Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Tribune libre

Retour

07 décembre 2020

Travail de rue : brigadière

Reportage

Par Flavie Caron-Leblanc

«Je vous souhaite mes plus sincères condolescences», dit Sophie à madame Arsenault, la mère de la défunte, au salon funéraire Sansregret. La victime qui repose dans le cercueil a dix ans, le même âge que Sophie. Le drame se passe en 1971 à Laval. Sophie, en revenant de l’école, aperçoit l’une de ses camarades de classe étendue inanimée dans la rue devant un véhicule arrêté. «Sur le coup, je n’avais pas réalisé l’ampleur de ce qui s’était passé. Je ne me doutais pas que la rue était si dangereuse», confesse Sophie Caron, 50 ans après l’évènement. 

À Repentigny, depuis 2010, un service de brigadier est présent autour des écoles primaires de La Tourterelle, Du Moulin et Des Moissons. L’objectif est d’y réduire le plus possible les risques d’accident piétonniers. «Le quartier existe depuis 1984. Cela aura pris trente ans avant que la brigadière arrive», affirme Sophie Caron maintenant citoyenne à la ville Repentigny et soucieuse de la sécurité des enfants.

Comme la ville de Laval en 1971, la municipalité de Repentigny a vécu, autour des années 1990, une importante croissance urbaine passant de terrain agricole à banlieue. Les voitures devenues plus nombreuses avec l’arrivée de nouvelles familles dans l’environnement, des mesures de sécurité ont été mises en place.

«Les brigadières sont un atout à ne pas négliger», dit Lorraine Holmes, gardienne en milieu familial depuis 31 ans. «Avant, dans le temps où j’allais reconduire les enfants préscolaires à l’école, il n’y avait qu’une brigadière au coin de Noiseux et Beauchesne. Puis, on s’est rendu compte que sur Iberville et Norbert aussi ça commençait à être dangereux. Les rues devenaient de plus en plus passantes. Le monde allait vite», poursuit-elle.

Johanne Côté est l’une des 30 brigadières déployées dans la ville de Repentigny afin de garantir des traversées sécuritaires pour les élèves d’âge primaire. «Lorsque Johanne est arrivée dans le quartier, je me suis tout de suite sentie appuyée. J’avais l’impression d’être un peu plus en sécurité quand je traversais la rue avec mes jeunes», appuie la gardienne en milieu familial.  

En outre, les problèmes de sécurité routière dans la municipalité, bien que réduits, ne sont pas encore totalement réglés. «C’est arrivé à quelques reprises que des conducteurs ne me voient pas», confesse Johanne Côté. Il semblerait que l’utilisation grandissante du téléphone au volant soit l’une des causes persistantes de cette problématique. «Avec un groupe de petites filles qui jasent entre elles pour aller au parc et un conducteur qui parle au téléphone en conduisant, on se retrouve avec un milieu très propice aux accidents», explique Lorraine Holmes.

De nos jours, en plus des services de brigadiers, des ateliers apprenant aux enfants comment traverser la rue sont présents dans les écoles primaires de la ville de Repentigny. Des pancartes-chocs portant le message «attention à nos enfants» et des panneaux lumineux affichant la vitesse de conduite des automobilistes ont, également, été installés dans les rues de quartiers résidentiels. «Les excès de vitesse sont encore là, ça ne change rien», déclare Sophie Caron, découragée.

Pour sa part, Johanne Côté a une vision très marquée du champ d’action que peuvent avoir les démarches pour rendre plus sécuritaires les passages piétons. «C’est bien beau les dos d’âne, les limites de vitesse, mais rien ne pourra compenser un esprit alerte», dit la brigadière. Consciente de l’impossibilité de régler totalement le problème, Johanne Côté continue assidûment ses traversées en espérant aider la cause. «Il n’y a pas d’âges pour se faire frapper», termine-t-elle.

 

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média