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07 décembre 2020

Culture rouge

Reportage

Clarisse Mercedes Carrière

©Photo gracieuseté - L'Action

Clarisse Mercedes Carrière.

Par Clarisse Mercedes Carrière

En juin 2019, près de 4000 documents ont été empruntés à la bibliothèque de Lavaltrie contre moins de 1500 en juin 2020. Cette situation désolante n’est malheureusement pas exceptionnelle. Le faible taux d’emprunt post-confinement n’est qu’une des nombreuses difficultés que doivent surmonter les bibliothèques de Lanaudière pour remplir leur mission de donner à la population un accès à la culture, malgré la zone rouge.

Un des problèmes les plus communs dans les bibliothèques lanaudoises depuis le début de la pandémie réside dans les communications. « Il y a vraiment eu une lacune en ce qui concerne la communication et la publicité sur la réouverture de la bibliothèque au mois de mai », admet Rachel-Kim Lebeau, coordonnatrice-bibliothécaire à la bibliothèque de Lavaltrie, en précisant que plusieurs abonnés ne sont pas revenus depuis le mois de mars. « Nous avons peur que, par habitude, ils n’y reviennent plus », détaille-t-elle.

La communication est également une difficulté à la bibliothèque du Cégep régional de Lanaudière à Joliette (CRLJ). « Malgré plusieurs messages envoyés à la communauté, certaines personnes croyaient que nous n’offrions aucun service cet automne », illustre Isabelle Vadeboncoeur, bibliothécaire.

Aux problèmes de communication s’ajoutent des problèmes d’espace : il y a plus de documents retournés, mais il y en a moins qui sont empruntés. « Nous ne savons plus où les mettre », confie tristement Rachel-Kim Lebeau.

Cet été, malgré les services réduits, les passionnés de culture ont commencé à revenir pour profiter des documents mis à leur disposition, ainsi que des activités qui reprennent.

L’annonce du gouvernement de la fermeture des bibliothèques en zone rouge en octobre crée un revirement de situation. « Ça nous a tiré dans le pied », se désole Patricia Nault, technicienne en documentation et responsable de la bibliothèque municipale de Crabtree, en précisant que cette annonce a fait croire à plusieurs personnes que toutes les bibliothèques sont fermées complètement comme au mois de mars, alors qu’elles sont ouvertes partiellement.

Au-delà des problèmes généraux liés à la pandémie, les complications amenées par les mesures en zone rouge sont nombreuses. « Comme les rayons sont fermés, les abonnés se réfèrent à nous pour choisir leur prochaine lecture », explique Rachel-Kim Lebeau. « Nous devons planifier avec l’usager une plage de rendez-vous pour la cueillette de documents. Donc, au lieu d’envoyer automatiquement un courriel à l’abonné pour lui signaler que son livre est prêt, il faut le rejoindre par téléphone, ce qui alourdit notre tâche puisque nous recevons beaucoup de commandes », précise la coordonnatrice-bibliothécaire de Lavaltrie.

Les abonnés, heureux de pouvoir circuler dans les rayons cet été, trouvent difficile de ne plus pouvoir y avoir accès depuis le mois d’octobre. Les services actuels, aussi limités soient-ils, sont majoritairement bien accueillis. « Je crois que les gens en ont assez d’être devant la télé et les tablettes », mentionne Rachel-Kim Lebeau.

Si certains services sont offerts en ligne, comme la réservation de documents et les livres numériques, tous les abonnés ne sont pas nécessairement à l’aise avec l’informatique. « C’est limitant autant pour nous que pour eux », affirme Rachel Gamache, technicienne pour le service culturel à la bibliothèque Marcel-Dugas à Saint-Jacques.

La gamme des services numériques offerts s’améliore sans cesse depuis le mois de mars. Cependant, les activités offertes en ligne n’obtiennent pas le même enthousiasme que celles en présentiel. « Le degré de participation des abonnés à ces activités est malheureusement moins grand », confirme Rachel-Kim Lebeau.

Les bibliothèques scolaires connaissent aussi leur lot de difficultés. « Nous nous heurtons à la disponibilité des documents en format numérique, à des questions de droits d’auteurs, à des coûts élevés pour obtenir ces droits de diffusion et à des difficultés d’ordre technique », détaille Isabelle Vadeboncoeur, bibliothécaire au CRLJ.

En dépit des difficultés rencontrées par les bibliothèques lanaudoises en zone rouge, l’adaptation est la clé pour assurer la poursuite de la diffusion de la culture. « Je crois que les écrans ne remplaceront jamais les contacts humains », conclut Rachel Gamache.

Commentaires

9 décembre 2020

Josianne Lafrance

Article extrêmement intéressant et instructif! Merci

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