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21 mars 2017

Distinguer l'être humain de ses comportements violents

©Photo - Deposit Photos

INTERVENTION. Il importe de distinguer la personne de ses comportements violents, selon un intervenant qui vient en aide aux personnes qui usent de violence envers leur famille ou leur conjoint.

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« Ils ne sont pas fondamentalement que leurs comportements, explique Daniel Blanchette. Ce sont des hommes [ou des femmes] comme tout le monde, et, pour différentes circonstances dans leur vie, ils ont fait le choix d'intégrer l'idée que d'utiliser des comportements violents, c'est acceptable, alors que c'est inacceptable. »

Daniel Blanchette est directeur et responsable clinique au Centre d'aide pour hommes de Lanaudière (CaHo), basé à Joliette. Depuis 1988, la mission de l'organisme est de contrer la violence conjugale et familiale en venant en aide non pas aux victimes, mais à ceux qui exercent la violence contre elles. Depuis 2010, le centre vient aussi en aide aux femmes.

Une réaction exagérée

La violence peut se traduire sous plusieurs formes. Physique, psychologique, sexuelle, la violence peut aussi prendre une forme économique ou spirituelle.

Selon Daniel Blanchette, les personnes qui adoptent une forme de violence envers leur famille ou leur conjoint manquent de « solidité personnelle » et sont « terriblement insécures (sic) ». Leurs comportements violents, lesquels ne seraient pas innés, mais plutôt appris, se traduisent par une réaction exagérée par rapport à la réalité.

« Voici un exemple concret. Je marche sur le trottoir et vous moi, on s'accroche ensemble. Je peux me retourner et vous frapper parce que je me suis senti agressé. Si je suis insécure (sic), si je me suis senti visé personnellement, ça se peut, [mais] c'est une réaction disproportionnée à la réalité. Si, dans la même situation, on marche, on s'accroche ensemble et que vous pointez un couteau sous ma gorge et mon réflexe est de vous frapper, diriez-vous que c'est un comportement violent? C'est de la légitime défense. Ça, c'est une réaction proportionnée à la réalité », explique le responsable clinique.  

Réfléchir en groupe

Le centre offre un programme de groupe de 21 rencontres hebdomadaires où les participants apprennent à contrôler et à gérer leurs réactions et leurs comportements afin d'éviter de recourir à la violence en situation de tension ou de conflit.

Dans ces rencontres, le participant est justement amené à réfléchir sur ses réactions désajustées et sur ses causes et ensuite à entreprendre des moyens concrets pour contrôler ses réactions et donc, ses comportements.

Primordial

Selon Daniel Blanchette, l'accompagnement des personnes aux comportements violents est primordial pour qu'elles puissent arriver à s'en défaire.

« De changer ça tout seul, par soi-même, c'est presque impossible […] Elles ont besoin d'être accompagnées, soutenues, dans le fond, de remettre en question leur manière d'être en relation avec les autres », explique-t-il.

L'an dernier, 34 % des participants au programme de groupe l'ont complété.

Selon Daniel Blanchette, même si cela peut sembler peu, ce serait tout de même supérieur à la moyenne.

« En Amérique du Nord, toute thérapie en groupe confondue de différentes durées, que ce soit maigrir ou arrêter de fumer par exemple, le taux de persévérance est de 21 %. Donc, c'est pas mal mieux que la moyenne », mentionne-t-il.

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