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Retour05 février 2020
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
L’importance d’assurer la pérennité en entrepreneuriat
Conférence d’Étienne St-Jean
©Photo Élise Brouillette - L'Action
Étienne St-Jean, professeur titulaire à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
C’est Étienne St-Jean qui était le conférencier invité lors du dernier dîner de la Chambre de commerce du Grand Joliette. Ce dernier a fait un portrait de la situation de l’entrepreneuriat au Québec. Il a aussi insisté sur l’importance d’investir pour la pérennité des entreprises.
« Ce n’est pas tout d’inciter les gens à démarrer une entreprise, il faut assurer leur pérennité et investir dans les ressources d’accompagnement. On constate qu’il y a un engouement pour l’entrepreneuriat, mais que c’est plus compliqué de passer à l’action », a-t-il exprimé.
Étienne St-Jean est professeur titulaire à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il est aussi responsable pour le Québec du Global Entrepreneurship Monitor, la plus grande enquête sur les attitudes, aspirations et activités entrepreneuriales des citoyens de plusieurs pays. Les Joliettains le connaissent de plus pour avoir été candidat du Parti vert lors des dernières élections provinciales.
Lors de sa conférence, M. St-Jean a abordé le Global Entrepreneurship Monitor. « C’est le plus grand projet de recherche collaboratif en entrepreneuriat dans le monde. Il réunit plus de 500 chercheurs et spécialistes. »
Au Québec, l’enquête est menée depuis 2013 auprès de 2000 personnes et d’un panel de 36 experts.
L’enquête vise notamment à en savoir plus sur l’attitude des Québécois à l’égard de l’entrepreneuriat.
« Au Québec, 74,9 % des gens voient dans l’entrepreneuriat un bon choix de carrière versus 60,7 % dans le reste du Canada. »
Même si l’entrepreneuriat est bien valorisé au Québec, le sentiment de compétence des Québécois est moindre que dans le reste du Canada, soit 42,3 % versus 60,1 % des Canadiens qui pensent avoir les compétences requises. Le sentiment de compétence des Québécois est en baisse et l’écart avec le reste du pays s’agrandit puisqu’en 2017, ces taux étaient de 50,9 % au Québec et de 57,1 % dans le reste du Canada.
Étienne St-Jean a également abordé l’intention des Québécois de démarrer une entreprise au cours des trois prochaines années. Cette dernière se situe à 18,4 % cette année comparativement à 25,6 % en 2017. Ce taux est nettement inférieur à celui du reste du Canada qui est de 25,7 % en 2018.
« Les Québécois estiment qu’il y a des opportunités et que l’entrepreneuriat est une belle carrière, mais ils ne se sentent pas compétents. »
Une autre donnée qui préoccupe le conférencier est l’entrepreneuriat hybride, soit le fait de se partir en affaires tout en étant salarié pour une autre organisation. Ce taux est plus élevé au Québec que dans le reste du Canada. « L’entrepreneuriat hybride semble un phénomène important. Ce taux est de 82,3 % au Québec chez les entrepreneurs émergents et de 64,4 % chez les entrepreneurs établis. »
Finalement, M. St-Jean a posé un autre constat, celui que beaucoup d’entreprises ne réussissent pas à passer le cap des 42 mois et que les sorties commerciales sont en augmentation.
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