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06 août 2018

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Le Pow-Wow de Manawan, une façon unique de célébrer la vie

Pow-Wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

FESTIVITÉS. La fierté et le partage étaient au cœur du Pow-Wow de Manawan qui se déroulait, cette année, du 3 au 5 août. Dans le plus grand respect des traditions, cet événement rassembleur a permis aux Atikamekw de célébrer leur culture et de s’affirmer en tant que peuple des premières nations. De plus, la présence de nombreux visiteurs non-autochtones a permis de créer des liens significatifs entre les nations.     

« Nous sommes contents de voir beaucoup de visiteurs, car nous sommes tous des frères et nous vivons tous ensemble sur cette même terre. Nous espérons que vous allez tisser des liens d’amitié et que vous vous amuserez», a commenté le chef du conseil de bande, Jean-Roch Ottawa, tout juste après la grande entrée du Pow-Wow qui s’est faite samedi au son des tambours et des chants.

Lors de ce moment charnière, tous les danseurs sont entrés dans l’arène vêtus de leur régalia, leur habit traditionnel, tous plus flamboyants les uns des autres. Les danseurs avaient d’ailleurs une grande fierté de raconter l’histoire de leur vêtement sacré qu’ils ont fabriqué avec beaucoup de minutie.

« Quand j’ai assisté à mon premier Pow-Wow, j’ai su que je voulais danser moi aussi. J’ai dû faire preuve de patience et un jour, j’ai vu apparaître ma régalia dans mes rêves et je l’ai fabriquée. Ça fait maintenant une dizaine d’années que je suis danseur et je l’améliore d’année en année», a confié l’un des participants à L’Action.

C’est aussi avec fierté que tous ceux qui prenaient part au Pow-Wow ont accueilli les visiteurs. Ils étaient tous très heureux de parler de leurs traditions et le sentiment d’appartenance envers leur communauté se faisait réellement sentir. Une jeune fille s’est d’ailleurs fait plaisir d’amener notre journaliste sur l’arène de danse pour lui montrer quelques pas pendant une danse intertribale, une danse à laquelle tous peuvent participer.

Plusieurs types de danses

Certains Pow-Wow tiennent des compétitions entre les danseurs, mais celui de Manawan est davantage axé sur les cérémonies. Le Chef a expliqué que les Pow-Wow ont évolué. «Il y a déjà eu des Pow-Wow où il y avait des courses de canot et qu’après, ça fêtait avec de la boisson, mais aujourd’hui ce n’est plus ça, les gens veulent guérir et veulent fêter autrement et en famille.» L’alcool est d’ailleurs interdit lors de l’événement.  

« C’est vraiment un festival pour célébrer la vie», a ajouté le membre du groupe de chanteurs/joueurs de tambour Black Bear Singers, Devon Moar. Le groupe, originaire de Manawan, s’est d’ailleurs vu honoré lors de l’événement pour le rayonnement qu’il donne à la communauté grâce à tous les prix qu’il a récoltés. « Ces gens nous transportent partout où ils vont et c’est une grande fierté pour nous», a commenté Jean-Roch Ottawa.  

Il y a eu tout au long de la fin de semaine différents types de danseurs. Chez les hommes, il y avait notamment un danseur de cerceaux, des danseurs traditionnels et des danseurs de l’herbe. Chez les femmes, il y avait les femmes à clochettes, les femmes traditionnelles et les femmes « fancy shawl».

Il y avait également deux meneurs de danse, Aputi Winter Doxtator et Randy Kakegamick. Il s’agissait d’un grand honneur pour ce dernier qui a commencé la danse récemment. « J’ai chanté toute ma vie, mais j’avais toujours voulu danser aussi. Quand j’ai commencé, ça m’a vraiment aidé à régler des problèmes de consommation, car quand tu danses tu dois être « straight» et le faire avec ton cœur», a-t-il mentionné.  

Les enfants disparus

Cette année, le thème du Pow-Wow était les enfants disparus et un hommage a été rendu aux familles de ces enfants. « Il y a énormément d’enfants qui sont disparus des communautés Atikamekw entre les années 50 et 80. Les enfants étaient envoyés à l’hôpital à leur naissance, ou quand ils étaient malades, et ils étaient donnés à des familles non-autochtones ou ils mouraient sans que les familles ne le sachent», a expliqué le maître de cérémonie, Sylvie Avelin.

Pendant les cérémonies et d’autres moments sacrés, la prise de photos était interdite. Ce qui permettait de respecter les traditions, mais aussi de retourner à l’essentiel et de vivre le moment présent qui était empreint d’émotion et d’authenticité.

Des luttes pour les Atikamekw en milieu urbain

Les marcheurs de Motetan Mamo, une marche reliant Joliette à Manawan, ont profité du Pow-Wow pour faire leur grande arrivée après huit jours de marche. Ils ont été accueillis en rois pour avoir accompli cette sixième édition avec brio. « Ça s’est très bien passé, même si la chaleur nous a ralentis de temps en temps», a commenté l’instigateur de la marche, Richard Moar, qui avait encore assez d’énergie pour danser. Cette marche est faite pour que les Atikamekw aient accès à des soins de santé de qualité sans devoir s’exiler en milieu urbain et pour créer un rapprochement entre les nations. Un protocole d’entente entre le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL) et le Conseil des Atikamekw a aussi été signé. Il est né de plusieurs discussions et cette collaboration vise certains aspects comme le bien-être des familles atikamekw habitant en milieu urbain et l’encadrement des jeunes de Manawan allant à l’école à Joliette. Notons que les députés Gabriel Ste-Marie et André Villeneuve, ainsi que les candidate de Québec Solidaire, Louise Beaudry et Judith Sicard, étaient présents au Pow-Wow.      

Les plumes d’aigle

Les régalia sont composées de plusieurs plumes d’aigle et si l’une d’entre elles tombe pendant que les danseurs sont à l’œuvre, cela représente la perte d’un guerrier. Si une plume d’aigle tombe, il ne faut donc pas la ramasser. Un rituel permettra de récupérer la plume de façon appropriée.

Pow-Wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

Près de 5000 personnes ont visité le site au cours des trois jours.

Pow-Wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

Près de 5000 personnes ont visité le site au cours des trois jours.

Pow-Wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

Près de 5000 personnes ont visité le site au cours des trois jours.

Pow-wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

Pow-Wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

Pow-Wow Manawan

©(Photo Guillaume Morin)

Près de 5000 personnes ont visité le site au cours des trois jours.

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