Un engagement et un dévouement qui valent à Sandro Echaquan l’Insigne du mérite

Sandro Echaquan s’est vu remettre l’Insigne du mérite par le président de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Luc Mathieu. (Photo gracieuseté)
Sandro Echaquan s’est vu remettre l’Insigne du mérite par le président de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Luc Mathieu. (Photo gracieuseté)

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) a remis sa distinction annuelle, l’Insigne du mérite, à Sandro Echaquan, infirmier praticien spécialisé (IPS) qui œuvre pour la santé des membres de la communauté atikamekw de Manawan depuis maintenant 26 ans. L’organisation a convenu de lui dédier cet hommage afin de souligner son engagement et sa détermination pour la santé des peuples autochtones.

« Ç’a été un honneur et une surprise de recevoir ce prix », a réagi Sandro Echaquan, en entrevue avec L’Action. Celui qui est connu comme le premier IPS d’origine autochtone du Québec s’implique au sein de divers projets et recherches dans l’optique d’aider sa communauté. « Chaque jour, je travaille en suivant mon cœur, toujours dans la volonté de donner les meilleurs soins à mes patients », soutient-il.

Il confie qu’en recevant le prix, il a suivi le conseil de son oncle qui lui disait :« Quand tu vis une expérience particulière, fais comme l’aigle. Reste en hauteur, regarde la situation dans son ensemble et essaie d’apprendre d’elle ». En faisant ce processus, l’infirmier a pu constater le chemin qu’il a parcouru et tous les efforts déployés dans le but d’offrir des soins qui intègrent les savoirs autochtones et qui respectent le principe de la sécurisation culturelle.

Le président de l’OIIQ, Luc Mathieu, a tenu à féliciter Sandro Echaquan et a expliqué pourquoi sa candidature a été retenue pour la distinction annuelle de l’Ordre : « M. Echaquan est un pionnier et un modèle pour la profession! Il a tracé la voie pour plusieurs autres IPS, infirmières et infirmiers, tant autochtones qu’allochtones. Son approche inclusive des soins devrait tous nous inspirer. »

Impliqué pour des soins plus inclusifs

Cet intérêt pour la profession d’infirmier lui est apparu lorsqu’il avait 10 ans. Sandro Echaquan se souvient d’avoir participé à un documentaire relatant les six saisons atikamekw. « Durant l’été, pendant une ou deux journées, un guérisseur nous a montré ce qu’est la médecine traditionnelle, avec les plantes et les cérémonies. C’est là que j’ai eu un déclic et j’ai compris que c’était ce que je voulais faire, soigner les gens de ma communauté », raconte-t-il.

En plus de sa formation d’infirmier, M. Echaquan a cherché à s’éduquer davantage afin de mieux servir ses patients autochtones. Il a notamment réalisé une maitrise et a suivi son cours d’infirmier praticien qui lui ont apporté de multiples connaissances scientifiques. « Je me suis rendu compte, cependant, que les Premières Nations désirent plutôt que les savoirs autochtones traditionnels soient intégrés dans les soins de santé. » Cela peut se traduire par l’utilisation de plantes médicinales ou par l’organisation de cérémonies, mais aussi par la relation avec le territoire et le contact avec les aînés.

Ainsi, Sandro Echaquan s’implique dans de nombreux projets dans le but de rendre les soins aux personnes autochtones culturellement sécurisants. Il a d’ailleurs participé à l’élaboration de l’énoncé de position concernant la sécurisation culturelle ainsi qu’à plusieurs conférences et recherches sur le sujet. M. Echaquan réitère la nécessité de sensibiliser les professionnels de la santé aux soins traditionnels et qu’ils soient ouverts à leur utilisation par leurs patients autochtones.

Désormais, l’IPS pratique dans sa communauté de Manawan trois jours par semaine. Les deux autres jours, il se déplace à la Faculté des sciences infirmières à l’Université de Montréal où il occupe le poste de professeur adjoint clinique.

Il soutient, en terminant, qu’au-delà de la reconnaissance des peuples autochtones, il est important d’agir davantage pour l’autodétermination de ceux-ci. Il évoque aussi la nécessité de mettre en place des politiques qui amélioreraient les services des Premières Nations, non seulement au niveau médical, mais aussi dans l’éducation, l’accès au logement ou la sécurité alimentaire. « Comme professionnels de la santé, il ne faut pas oublier ces déterminants-là pour mieux soigner les gens. »

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