06 septembre 2023

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

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©Photo gracieuseté - L'Action

Lucia Dauphin s’implique bénévolement auprès de la Société de l’Autisme Région Lanaudière pour assister les personnes qui, comme elle, vivent avec l’autisme.

Lucia est maintenant âgée de 27 ans et elle réside à Saint-Charles-Borromée. Elle s’épanouit grâce à ses différentes implications au sein d’organismes ou d’institutions, mais, il y a quelques années, la situation lui paraissait plus difficile. Elle se rappelle que l’école lui apportait bien du souci, en partie à cause de l’intolérance de ses camarades de classe. « J’aimais beaucoup parler des mêmes sujets avec les autres, mais ils trouvaient ça redondant », raconte-t-elle avant d’avouer s’être sentie rejetée par plusieurs amis.

L’apprentissage n’a pas non plus été de tout repos alors que Lucia avait des problèmes au niveau du traitement de l’information, surtout pour ce qui est de la compréhension littéraire ou des mathématiques : « Mais avec beaucoup d’étude et de pratique, j’y arrivais. » À l’école primaire, l’établissement avait embauché une éducatrice qui l’accompagnait à la fréquence de quelques heures par semaine. Elle trouvait cela dommage de devoir apprendre d’une façon différente des autres enfants, mais même si le soutien scolaire des personnes autistes n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui, la Charloise apprécie l’effort déployé par le corps professoral pour l’aider. « Je me considère quand même chanceuse parce que les enseignants ont été bienveillants. Ils ont fait du mieux possible pour que je puisse réussir. »

La situation s’est toutefois corsée à l’école secondaire : « Je n’ai pas pu faire mes premières années à l’école régulière puisque, à l’époque, les enseignants et la direction n’avaient pas les ressources dont j’avais besoin. » Ses parents l’ont donc scolarisée à domicile jusqu’à l’âge de 16 ans.

Un bout de chemin accompli

Lucia constate avec plaisir une forte augmentation des services offerts aux personnes autistes. Il existe désormais des classes réservées à ces élèves, à la fois dans les établissements primaires et secondaires. Des formations pour démystifier l’autisme sont aussi mises à la disposition des parents, des enseignants et des citoyens en général. Pour la suite, ce qu’elle espère par-dessous tout est une hausse du soutien pour les adultes. « Il y en a beaucoup qui sont laissés pour compte et qui, pour certains, auraient autant besoin d’aide que les mineurs », reconnait-t-elle.

C’est d’ailleurs une mission de la Société de l’Autisme Région Lanaudière (SARL) que de venir en aide aux personnes autistes, et ce, peu importe leur âge. Isabelle Donato, qui est coordonnatrice de services, explique que l’organisme propose plusieurs types d’activités. La clientèle de 21 ans et plus peut, entre autres, participer au Club adulte : « Les participants peuvent socialiser et ils sont assistés dans le développement de leurs habiletés sociales ».

Avoir accès à un emploi adapté à leurs besoins est également un grand défi pour les personnes autistes. La SARL collabore avec le Service Spécialisé de Main-d’œuvre Essor2, qui aide au placement d’une clientèle qui vit avec un handicap afin de lui trouver un emploi ou un stage dans le domaine désiré. Pour Mme Donato, l’organisme a comme mandat de travailler en complémentarité avec les différents milieux communautaires afin de soutenir ces personnes dans toutes les sphères de leur vie.

La SARL encourage aussi ses membres à faire du bénévolat. Lucia Dauphin s’implique au sein de l’organisme en exécutant des tâches administratives à l’ordinateur ou en classant des documents : « Je mets à profit mes forces au sein d’une équipe passionnante, pour une cause qui me tient à cœur! » Elle fait également du bénévolat à la bibliothèque de Berthierville. « Grâce à ma patronne et à mes collègues, je peux m’épanouir et apprendre dans un environnement adapté à mes besoins », se réjouit-elle.

En terminant, la jeune femme demande à la population de toujours faire preuve d’ouverture et de respect envers les personnes autistes. « Celles qui ont des particularités sont souvent la cible de moqueries. C’est le pire sentiment au monde de se sentir incompris parce qu’on agit de manière différente », confie-t-elle. Lucia précise que l’autisme n’est pas une maladie mais un état et que les manies que certaines personnes peuvent exprimer sont en fait un moyen de se départir de leur anxiété. Isabelle Donato souligne que l’une des missions de la SARL est de sensibiliser la population à l’autisme : « C’est comme un arc-en-ciel. Il y a autant de points de couleur qu’il y a d’individus. Alors, il faut agir humainement et accueillir la différence ».

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