Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Culture

Retour

10 mai 2023

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Claude Gravel nous rappelle un pan révolu de l’histoire

Publication

Claude Gravel

©Photo gracieuseté - L'Action

Journaliste de carrière, Claude Gravel a été directeur de l’information à La Presse, éditeur adjoint et rédacteur en chef au Soleil, secrétaire de rédaction au Téléjournal de Radio-Canada et au Réseau de l’information RDI.

Claude Gravel, qui a publié différents ouvrages sur l’histoire de l’Église, vient de lancer un nouveau livre intitulé Il était une fois le Québec. Au cœur de ce dernier, l’auteur aborde la vie du frère Bruno Hébert, clerc de Saint-Viateur, ainsi que tout un pan de l’histoire du Québec.

Le frère Bruno Hébert est entré en communauté à l’âge de 15 ans, en 1953, et, 70 ans plus tard, il y est toujours. Il s’agit de l’un des derniers frères d’une communauté qui a contribué à bâtir le Québec. Peintre, il est aussi la dernière figure d’artiste de l’illustre dynastie Hébert, dont les racines remontent à la Nouvelle-France.  

« Je connaissais Bruno Hébert comme peintre », raconte Claude Gravel, en ajoutant que son grand-père était Louis-Philippe Hébert, qui est décédé en 1917. Louis-Philippe Hébert était un sculpteur national à qui on doit notamment la représentation de Maisonneuve sur la Place d’Armes à Montréal et huit des sculptures qui sont dans les niches du Parlement. Adrien et Henri Hébert, fils de Louis-Philippe Hébert, ont aussi été connus pour leur travail de peintre et de sculpteur. Deux œuvres d’Adrien Hébert se retrouvent d’ailleurs au Musée d’art de Joliette. 

Finalement, le père de Bruno Hébert, Jacques, travaillait aux Usines Vessot, mais a aussi été sculpteur sur bois. De son côté, Bruno Hébert est devenu peintre paysagiste et il a parcouru le Québec afin d’immortaliser ses paysages. 

« Bruno Hébert est né dans la région des Bois-Francs et il a passé une grande partie de sa vie à Joliette. Il est entré en communauté alors que l’Église catholique était à son apogée. Il a voulu devenir éducateur en s’inspirant de ses confrères et la communauté a accepté de le faire instruire. Il a pu poursuivre jusqu’au doctorat. » 

Le frère Hébert a obtenu un doctorat en philosophie et il a enseigné pendant 20 ans à Notre-Dame-de-Foy. Il s’est lié d’amitié avec Jean-Paul Desbiens, le frère Untel. « Les deux étaient docteurs en philosophie et les deux écrivaient. Dans mon livre, je relate des confidences de Bruno Hébert qui nous font connaître Jean-Paul Desbiens sous un autre jour. » 

Tout au long de l’ouvrage, Claude Gravel situe Bruno Hébert à son époque. C’est ainsi qu’il aborde les années Duplessis, l’épopée des familles acadiennes, l’Église catholique triomphante et son déclin, la Révolution tranquille, la révolution de l’éducation et l’art. « Ça fait aussi vivre au lecteur le déclin de la communauté des Clercs de Saint-Viateur et des communautés religieuses. » 

Claude Gravel parle également beaucoup de Joliette, des Usines Vessot, de la Deuxième Guerre mondiale, alors que Bruno Hébert habitait non loin des campements de l’armée canadienne, et des écoles qu’il a fréquentées. 

Dans le cadre de l’écriture du livre, Claude Gravel a obtenu le soutien de la communauté des Clercs de Saint-Viateur, cette dernière lui ayant même ouvert ses archives. « Il n’y a eu aucune censure, j’ai pu suivre leur évolution à partir de leurs archives. » 

L’auteur rappelle que les Clercs de Saint-Viateur ont fait beaucoup pour la Ville de Joliette. « Que ce soit pour le Festival de Lanaudière, le Musée d’art de Joliette, ou la salle du Centre culturel, leur contribution est indéniable. » 

Les malheureux cas d’abus commis par des prêtres ne sont pas évincés de l’ouvrage de M. Gravel. Il souligne qu’il en parle à trois reprises et qu’il a abordé la situation avec le frère Hébert. « C’est épouvantable et même si c’est une minorité de prêtres, c’est trop. Mais il ne faut pas oublier que la majorité d’entre eux étaient corrects. » 

Claude Gravel a pris six ans pour achever son livre. Il est aussi allé visiter la région des Bois-Francs en compagnie de Bruno Hébert. « J’ai vu, avec lui, où il a vécu et les écoles qu’il a fréquentées. Les lieux nous en apprennent plus sur les personnages alors j’aime aller où ils ont vécu. » 

Le livre Il était une fois le Québec, dont l’histoire débute en 1942, s’adresse à tous, autant aux personnes plus âgées qui ont connu cette époque qu’aux plus jeunes pour qui toute cette période est étrangère. 

« Le monde dans lequel je suis entré à 15 ans n’existe plus depuis longtemps », reconnaît le frère Hébert dans l’ouvrage. En effet, écrit Claude Gravel, ce monde appartient au passé, au point où les jeunes générations peinent à se le représenter. « Ce livre, en plus de nous faire connaître un être d’exception, cherche à combler cette lacune. » 

Commentaires

6 avril 2024

Guy Badeaux

J'ai sursauté en lisant que Bruno Hébert «est aussi la dernière figure d’artiste de l’illustre dynastie Hébert». Bien que ne partageant pas le même patronyme, je suis le petit-fils de Pauline Hébert, soeur d'Adrien et Henri, tous deux fils de Louis-Philippe Hébert. Caricaturiste, sous le pseudonyme "Bado", au quotidien «Le Droit» à Ottawa. depuis mai 1981, j'ai également publié au "Devoir" au début des années 70.

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média