Des résidents de Rawdon se mobilisent actuellement sur les réseaux sociaux, appelant leurs concitoyens à signaler par écrit au Service du greffe de la Municipalité de Rawdon leur opposition quant à la démolition de l’immeuble situé au 3432-3432B rue Metcalfe. Construit avant 1939, ce dernier abrite le commerce Les Fleurs d’Élysée.
Le conseil municipal doit se prononcer sur sa démolition lors de la séance qui se tiendra le lundi 8 avril à 19 h au Centre Metcalfe. D’ici là, les citoyens rappellent que le public a jusqu’au vendredi 5 avril pour signifier par écrit son opposition à la démolition de l’immeuble. L'avis public concernant cette demande est en ligne sur le site de la Municipalité de Rawdon.
France Pontbriand, citoyenne engagée dans la promotion de l’histoire et du patrimoine de Rawdon, souligne que dans le Répertoire de caractérisation des composantes patrimoniales de la MRC de la Matawinie daté de 2013, il est indiqué que l’immeuble visé possède un niveau d’intérêt patrimonial fort en tant que maison à toit mansardé. La MRC de Matawinie travaillerait actuellement sur un nouveau plan de caractérisation du patrimoine dont le dépôt serait prévu en 2026.
Selon Mme Pontbriand, « il faut profiter de cette occasion pour ouvrir le dialogue avec la Municipalité pour obtenir les raisons qui pourraient mener à la démolition du bâtiment jugé patrimonial en 2013 et au changement définitif de vocation de ce quartier historique situé à l’entrée de Rawdon ». Elle précise aussi que selon le Règlement sur les démolitions qu’il a adopté, le conseil municipal, qui tient lieu de comité sur les démolitions, doit tenir compte des oppositions exprimées dans le rapport qu’il devra déposer à la MRC s’il autorise la démolition de l’immeuble.
Selon les Rawdonnois mobilisés, la société qui aurait acquis l’immeuble prévoirait construire à sa place un bâtiment neuf hébergeant une clinique et une pharmacie, et aménager près d’une centaine de places de stationnement accessibles à partir de la rue Summerhill.
L’augmentation de la circulation dans les rues avoisinantes préoccupe la résidente Beverly Blagrave Prud’homme, elle aussi passionnée d’histoire et de patrimoine. « Nous subissons déjà les contrecoups des feux de circulation à l’angle du chemin Kildare, de la rue Metcalfe et de la 1re avenue. La paix et la sécurité seraient compromises par ce projet à l’entrée de la ville. »
De son côté, Raynald Adams, résident du quartier, souligne : « Le Québec perd chaque jour des bâtiments patrimoniaux et s’enfonce de plus en plus dans la laideur. Le temps est venu de refuser les boîtes à chaussures et d’appeler à la beauté en intégrant aux bâtiments neufs les immeubles patrimoniaux qui témoignent de qui nous sommes. »