Collaboration citoyenne pour la protection d’un boisé à Saint-Charles-Borromée

  • Publié le 26 avr. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 4 minutes

De nombreux Charlois s’inquiètent de l’avenir d’un boisé grandement fréquenté, situé aux abords de la rue Pierre-Mercure à Saint-Charles-Borromée, alors que le terrain privé sur lequel il se trouve est visé par une mise en vente. Pour s’opposer à cette démarche, des centaines de personnes ont signé une pétition et ont rencontré le conseil municipal, qui leur a assuré que des outils et des mesures existaient advenant un développement dans ce dossier.

La salle de l’hôtel de ville était comble, le 20 mars dernier, alors que des dizaines de personnes se sont présentées devant le conseil de Saint-Charles-Borromée. Regroupant plus de 900 signatures, la pétition exposait la crainte des citoyens vis-à-vis de la destruction possible du boisé qui longe la rue Pierre-Mercure. Le terrain privé sur lequel se trouve l’espace vert a récemment été mis en vente. Puisque la construction d’immeubles à logement de deux étages est autorisée dans cette zone, la nouvelle a fortement fait réagir les Charlois qui ont craint le pire pour le boisé.

Un appel à la prudence

Le terrain, qui s’étend sur une superficie de 3 000 000 de pieds carrés, est détenu par le même propriétaire depuis 1990. Il est situé dans une zone résidentielle, mais le détenteur possède une permission pour y faire de l’exploitation agricole. Il y a quelque temps, les citoyens ont été surpris de voir que le terrain avait été mis en vente pour une somme de 12 millions de dollars. Certains n’étaient d’ailleurs pas au courant qu’il s’agissait d’une propriété privée en raison du manque de clôtures ou de pancartes pour y empêcher l’accès. Par crainte de voir disparaitre l’espace communément appelé le boisé Pierre-Mercure, ils ont uni leur voix.

Le fondateur de la pétition, Olivier Jacob-Laurin, explique que le lieu est apprécié de plusieurs citoyens puisqu’il sert de poumon à la ville en plus de camoufler le bruit de la voie de contournement avoisinante. Des résidents s’y aventurent aussi pour se promener avec leur famille ou leur animal de compagnie et, pour cette raison, M. Jacob-Laurin considère que ce boisé est trop important pour être rasé. « Les gens ont le droit d’acheter et de vendre des terrains, mais ce boisé n’est pas juste un bien privé, c’est un bien collectif. L’une des raisons principales pour lesquelles j’ai acheté ma maison est à cause du boisé », soutient-il avant d’ajouter qu’il ressent un ras-le-bol de la part des citoyens en voyant de nouveaux logements être construits.

La Ville assure toutefois que, pour l’instant, aucun projet n’a été présenté pour ce terrain. « Le dossier est à ses balbutiements. Ça peut prendre 20 ans avant qu’il se passe quelque chose comme ça peut prendre un mois », indique le maire de Saint-Charles-Borromée, Robert Bibeau. Les conseillers ne souhaitent donc pas prendre de décision pour ne pas brimer les droits du propriétaire. « La Ville doit être capable de comprendre le propriétaire et de tenir compte en même temps des préoccupations des gens concernant les espaces verts. Elle doit cependant rester très prudente », souligne M. Bibeau.

Des outils à la disposition des villes

Pour apporter plus d’informations aux citoyens et pour les rassurer, la Ville a organisé une rencontre le 18 avril dernier. Au cours de celle-ci, les représentants municipaux ont énuméré les différentes procédures à suivre lorsqu’un projet leur est présenté et les conditions qui peuvent être imposées aux promoteurs. Ces derniers doivent ainsi déposer des plans qui respecteront à la fois le zonage du site, mais aussi l’intégration ou l’harmonisation du futur bâtiment avec les autres déjà présents.

Des normes et des règlements sont également émis par la Ville et par le comité d’urbanisme, composé d’élus et de citoyens. Ainsi, les promoteurs devront s’assurer de faire analyser le système d’aqueduc qu’ils proposent, en plus de financer des études environnementales, une mesure qui, selon Robert Bibeau, est devenue indispensable. D’ailleurs, les constructeurs doivent conserver un 10% d’espaces verts au sein du terrain.

Le directeur général de Saint-Charles-Borromée, Claude Crépeau, a expliqué que dans le cas d'un projet qui se trouverait en bordure de la voie de contournement, une bande de sécurité d’environ 20 mètres doit être planifiée. Un corridor sonore de 130 mètres est aussi demandé. Les promoteurs doivent conserver une parcelle de forêt pour camoufler le bruit de la circulation. S’ils ne désirent pas suivre ces directives, les promoteurs sont dans l'obligation de réaliser une étude pour s’assurer que le bruit qui se propage jusqu’au bâtiment ne dépasse pas un certain nombre de décibels. Sinon, ils ont également la  possibilité de construire un talus ou un mur antibruit.

Selon M. Jacob-Laurin, ce supplément d’informations a été grandement apprécié : « Nous étions inquiets et suspicieux au départ, mais la discussion a été rassurante. » Les citoyens ont d'ailleurs créé un comité d'information qui restera en contact avec les représentants municipaux pour suivre le dossier. Les résidents ne regrettent toutefois pas leurs actions puisqu’ils voulaient agir en prévention. « C’est à ce moment que nous et la ville pouvons agir au niveau de la réglementation et du zonage pour dire ce que le promoteur peut ou ne peut pas faire. Parce qu’une fois que le permis est donné, on ne peut plus rien faire », informe Olivier Jacob-Laurin. De son côté, Saint-Charles-Borromée assure qu’elle leur communiquera tout avancement dans ce dossier. « À la minute où il va se passer quelque chose, ils vont faire partie de la discussion », conclut Robert Bibeau.

Articles les plus consultés

(Photo Médialo - archives)
Actualités
Faits divers

Deux Charlois arrêtés dans une opération de lutte au trafic d’armes

Les policiers ont procédé, le 18 juin, à l’arrestation d’un homme et d’une femme de Saint-Charles-Borromée dans une opération de lutte au trafic d'armes.
Actualités
Politique

Mathieu Lacoursière se présente comme candidat à Saint-Thomas 

Stéphane Galarneau en bordure du lac des Érables. (Photo Médialo - Élise Brouillette)
Actualités

Un développement majeur à Saint-Alphonse-Rodriguez

Le projet immobilier Au boisé des Érables est en plein déploiement à Saint-Alphonse-Rodriguez.