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Retour17 août 2023
Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca
Une Berthelaise en spectacle sur le plus gros bateau de croisière au monde
Royal Caribbean
©(Photo gracieuseté)
La jeune femme de 23 ans sera la seule Québécoise sur ce paquebot.
L’athlète de haut niveau en patinage artistique Maria Courchesne Panfili a été sélectionnée pour aller performer sur le plus gros navire de croisière de la planète, le Wonder of the Seas. La jeune femme de Berthierville sera la seule patineuse québécoise sur ce paquebot de la ligne Royal Caribbean.
« Je représenterai ma province, mais aussi ma région, car je suis fière d’où je viens! », a commenté l’athlète de 23 ans. Cette dernière partira le 29 septembre prochain pour Miami et ne reviendra que le 27 mai. « Je vais m’ennuyer de mon chien et de mes proches! Je saute complètement dans l’inconnu, je sais que je vais vivre une expérience qui ne sera pas toujours facile, mais qui sera extrêmement positive! »
À bord du bateau, Maria participera à des spectacles trois soirs par semaine et offrira deux représentations au cours de chacune de ces soirées. Elle s’entraînera cependant tous les jours et devra aussi contribuer, en faisant de la figuration ou en aidant aux changements de costumes, lors des autres spectacles (plongeon, danse) qui se tiendront sur la croisière.
« Je vais vivre des moments sociaux que je n’oublierai jamais, mais j’y vais d’abord et avant tout pour patiner! Je sais que ce sera un environnement très festif là-bas, mais ce n’est pas quelque chose qui vient me rejoindre. J’ai toujours été une athlète sérieuse et je ne vais pas là pour faire le party, je veux vraiment en apprendre plus sur moi et prendre le temps de guérir certaines blessures. »
En effet, Maria a expliqué que les compétitions de patinage artistique et l’entraînement pour s’y préparer sont très difficiles pour le corps. Ces huit mois de spectacles représenteront donc une certaine pause, « ça va me permettre d’avoir plus de temps pour moi, de respirer et de me sortir d’une routine que je vis depuis l’âge de trois ans. »
L’idée de s’inscrire sur un bateau de croisière lui est venue d’une de ses amies qui patinait déjà pour la ligne Royal Caribbean, « ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête et je savais que j’avais le calibre! » Puis un jour, elle a décidé de filmer des vidéos d’elle en compétition et de les envoyer à l’agence de casting. Deux jours plus tard, elle était convoquée à une entrevue Zoom et le soir même de celle-ci, elle recevait la confirmation qu’elle était acceptée.
« C’était une grande excitation et une belle fierté, car c’est vraiment difficile d’être sélectionnée, tu dois être un patineur d’exception! » Maria a expliqué qu’en plus de choisir des athlètes de haut niveau, l’agence cible également des patineurs qui ont une grande capacité d’adaptation, puisque des imprévus, comme des blessures ou des changements de chorégraphies, peuvent survenir à l’occasion.
Les athlètes doivent aussi être en mesure d’apprendre rapidement les mouvements. « Ce n’est pas un problème pour moi! Depuis que je suis toute jeune que je suis habituée de voir une chorégraphie, de la reproduire et de la mémoriser! »
Cette année, un total de cinq Québécoises ont été sélectionnées par la ligne Royal Caribbean, ce qui représente l’une des plus grosses années pour la province. « Ce sont toutes des filles de mon âge avec qui je compétitionne depuis longtemps, mais nous ne serons pas sur les mêmes bateaux. Je serai la seule Québécoise sur le Wonder of the Seas, je serai donc entourée de gens qui ne parlent pas ma langue, ça demandera un peu d’adaptation! » Maria a toutefois expliqué que des changements peuvent survenir et qu’elle peut être amenée à aller sur un autre bateau à n’importe quel moment.
Le 13 août dernier, la Lanaudoise a donc participé à sa dernière compétition provinciale avant de se lancer dans cette nouvelle aventure. « J’y suis allée avec un différent "minding". Je voulais vraiment le faire pour moi, pas pour prouver quelque chose, juste pour me garder en forme et pour le plaisir de patiner. »
L’athlète a d’ailleurs évoqué que c’est le côté artistique de son sport qu’elle aime tout particulièrement développer. C’est elle-même qui crée ses chorégraphies de A à Z. « Ça me permet d’exprimer certaines choses que je n’aurais pas pu exprimer autrement et ça m’aide à me sentir libre! De voir évoluer ma création à travers les compétitions et de faire ressentir des émotions au public sont aussi des aspects que j’adore. Je trouve qu’on a tendance à sous-estimer les émotions qu’on peut vivre en regardant quelqu’un patiner. »
À son retour de ce premier contrat sur les mers du Sud, Maria envisage la possibilité d’en faire d’autres et aimerait également participer à Disney on Ice. « Une chose est certaine, ce contrat ne sera pas le dernier! »
Un modèle de persévérance
La jeune femme avait trois ans lorsqu’elle a commencé à patiner pour le club de Berthierville, mais c’est plus tard seulement que sa passion pour ce sport s’est développée. « On dirait que quand tu es enfant et que tu patines quatre jours par semaine, c’est une routine importante dans ta vie, mais tu ne prends pas vraiment le temps d’apprécier ce que tu vis et de prendre conscience du travail et du chemin que tu parcours. » C’est lorsqu’elle a intégré le sport-études et qu’elle s'est mise à enseigner la discipline, à l’âge de 16 ans, que les choses ont changé. « J’ai commencé à mieux comprendre mon sport et à vraiment l’aimer! Je me suis rendu compte à quel point il était beau et difficile! »
Au cours de sa carrière, Maria a participé à plusieurs compétitions nationales et provinciales en couple et en solo. En 2021, elle a obtenu son meilleur résultat provincial solo en terminant en dixième place au Québec.
Le chemin que la Berthelaise a parcouru pour en arriver à l’athlète accomplie qu’elle est aujourd’hui n’a pas toujours été simple. Elle a dû faire preuve de persévérance et de résilience à de nombreuses reprises. Pendant son adolescence, elle a notamment combattu une maladie auto-immune pour laquelle elle devait recevoir des injections de cortisone qui provoquaient de forts effets secondaires. « J’ai décidé de continuer quand même en tant qu’athlète. Même si certaines journées, mon corps voulait moins suivre… »
Lorsqu’elle était en secondaire 4, elle a aussi dû changer de discipline et passer du patinage artistique en couple à celui individuel. « En couple, c’est plus de la danse, on ne fait pas de sauts, j’ai donc dû en apprendre (comme le double axel) à 16 ans, alors que les autres filles les maîtrisaient depuis qu’elles en avaient 11! J’ai aussi déménagé et changé d’entraîneur, alors j’ai perdu un peu ma confiance. Pendant trois ans, j’ai travaillé pour la retrouver et pour arrêter de craindre de sauter. Ce sont tous ces aspects physiques et psychologiques derrière nos performances que les gens ne voient pas. »
Par son cheminement, elle veut démontrer aux jeunes athlètes que la persévérance est la meilleure arme qu’ils peuvent détenir. « Tout est possible! Quand j’ai commencé à 16 ans, jamais je ne pensais atterrir des sauts, mais je n’ai pas abandonné. Peu importe où tu es rendu et à quel moment tu entreprends quelque chose, c’est toujours le bon moment pour réussir tes objectifs. Ma mission est vraiment d’inspirer les jeunes à rêver grand. »
©(Photo gracieuseté)
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