Des organismes souhaitent le retrait de la mine de Matawinie des projets d’intérêt national

(Photo gracieuseté)
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Des organisations environnementales et citoyennes s’opposent à ce que le gouvernement du Canada ajoute le projet minier Matawinie, de Nouveau Monde Graphite (NMG), au rang des « projets d’intérêt national », dénonçant que les activités d’exploration minière de NMG aient engendré une détérioration des cours d’eau de la région.

Émile Cloutier-Brassard, responsable des dossiers miniers chez Eau Secours, affirme qu’une détérioration inquiétante des cours d’eau était déjà observée autour de la future mine : « Qu’en sera-t-il lorsque la compagnie creusera, en accéléré, une fosse de deux kilomètres avec le soutien financier du gouvernement fédéral ? »

Eau Secours, la Coalition Québec meilleure mine, Mining Watch Canada, la Société pour Vaincre la Pollution et la Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawinie (COPH) ont d’ailleurs publié un rapport, au printemps 2025. May Dagher, membre du comité administratif de la COPH, rappelle que ce document révélait déjà les impacts sur l’eau des travaux d’exploration dirigés par l’entreprise de Saint-Michel-des-Saints. « Face à ce constat qui n’ira, selon nous, qu’en empirant, voire affectera négativement l’environnement d’une région de villégiature, pourquoi le gouvernement fédéral s’entête-t-il à appuyer un projet qui ne rencontre pas l’acceptabilité sociale, mais qui génère plutôt sa division ? »

Les organismes demandent donc au gouvernement du Canada de retirer la mine de Matawinie de la liste des projets d’intérêt national. Ils ajoutent que pour éviter une contamination des milieux hydriques, tels que le lac Taureau et la rivière Matawin, le projet minier doit souscrire au même encadrement réglementaire que les autres mines du Canada. C’est pourquoi Eau Secours a demandé, le 31 octobre dernier, d’élargir la portée du Règlement sur les effluents des mines de métaux et des mines de diamants et du Règlement sur les activités concrètes pour inclure le graphite à l’encadrement de ces deux règlements. « Il importe plus que jamais de mettre à jour la réglementation fédérale. Le gouvernement canadien ne peut pas se permettre de soutenir massivement l’industrie minière tout en l’exemptant de se conformer aux règles minimales dont le pays s’est doté », s’indigne Rodrigue Turgeon, avocat et co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.

NMG affirme respecter des standards élevés

En réaction aux commentaires des associations, Julie Paquet, la vice-présidente Communications et Stratégie ESG pour NMG, assure que la gestion environnementale est centrale dans le développement de la mine. « Oui, nous avons reçu la désignation des grands projets, mais ce n’est pas pour passer outre la règlementation. Nous avons des standards très élevés à respecter avec le ministère de l’Environnement », révèle-t-elle.

Mme Paquet ajoute que des processus de vérification sont réalisés et que des laboratoires indépendants viennent confirmer la qualité des eaux avant que celles-ci ne soient rejetées dans l’environnement. Si les normes ne sont pas respectées, l’ensemble de la séquence de traitement doit être recommencé. « Il n’y a pas de coins ronds qui sont faits à cet égard. Nous avons un bilan parfait depuis le début de nos opérations et nous entendons le maintenir », termine Julie Paquet.

En plus de la désignation de la Phase 2 du projet minier de Matawinie comme Grand projet d’intérêt national, le gouvernement du Canada a également convenu d’une entente avec Nouveau Monde Graphite. Voici le texte sur le sujet

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