu’un sport est vraiment plus populaire que les autres, nous pourrons nous concentrer sur celui-ci. »