Henri est de retour pour donner des outils et sensibiliser à la surdité

L’autrice joliettaine Alexandra Lachapelle annonce la sortie du roman Le monstre d’Henri, publié chez Station Jeunesse, qui fait suite au livre Les coquillages d’Henri. Elle souhaite, avec ce deuxième titre, continuer à parler de surdité et créer des échanges bienveillants.

« La surdité demeure au cœur de l’histoire, mais il y a aussi des thèmes qui sont universels à l’enfance comme l’angoisse, le stress, la peur de l’échec, la crainte de faire rire de soi…Les changements et les premières fois font peur à tout le monde », raconte l’autrice en entrevue avec L’Action.

Le nouveau tome suit toujours les aventures d’Henri alors que ses parents l’ont inscrit à un camp de jour de nage pour l’été. Sauf que pour lui, toute une journée dans l’eau, ça veut aussi dire une journée sans appareils auditifs. Ses parents lui ont aussi annoncé qu’au dernier cours, il y aura une présentation devant toutes les familles. Juste d’y penser, il a l’impression de se transformer en Henri le monstre des mers. « Deux nouveaux personnages feront leur arrivée, soit Nessie, la monitrice de natation et sa grand-mère, qui est une passionnée de pêche et qui enrichit l’histoire par sa couleur. On voit aussi la richesse de la transmission du vécu intergénérationnel qui va amener Henri vers des solutions. Et la thématique de la mer demeure! »

Les personnages et l’histoire sont illustrés par Arianna Garcia. Cette dernière est artiste 2D et illustratrice de bandes dessinées. Son travail se concentre principalement sur les spectacles animés, l’illustration et les livres pour enfants.

Alexandra Lachapelle souligne qu’à travers le récit, elle a aussi glissé des stratégies de communication. « Avec le tome 1, on cherchait à expliquer la différence d’Henri, avec le tome 2, on vient outiller le lecteur. »

Le monstre d’Henri s’intègre parfaitement dans ces semaines qui précèdent la rentrée scolaire et la reprise des différents cours par exemple. « C’est vraiment un bon moment pour venir sensibiliser les enfants à la différence de façon ludique. Et le livre peut venir ouvrir une discussion sur la surdité, mais aussi sur toutes les différences. Des lecteurs m’ont confié s’être retrouvés dans l’histoire et qu’elle les avait réconciliés avec leurs propres défis. »

Au cours de la dernière année, l’autrice a élaboré une animation pour le milieu scolaire et des collaborations ont vu le jour avec le centre de réadaptation Le Bouclier, des audiologistes et des audioprothésistes. « L’animation permet de sensibiliser à la différence par le jeu et de se mettre dans la peau de l’autre. » Alexandra Lachapelle a également participé aux salons du livre de Québec et de l’Outaouais où elle a offert l’activité. « Les enfants embarquaient! L’idée est de les mettre en situation de difficulté auditive et d’explorer les stratégies de communication. »

Parmi les projets futurs, avec Le Bouclier et, elle espère, le Centre de services scolaire des Samares, la Joliettaine aimerait donner naissance à des fiches pédagogiques pour que la littérature puisse servir d’outil de sensibilisation à la surdité. « Cela permettrait de faire des interventions à l’extérieur des classes et aussi auprès de la famille élargie, d’outiller les proches au-delà de l’école. »

Alexandra Lachapelle désire continuer à faire vivre les aventures d’Henri. Elle a d’ailleurs reçu plusieurs suggestions de situations qui pourraient être explorées pour venir outiller davantage les gens atteints de problèmes de surdité.

Le livre sera lancé le 28 août, de 17 h à 19 h, à la Librairie Martin à Joliette.