Coupes forestières, 25 associations manifestent leur inquiétude

Le site du lac Canot d’Écorce après les coupes forestières. (Photo gracieuseté)
Le site du lac Canot d’Écorce après les coupes forestières. (Photo gracieuseté)

Un manifeste, signé par 25 associations lanaudoises, ainsi qu’une compilation des pétitions que ces dernières ont lancées individuellement et qui ont permis de recueillir plus de 8000 signatures ont été acheminés au nouveau ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Jean-François Simard.

Parmi les signataires, on retrouve des associations de lacs qui sont situés dans les municipalités de Saint-Donat, Entrelacs, Notre-Dame-de-la-Merci, Chertsey, Rawdon, Saint-Damien, Saint-Côme et Saint-Zénon.

Par le biais de ce document, ces citoyens de la MRC de Matawinie partagent leurs inquiétudes au sujet de coupes forestières qui empiètent sur des milieux de vie auxquels ils sont profondément attachés. L’Action s’est d’ailleurs entretenu avec plusieurs des associations signataires du manifeste au cours des dernières années au sujet de ces enjeux.

La missive rappelle les répercussions environnementales de la foresterie industrielle, telles qu’inondations, compaction et érosion de sols, perte de biodiversité, diminution de la qualité de l’eau ou accroissement des émissions de GES. « C’est sans parler des collectivités locales qui en subissent les impacts, soit sur le plan de la sécurité publique, avec des forêts plus vulnérables aux incendies et des cours d’eau sujets à des crues plus importantes, soit sur le plan du lien au territoire, par une incompatibilité avec les usages récréotouristiques et une dénaturalisation pérenne du paysage qui suscite un sentiment de détresse et d’angoisse face aux transformations de l’environnement », affirme le regroupement dans sa lettre au ministre.

Selon les associations, les solutions passent, entre autres, par le respect des seuils écosystémiques à l’échelle des paysages, la préservation des forêts matures et des habitats d’importance de même que la révision du calcul des possibilités forestières en fonction des enjeux locaux.

« L’inconnue dont nous avons la certitude, ce sont les changements climatiques. Les constats qui figurent dans le récent rapport de la Vérificatrice générale sur les forêts et ses critiques à l’égard du Ministère concernant les efforts d’adaptation aux changements climatiques incitent à la prudence. Dans ce contexte, nous plaidons pour l’application du principe de précaution. »

 

Les groupes citent l’engagement du gouvernement du Québec à protéger 30 % du territoire québécois d’ici 2030. Ils mentionnent qu’à l’été 2024, un appel a justement été fait à la population afin d’identifier des territoires propices à la conservation. « Nous sommes plusieurs dans Lanaudière à avoir proposé la protection de nos lacs et forêts. Ce ne sont pas seulement des milieux essentiels à la résilience de notre territoire, mais ce sont aussi nos milieux de vie. Or, il nous sera impossible d’atteindre nos engagements en matière de protection de la biodiversité et des ressources en eau si les coupes forestières sont maintenues. »

C’est pourquoi les associations dénoncent les coupes forestières qui sont prévues dans Lanaudière de même que le processus de consultations qui a, selon elles, ignoré les demandes des citoyens et fait fi du manque d’acceptabilité sociale entourant ces coupes forestières. Elles dénoncent aussi le maintien de coupes forestières visant des propositions d’aires protégées faites par les citoyens de Lanaudière dans le cadre de l’appel de projets, et l’absence de mesures de protection intérimaires pour celles-ci.

En ce sens, les signataires demandent, conjointement, qu’un moratoire soit imposé sur les coupes ne bénéficiant pas d’un consensus local, en particulier celles qui touchent les zones qui font actuellement l’objet d’une demande d’aire protégée ; que soient pris en compte les constats et les recommandations figurant dans le rapport de la Vérificatrice générale sur la nécessité de revoir la planification et l’aménagement forestiers, ainsi que l’intégration des connaissances scientifiques récentes sur la régénération des forêts ; qu’une plus grande cohérence soit assurée dans les mécanismes de consultation et de surveillance et que le gouvernement du Québec révise en profondeur et transparence le projet de loi 97 car, selon les associations, son adoption risquerait d’aggraver une situation déjà préoccupante.

Le cas du lac Saint-Stanislas

Du côté du lac Saint-Stanislas, il s’agit d’une histoire qui se répète pour les résidents, cinq ans après une mobilisation ayant eu lieu en juin 2020 pour le secteur sud du plan d’eau. L’association des propriétaires du secteur dénonce que la nouvelle coupe forestière annoncée pour 2025 au nord menace maintenant les dernières parcelles de forêt autour des lacs Saint-Stanislas et Canot d’Écorce. Les riverains se sont prononcés contre ces travaux, nommés chantier Cabanon. Ils ont fait part de l’absence d’acceptabilité sociale du projet. Ils déplorent également que le ministère des Ressources naturelles et des Forêts ait décidé de maintenir les coupes malgré l’absence de consensus au sujet de ce chantier au sein de la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire de Lanaudière. Une demande de moratoire, appuyée d’une pétition, a été faite.

De plus, les citoyens ont proposé un projet d’aire protégée nommé La forêt Sauvé dans le cadre de l’appel de projets lancé par le gouvernement. Le territoire visé comporte un vaste complexe tourbeux et plusieurs milieux naturels à forte valeur écologique.

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