Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Société

Retour

14 février 2023

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Miser sur la discussion, l’enseignement et le partenariat pour réconcilier les peuples

Sipi Flamand

Sipi Flamand

©Jason Joly - L'Action

« Il faut prendre conscience du passé, reconnaitre les torts qui ont été causés et agir pour changer les comportements », a déclaré Sipi Flamand.

La Chambre de commerce du Grand Joliette a reçu la visite du nouveau chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Sipi Flamand, pour parler de l’important sujet de la réconciliation. Avec cette conférence, tenue le 6 février au Château Joliette, le chef espérait « rétablir une relation teintée de respect mutuel et de reconnaissance » entre les Autochtones et les Allochtones.

Le sujet principal du discours de M. Flamand faisait référence à la réconciliation entre les peuples puisque plusieurs événements traumatisants pour les Autochtones se sont déroulés, et ce même très tôt dans l’histoire du pays. Sipi Flamand résume que le gouvernement de l’époque avait mis en place plusieurs mesures pour contrôler et assimiler les peuples des Premières Nations, telles que l’instauration de la Loi sur les Indiens et la création des réserves. « Malgré ces politiques, nous sommes toujours présents et plus forts, comme nos ancêtres », a-t-il déclaré.

Les pensionnats étaient aussi un moyen de les assimiler et de les obliger à suivre les coutumes des Canadiens. « Les traumatismes intergénérationnels reliés à cette époque sont encore très présents », a indiqué M. Flamand. Ce dernier soutient que cette partie de l’histoire n’est pas vraiment enseignée dans les livres : « Mais cela devrait y figurer si nous devons travailler ensemble pour que nos enfants et vos enfants puissent poursuivre cette relation ». Le décès de Joyce Echaquan survenu en septembre 2020 a aussi grandement affecté la communauté atikamekw. « Je dirais même que cela a affecté tous les Québécois et a amené à se sensibiliser sur la question des Autochtones », a remarqué Sipi Flamand. Une sensibilisation à la discrimination et au racisme dont plusieurs d’entre eux sont victimes et qui ont conduit à un désir de réconciliation.

Pistes de solutions

De multiples personnes dans l’audience ont questionné le chef de Manawan sur les actions à prendre pour améliorer la relation entre les peuples. M. Flamand a donc donné une première suggestion d’un point de vue économique. Il a souligné que la communauté est florissante, et ce, à plusieurs niveaux, soit pour le tourisme, le commerce, l’artisanat, la construction et l’alimentation. De plus, le Conseil des Atikamekw demeure le plus important employeur puisqu’il compte plus de 400 travailleurs qui œuvrent dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la sécurité publique ou encore du communautaire. Sipi Flamand reconnait toutefois que ses concitoyens ont des besoins urgents en matière de scolarisation et que le chômage et la pauvreté touchent beaucoup de membres. Ainsi, le chef a invité les entrepreneurs présents lors de sa conférence à intégrer les jeunes Atikamekw dans leurs compagnies au cours de formations. Il suggère aussi d’établir des bourses ou d’autres programmes pour que la jeune génération puisse travailler dans des domaines comme l’agroalimentaire. Cette initiative bénéficierait à la communauté et elle permettrait aussi d’ouvrir un dialogue : « Nous pourrions mettre nos connaissances, nos savoirs et nos richesses ensemble ».

De plus, puisque les Atikamekw dépendent fortement de l’exploitation forestière, le chef a stipulé qu’il serait bien avisé de la part des compagnies de discuter avec elle des projets qui se déroulent sur son territoire. Depuis quelques années, plusieurs coupes de bois ont lieu sur le Nitaskinan, un territoire considéré comme ancestral par les membres de la communauté. Sipi Flamand propose donc de permettre aux Atikamekw d’avoir leurs mots à dire sur ces projets pour convenir à un accord entre les différentes parties.

Le chef a aussi déclaré que les mesures prises par la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière, à la suite du décès de Mme Echaquan, sont un pas vers la réconciliation. Les Atikamekw demandent d’ailleurs l’adoption du Principe de Joyce, qui garantirait à tous les Autochtones un droit d’accès équitable aux soins et aux services de santé sans discrimination et dans le respect de leur identité culturelle. La population, les gouvernements, les organismes et même les institutions religieuses doivent donc travailler de leur côté, mais aussi en collégialité avec les autres instances dans cette optique. Ainsi, pour qu’une réconciliation ait lieu, Sipi Flamand assure « qu’il faut prendre conscience du passé, reconnaitre les torts qui ont été causés et agir pour changer les comportements ».

Inauguration rue Jacqueline-P-Lachance

Lors de la rencontre au Château Joliette, le maire Pierre-Luc Bellerose a officialisé la création de la rue Jacqueline-P-Lachance, qui remplacera celle du Père Rolland-Brunelle située dans le Carrefour du Vieux-Moulin. Mme Poirier-Lachance a été connue en tant que speakerine, animatrice et script pour la radio CJLM pendant 30 ans. En plus d’être présidente d’honneur, dirigeante et membre au sein de plus de 30 organismes de la région, elle est devenue en 1977 la première femme présidente d’une Chambre de Commerce au Québec. Récipiendaire du prix des communications du cercle de presse de Lanaudière et nommée communicatrice de l’année par le gouvernement du Québec, elle a également reçu le diplôme de service méritoire exceptionnel de la Croix-Rouge.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média