Économique
Retour13 septembre 2022
Jason Joly - jjoly@medialo.ca
De meilleures affaires qu’avant la pandémie pour les bars de Joliette
« On est tout le temps plein ! »
©Mélissa Blouin - L'Action
Des bars de Joliette sont parvenus à survivre en bonifiant leurs services, soit en diversifiant la nourriture ou les types de boissons.
Joliette a vu son lot de bars fermer, et ce, avant même la pandémie. Plus récemment, en date du 10 juillet 2022, le bar St-Bernard, bien connu des Joliettains, a servi un dernier verre à ses clients. Le Journal est allé à la rencontre des quelques bars toujours en place afin de savoir quelles stratégies ils ont dû initier au fil des années pour demeurer compétitifs sur le marché et attractifs aux yeux des clients.
« Quand j’ai racheté, le chiffre d’affaires allait plus ou moins bien. Pour que ton commerce fonctionne, il faut que tu t’impliques », conseille d’entrée de jeu Jean-Félix Lachance qui est le propriétaire du Melkior depuis trois ans. Pour aider son entreprise, il a eu l’idée d’organiser des événements plusieurs fois par semaine comme les mardis quiz ou encore les mercredis de l’humour en plus d’inviter des chansonniers pour mettre plus d’ambiance dans la place. Le propriétaire a également décidé de promouvoir des cocktails originaux et d’augmenter son offre de repas. Toutes ces idées ont porté fruit selon M. Lachance, qui est parvenu à faire un chiffre d’affaires dépassant celui des anciens propriétaires en seulement six mois.
Pour le co-propriétaire de l’Albion, Jason Bussières, le volet restauration et la terrasse ont grandement aidé à conserver la popularité de la microbrasserie. Il soutient que pour rester compétitifs, les bars se doivent de servir des repas ou du moins d’offrir des produits de qualité qui sortent du lot. « Si tu stagnes dans les années 90 et que tu restes avec des bières comme Labatt ou Molson, tu ne tiendras pas longtemps », reconnait-il. M. Bussières remarque que le volet restaurant attire des clients de tous âges, qu’il s’agisse de jeunes, de personnes plus âgées, mais aussi de familles.
©Jason Joly - L'Action
Jason Bussières, le co-propriétaire de l’Albion, a dû livrer lui-même de la nourriture durant la pandémie pour continuer à faire rouler son bar.
Survivre à la pandémie
La fermeture des bars et des restaurants causée par l’éclosion de Covid-19 a forcé les établissements à trouver des solutions pour continuer de servir leurs clients. Les deux propriétaires sont unanimes pour dire que la livraison des repas a été leur porte de sortie afin de faire vivre leur entreprise. Ils ont ainsi pu garder la plupart de leurs employés. Au Melkior, les serveurs sont devenus des livreurs. Quant à l’Albion, Jason Bussières raconte avoir lui-même livré plusieurs repas. De plus, les lois provinciales ont été allégées, ce qui a permis à la microbrasserie d’embouteiller et de vendre ses bières dans les épiceries et les dépanneurs. « Ç’a été l’un des trucs qui nous a aidés durant la pandémie. Avant, nous avions seulement le droit de vendre nos bières sur place », se rappelle M. Bussières. Il ajoute cependant que le plus difficile a été de garder ses employés : « Joliette est un milieu où dans la restauration, ça joue du coude. » Pour Jean-Félix Lachance, le plus dur a été de convaincre les clients de revenir au bar puisque la livraison est un service qui est très apprécié même après la pandémie.
©Jason Joly - L'Action
Jean-Félix Lachance est parvenu à dépasser le chiffre d’affaires des anciens propriétaires du Melkior en seulement six mois.
En outre, la plupart des clients quittent désormais plus tôt qu’à l’habitude, ce qui a contraint les bars à modifier leurs heures de fermeture. « Les gens ont été habitués à se coucher plus tôt durant la pandémie. Il y en a aussi qui préfèrent rester chez eux pour faire un feu ou écouter leur musique », explique M. Lachance. Malgré le fait que les clients se présentent environ entre 17 h et 23 h, le Melkior enregistre des revenus plus importants qu’avant la pandémie : « On est clairement reparti, on est tout le temps plein ! » Pour ce qui est de l’Albion, son propriétaire assure lui aussi que son entreprise « pète des records ». Les heures d’ouverture ont également été modifiées, mais Jason Bussières confie que ce n’était pas vraiment en lien avec les clients, mais plutôt pour laisser le temps aux employés de se reposer. Jean-Félix Lachance termine en disant que cette tendance n’est pas seulement remarquée à Joliette : « Je crois que ces changements d’habitudes de la part des clients peuvent expliquer la fermeture de certains bars qui n’ont pas été en mesure de s’adapter. »
Il est à noter que L’Action a communiqué avec le Saint-Bernard et le Sim’s Irish Pub, qui ont décliné une demande d’entrevue.
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