Trois organismes dénoncent la pauvreté lors d’une marche silencieuse

  • Publié le 18 oct. 2022 (Mis à jour le 26 mai 2025)
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Afin de souligner la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, un groupe d’environ 25 participants a procédé à une marche silencieuse autour du parc Lajoie à Joliette le 17 octobre. L’événement était une occasion de rappeler que les personnes en situation de pauvreté sont de plus en plus nombreuses sur le territoire, certaines étant même contraintes de sacrifier plusieurs besoins essentiels pour survivre.

Cette marche silencieuse est l’initiative de trois organismes de Joliette, soit le Comité local de développement social de la MRC de Joliette (CLDSJ), Action Dignité Lanaudière et 1001 facettes d’humanité. Travaillant pour ce dernier, Marie-Ève Monette explique que les groupes se sont contactés « en se demandant quoi faire afin d’organiser quelque chose de spécial pour la Journée de l’élimination de la pauvreté ». La responsable du volet d’alphabétisation pour Action Dignité Lanaudière, Hélène Charrier, ajoute que cette action a permis aux marcheurs de réfléchir à la pauvreté et à leur propre vie : « C’est une marche de recueillement. »

Tous les participants, qu’ils soient membres des organismes ou des citoyens venus soutenir la cause, ont terminé leur parcours devant le Carrefour des organismes pour y déguster une soupe chaude et du pain. Les organisateurs souhaitent d’ailleurs remercier le traiteur Buffet Oh! Délice pour la nourriture ainsi que les personnes présentes le 17 octobre. Action Dignité Lanaudière invite aussi les citoyens à visiter sa page Facebook pour visionner la vidéo de la marche au https://www.facebook.com/actiondignitelanaudiere.

ImageCrédit : Photo gracieuseté – Action Dignité Lanaudière
La marche a permis aux participants de se recueillir et de réfléchir à la pauvreté.

Une situation qui empire

Les organismes qui œuvrent dans la lutte contre la pauvreté travaillent d’arrache-pied depuis ces dernières années pour mettre de l’avant des projets collectifs. Camille Beauséjour, du CLDSJ, mentionne que l’un d’eux a été déployé en mai dernier afin d’aider ceux qui sont à la recherche d’un logement et qui ont besoin d’assistance dans leurs démarches.

Le contexte pandémique et l’inflation ont cependant contraint les associations à répondre davantage aux besoins des personnes en situation de pauvreté, voyant même leur nombre augmenter sur le territoire. « L’année passée, nous avons eu 50 membres de plus que celle d’avant », indique Éliane Morin, responsable du volet défense des droits pour Action Dignité Lanaudière. En 2022, l’organisme est particulièrement sollicité par des gens recevant de l’aide sociale ou qui ont un travail au salaire minimum. Ceux-ci s’inquiètent de se faire mettre à la porte ou de ne pas avoir assez d’argent pour passer au travers du mois. Les intervenantes rapportent qu’avec la hausse des prix des logements, le montant d’aide sociale, qui est de 726 $, ne couvre parfois que le loyer du bénéficiaire. « Il existe neuf besoins de base, mais le chèque n’en couvre qu’un seul », dénonce Mme Morin.

Plusieurs sont donc dans l’obligation de couper dans des services ou des produits essentiels, comme des médicaments, pour épargner leurs revenus. Éliane Morin a d’ailleurs entendu le témoignage d’un membre qui racontait ne consommer que des pâtes pour économiser dans son épicerie. « Une autre personne m’a dit qu’elle ne voit plus sa famille puisqu’elle n’habite pas dans la même ville et qu’elle n’a pas d’argent pour le transport ou l’essence », précise-t-elle.

Avec cette augmentation du nombre de bénéficiaires et un manque de ressources marqué, les organismes espèrent donc une aide du gouvernement le plus rapidement possible : « Il y a beaucoup de personnes qui sont soit dans la rue ou qui ne savent pas où elles vivront le mois suivant. Avec le froid qui arrive, ce n’est pas rassurant », termine Camille Beauséjour.

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