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04 avril 2023

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Des Lanaudois issus de l’immigration racontent leur parcours de combattant

Forum de l’immigration de Lanaudière

Forum immigration

©Jason Joly - L'Action

Plusieurs Lanaudois d’origine étrangère ont raconté comment ils sont parvenus à s’adapter à leur nouvelle vie du Québec.

Grâce à une initiative de Lanaudière Économique, 150 personnes ont pu assister au Forum régional de l’immigration de Lanaudière qui s’est récemment tenu au Château Joliette. Différentes conférences étaient organisées, dont l’une qui a permis à plusieurs acteurs issus de l’immigration de partager leur parcours et les raisons qui les ont conduits à s’installer dans la région.

Chacun des participants a raconté l’histoire de sa venue au Québec. Ayant obtenu sa citoyenneté canadienne depuis peu, le président de Lanaudière Économique, Nicolas Framery, est arrivé au pays en 2004 au cours d’un échange universitaire à Trois-Rivières. Il a ensuite jumelé deux permis d’étude et un permis de travail avant d’avoir sa résidence permanente. « Je suis pas mal passé par toutes les étapes que les immigrants font », résume-t-il.

Quant à Liliana Mucha, coordonnatrice UCTS pour Action Famille Lavaltrie, elle raconte être arrivée au Québec sans connaitre le français. Elle a donc passé une année à apprendre la langue et s’est inscrite au cégep en 1995. Trois ans plus tard, elle en est sortie en tant que technicienne en procédés chimiques avec une mention d’excellence. « J’étais très très fière. Je suis partie travailler dans un métier non traditionnel pour les femmes », se réjouit-elle. Elle a ensuite eu plusieurs postes, dont un au ministère des Transports et dit à la blague connaitre tout ce qu’il y a à savoir sur le bitume. C’est après avoir fait du bénévolat dans un organisme qu’elle a décidé de faire partie de l’équipe d’Action Famille Lavaltrie. « Je gagne moins, mais je suis heureuse. Je suis intégrée et j’ai fait ma place », termine Mme Mucha.

Le directeur de Développement Matawinie, Hachirou Nassirou, a enchainé qu’il a déménagé au Québec en 2012. Alors qu’il fréquentait la bibliothèque de l’Université du Québec à Montréal, son attention a été attirée par une affiche. « Elle disait « venez découvrir la Jamésie » alors je me suis dit que j’allais la découvrir. Je me suis rendu là-bas et je me retrouve à Matagami », mentionne M. Nassirou. Il a donc été engagé à titre d’agent de développement économique, mais, même si le travail se déroulait très bien, il se souvient en riant que la couleur de sa peau avait fait peur aux enfants de la ville. « J’ai tout anticipé de ma venue au Québec, mais je n’ai jamais pensé que quelque part on ne connaissait pas de personnes de couleur. » C’est cette expérience qui lui a fait comprendre qu’il avait aussi des choses à enseigner aux autres et que « l’intégration se faisait dans les deux sens ».

Des parcours parsemés d’embûches

Pour certains immigrants, il n’est pas rare d’être confronté à des défis à leur arrivée dans leur nouveau pays. Le premier obstacle qu’a rencontré Nicolas Framery a été de s’adapter à la culture : « Nous avons une perception du pays dans lequel nous voulons aller et, quand tu arrives, tu découvres qu’elle est plus ou moins vraie ». Malgré une langue similaire, tout était différent pour lui, et ce même pour avoir accès à des services de base comme de devoir s’inscrire à une banque. De plus, les options d’emploi étant limitées, les immigrants acceptent toutes sortes d’expériences ou de travaux. « Le bon côté est que ça nous amène à être ouvert à tout, mais tu es obligé d’accepter de devoir tout faire dans le but de t’intégrer », se souvient-il.

Acquérir une expérience « canadienne » de travail a aussi été difficile pour Liliana Mucha qui rêvait d’avoir un poste dans une raffinerie et de gagner le même salaire qu’un homme. Selon elle, le fait d’être une femme et d’avoir un accent qui trahissait ses origines l’ont un peu pénalisée dans ses recherches. Elle a donc dû passer par-dessus cela et sa persévérance a porté fruit. « Une fois que quelqu’un ouvre une porte, tout est différent après », dit-elle.

Pour ce qui est d’Hachirou Nassirou, l’isolement a été particulièrement dur en étant à Matagami. Cette expérience lui a toutefois fait comprendre qu’il lui fallait créer son propre réseau de contacts. Il reconnait que cela a grandement facilité son intégration, ainsi que celle de sa conjointe lorsqu’elle est venue le rejoindre un peu plus tard. « Nous y sommes parvenus avec les contacts que nous avions, avec les enfants qui fréquentent la garderie et en nous impliquant », indique le directeur.

L’importance d’aller vers l’autre

Pour clore la conférence, les intervenants étaient invités à résumer en quelques mots un aspect qui les a aidés dans leur parcours. Nicolas Framery a révélé avoir fait beaucoup de bénévolat, ce qui lui a permis de rencontrer toutes sortes de personnes. « J’ai même été sur le CA d’un groupe de musique traditionnelle. Pour un Français qui n’avait jamais écouté de musique trad…, plaisante-t-il. L’implication bénévole permet vraiment de connecter avec les gens ».

La curiosité de Liliana Mucha lui a beaucoup apporté selon elle : « Ça m’a aidée à savoir ce qu’est la culture québécoise. Aujourd’hui, dans mon travail, c’est la curiosité de connaitre l’autre qui me mène ».

M. Nassirou a répondu à la question en disant simplement que ce qui l’a beaucoup aidé est son ingéniosité : « Quand vous êtes dans un milieu, n’attendez pas qu’il vous donne quelque chose, donnez ce que vous pouvez au milieu ».

Commentaires

11 avril 2023

Fabienne Pouget

Très enrichissant! Une belle brochette de témoignages.

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