10 juin 2024

Antoine Pelletier - apelletier@medialo.ca

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©Photo gracieuseté

Un sondage mené par Mobilité 125 révèle que la majorité des conducteurs passant par la route 125 déplorent des enjeux liés à la sécurité.

« Aller récupérer le plus d’idées pour être prêt la journée où on pourra bâtir quelque chose » était l’objectif à la base du sondage, a mentionné le porte-parole de Mobilité 125 et maire de Saint-Esprit, Germain Majeau, lors d’un entretien avec le Journal L’Action. C’est d’ailleurs à sa plus grande satisfaction que les gens ont répondu à l’appel, avec un taux de participation s’élevant à 879 résidents, travailleurs et villégiateurs de la région de Lanaudière. 

« Actuellement, on se débrouille encore un peu, mais ajoute 10 ans et ça ne sera plus vivable; la population ne rapetisse pas », a indiqué M. Majeau à propos de la situation actuelle liée à l’achalandage sur la route 125. C’est donc une vision à long terme qu’ont cherché à obtenir les maires formant Mobilité 125 en sondant la population entre le 30 janvier et le 2 avril 2024. 

Enjeux 

Parmi les enjeux principaux soulevés par 73 % des répondants se trouve la sécurité. « Ce sont des accidents, du monde qui passe partout, des gens qui n’ont pas de patience, qui dépassent; c’est incroyable comme c’est dangereux », s’est d’ailleurs exprimé le porte-parole. Les résultats du sondage montrent aussi que les citoyens ont abordé le mauvais état général de la route, la visibilité réduite, la vitesse excessive et la concentration de la circulation comme aspects liés à la sécurité. 

Le deuxième enjeu le plus mentionné, avec 36 % des répondants, est l’impact du trafic sur les routes secondaires. La congestion serait tellement importante sur la route 125 que des routes secondaires comme le rang Petite Ligne à Saint-Alexis s’en verraient impactées. « Ça a aussi un impact économique, parce que les gens ne s’arrêtent plus dans les commerces pour ne pas perdre leur espace dans le trafic, a-t-il expliqué. Pour le milieu agricole, c’est la même chose, ça fait peur. Étant moi-même agriculteur, je peux dire que le vendredi, tu prends ta machine, tu la serres et tu ne peux même pas te permettre de te promener dans le chemin. » 

Les impacts sur le cyclisme, le tourisme et l’environnement ont tous aussi été soulevés par les participants au sondage. 

Revendications 

« Je trouve ça tellement beau de voir que les gens ont participé et embarqué, parce qu’ils n’étaient pas obligés de répondre. On s’enrichit tout autant de ceux qui sont pour que de ceux qui sont contre pour avancer », s’est réjoui M. Majeau. 

Parmi les revendications de Mobilité 125, le maire de Saint-Esprit a mentionné la construction de pistes cyclables et de tunnels. Il est même allé jusqu’à proposer le remplacement de certaines lumières par des carrefours giratoires.  

Les membres du forum de discussion pressent le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) d’accélérer son travail dans ce dossier. « On est convaincu de pouvoir faire avancer les choses en rencontrant la ministre Guilbault prochainement », a conclu Germain Majeau. 

Réponse du MTMD 

Par courriel, le Ministère a, pour sa part, confirmé avoir pris connaissance des résultats du sondage mené par le comité Mobilité 125. Il a aussi indiqué prendre au sérieux les préoccupations soulevées par les quelque 900 répondants, assurant qu’elles seraient analysées et utiles dans la poursuite de la réalisation de l’étude d’opportunité en cours. 

En effet, le Ministère aurait récemment repris ses études pour actualiser les besoins et proposer une nouvelle version du projet de la route 125, à la suite de commentaires reçus de la part du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Le MTMD entend ainsi se conformer à la Loi sur les espèces menacées et vulnérables dans la révision de son projet. 

©Photo Antoine Pelletier - L'Action

Germain Majeau, maire de Saint-Esprit, agit à titre de porte-parole pour le forum de discussion Mobilité 125.