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20 mai 2023

Communiqué L'Action - infolanaudiere@medialo.ca

Des chercheurs veulent imprimer des maisons

Cégep à Joliette

Cégep Joliette

©(Photo gracieuseté)

Un consortium d’une douzaine de chercheurs qui proviennent de différents établissements d’enseignement postsecondaires ou de centres collégiaux de transferts de technologie du Québec, dont le Cégep à Joliette, souhaite construire des bâtiments modulaires durables fabriqués par impression 3D.

« Je suis très fier de contribuer, par mon expérience dans le domaine de la structure, au processus de conception du premier bâtiment modulaire imprimé en 3D au Québec. C’est très stimulant de collaborer à ce projet de recherche unique qui se distingue par sa technologie, mais aussi son caractère social et environnemental », explique Anas Harraq, enseignant en Technologie du génie civil au Cégep de Lanaudière à Joliette. 

L’un des objectifs du tout nouveau Regroupement innovant pour l’impression d’immeubles durables (RI³D-FRQNT) est d’être en mesure, au terme des trois prochaines années, de construire des appartements avec moins de personnel et d’ériger des habitations plus abordables. Le prototype fonctionnel, un bâtiment modulaire imprimé au Québec, sera conçu et assemblé en 2025 pour Habitat pour l’humanité Québec. 

Selon une étude de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) publiée en juin 2022, il manquera environ 600 000 logements au Québec en 2030. Dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre touchant plusieurs secteurs économiques, dont le milieu de la construction, la province devra donc accélérer le rythme de croissance de son parc immobilier, avec un effectif ouvrier similaire, voire moindre. 

« Nous proposons d’évaluer les gains potentiels d’une technologie émergente, soit l’impression 3D à grande échelle, et de l’utiliser pour imprimer des modules qui seront assemblés pour construire un bâtiment. L’impression en usine de modules permet l’édification de petits et de grands immeubles douze mois par année, en diminuant les coûts de production et en accélérant la cadence de construction, et ce, dans le but d’augmenter l'accès à la propriété des Québécoises et des Québécois », a expliqué l’enseignant au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et l’initiateur de la démarche, David Laliberté. 

Cette technologie, qui est déjà utilisée ailleurs dans le monde, permet notamment de produire plus rapidement la partie structurelle d’un bâtiment, nécessite moins de main-d’œuvre par logement construit, utilise moins de matériaux en réduisant les pertes et fait des formes arrondies, plus fortes structurellement. 

Au Canada, plus précisément en Ontario, des bâtiments ont déjà été imprimés sur site en 2022. L’approche proposée par le RI³D-FRQNT est toutefois différente, puisqu’elle propose l’impression de modules en usine qui seront transportés et assemblés sur site ultérieurement. 

« Cette méthode offre plusieurs avantages selon nos hypothèses, soit d’utiliser une plus petite imprimante, donc moins coûteuse, de ne pas déplacer l’imprimante, de permettre un gain de temps et de construire de grands bâtiments en multipliant les modules ce qui pourrait favoriser la densification du cadre bâti », a mentionné le directeur du Service technique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), Marco Lasalle. 

Le RI³D-FRQNT devra toutefois se pencher sur les matériaux utilisés par cette nouvelle technologie, puisque le béton est une matière avec un bilan carbone plutôt décevant. « Le regroupement vise à faire des recherches sur des bétons plus verts, sur des matériaux imprimables alternatifs et sur l’efficacité énergétique des bâtiments imprimés », a nuancé le professeur Ammar Yahia, qui est titulaire d’une chaire industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie sur les bétons fluides à rhéologie adaptée. 

Il s’agit d’un projet ambitieux et c’est pour cette raison qu’une vaste recherche scientifique sera entamée au cours des prochaines semaines par une équipe dotée d’une expertise pour le moins impressionnante incluant des compétences diverses et complémentaires en génie, en architecture, en matériaux cimentaires, en matériaux forestiers, en prototypage rapide, en logistique et manutention et en environnement. 

Les compétences de six cégeps, de deux universités et pas moins de six centres collégiaux de transfert de technologie sont mises à contribution. Pour mener à bien ce projet, l’équipe de David Laliberté comptera sur un financement de 900 000$ du FRQNT, et à cela s’ajoutera une contribution financière et en nature estimée à 300 000 $ sur trois ans venant de l’ensemble des partenaires. 

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