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29 juin 2018

Un ex-professeur est acquitté d’avoir profité de sa situation pour coucher avec une élève

Il croyait sincèrement que la jeune femme, qui s’était vieillie d’un an, avait 18 ans au moment de leur relation sexuelle, selon le juge

Jean-Pascal Naud.

©Photo tirée de Facebook - L'Action

Jean-Pascal Naud.

JUSTICE. Un ex-professeur d’éducation physique de Joliette ayant couché avec l’une de ses anciennes élèves, qu’il croyait majeure parce qu’elle s’était vieillie d’un an auprès de lui, a été acquitté, le 28 juin, de leurre et de s’être trouvé en situation d’autorité envers elle lors de leur relation sexuelle.

Même si Jean-Pascal Naud a couché avec son ancienne élève de 17 ans seulement trois jours après que cette dernière ait célébré la fin de son secondaire à son bal des finissants, en juin 2015, un tel lien n’existait pas entre eux, selon ce qu’a conclu le juge François Landry après avoir présidé le procès de l’ex-professeur, en avril dernier.

« L’année scolaire était terminée lorsqu’il a eu la relation sexuelle avec [l’adolescente] et il n’y avait aucune possibilité qu’il lui enseigne dans le futur », a étayé le juge dans son jugement pour expliquer sa décision.

Pas de rapport de force

Jean-Pascal Naud n’était pas non plus en situation de confiance à l’égard de la jeune fille, a ajouté le juge. Selon lui, la relation s’étant développée entre eux au cours des deux années précédant l’acte relevait plutôt de l’amitié et ne présentait pas de rapport de force.

Il a aussi cru Jean-Pascal Naud quand celui-ci a témoigné à son procès qu’il était certain que l’adolescente avait 18 ans au moment de coucher avec elle.

« L’ensemble des circonstances démontre qu’il avait une croyance sincère, mais erronée, de l’âge [de l’adolescente] », a conclu le magistrat.

Menti sur son âge

Jean-Pascal Naud était le professeur d’éducation physique de l’adolescente quand cette dernière se trouvait en quatrième secondaire. Celle-ci le trouvait sympathique et elle s’est rendue à de nombreuses reprises à son bureau, seule ou avec des amies, pour discuter de tout et de rien avec lui.

Dès lors, l’adolescente lui a menti et s’est vieillie d’un an auprès de lui pour paraître plus vieille. Elle lui a dit qu’elle avait 17 ans, alors qu’elle avait en fait 16 ans.

Demandes d’amitié Facebook

Au cours l’année scolaire, elle se serait découvert une attirance envers lui.  Elle lui aurait envoyé plus d’une demande d’amitié sur le réseau social Facebook, où elle s’était aussi vieillie d’une année.

« Ce qui pouvait laisser croire aux internautes que celle-ci avait 18 ans au moment des infractions alléguées », a soulevé le juge.

Jean-Pascal Naud a accepté de devenir l’ami Facebook de l’adolescente l’année suivante, en mai 2015. Elle était en cinquième secondaire. Jean-Pascal Naud n’était alors plus son professeur d’éducation physique, mais il a eu à être professeur remplaçant surveillant à quelques occasions dans sa classe. Les contacts à l’école ont aussi été maintenus entre eux au cours de cette année scolaire.

Vérifications raisonnables

Le 22 juin suivant, après avoir eu des communications par Messenger, par textos et par téléphone, ils ont eu une relation sexuelle complète chez lui.

À sa défense, Jean-Pascal Naud a affirmé à son procès avoir vérifié son âge sur sa page Facebook et, de plus, le fait qu’ils aient déjà discuté de son âge par le passé, la manière dont elle s’exprimait ainsi que son apparence lui laissaient croire qu’elle était majeure. Il a aussi témoigné qu’il croyait possible qu’un élève termine son secondaire à 18 ans.

Le juge a accepté ces explications et a, du coup, réfuté l’argument de la poursuite voulant qu’il n’avait pas pris les mesures raisonnables pour s’assurer de son âge réel.

Pas une faute criminelle

Jean-Pascal Naud n’a pas voulu s’adresser aux médias à sa sortie de la salle d’audience, au palais de justice de Joliette.

Il était accompagné de plusieurs membres de sa famille, dont ses parents. Plusieurs d’entre eux ont crié de joie dans la salle de cour quand le juge a prononcé son acquittement.

Les yeux embués, il semblait soulagé, ce qu’a confirmé son avocat, Me Sylvain Fréchette.

« Je pense que c’est une décision qui montre que ce des gestes peuvent peut-être être des fautes professionnelles, mais pas des fautes criminelles et je pense qu’il faut toujours préserver cela à l’esprit avant d’enclencher un processus criminel », a souligné l’avocat.

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