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Persévérance scolaire

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14 février 2023

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Un enseignant se dédie pour faire revivre la musique à Barthélemy-Joliette

Éducation

Musique Barthélemy-Joliette

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

« Si je suis capable d’accrocher ne serait-ce qu’un élève avec ce que je fais et bien ce sera mission accomplie! » - Charles-Étienne Ménard.

Un enseignant déterminé et dévoué veut raviver la flamme musicale qui a déjà réchauffé les couloirs de l’école secondaire Barthélemy-Joliette. Le programme a connu un déclin et, depuis deux ans, il n’y a aucune classe de concentration musique en raison d’un manque d’inscriptions. Charles-Étienne Ménard a donc instauré plusieurs mesures pour faire revivre le programme. « Je suis vraiment motivé, car je crois en l’importance de la musique et je sais que je ne suis pas le seul, surtout ici, à Joliette! »

C’est d’ailleurs pour la richesse culturelle de la région, que le percussionniste et violoniste a décidé de s’y installer en juin 2021. « Pour moi, Joliette a toujours été un sol de musique et le centre culturel, le plus proche de Montréal, qui était autant effervescent! Je sais que Barthélemy-Joliette a déjà été une grande puissance musicale au Québec et en enseignant ici, je sens que j’ai un flambeau à porter! »  

Il a mentionné que la situation est la même dans toutes les écoles, mais qu'il ne s'attendait pas à ce que la musique ait été aussi grandement touchée à Joliette. « Je pensais que c'était plus fort ici, mais la pandémie n’a pas aidé… Il y a aussi un groupe d’enseignants qui ont pris leur retraite et cela a créé un vide, il n’y avait personne pour les remplacer. » 

M. Ménard a expliqué que les instruments ont tranquillement dépéri et que le programme a perdu des élèves. « S’il n’y a personne pour faire vivre le département, c’est sûr que ce n’est pas attrayant. C’est devenu comme un cercle vicieux; la concentration n’a pas ouvert parce qu’il n’y avait pas d’inscriptions et en n’ouvrant pas, elle a perdu de la valeur aux yeux des étudiants. »  

Il travaille d’arrache-pied afin qu’un minimum de 25 élèves s’inscrive. Ce qui permettrait à la concentration de revivre et à la musique de refaire son oeuvre. « La musique adoucit les mœurs et elle permet de communiquer ses émotions sans avoir à dire un mot. Jouer d’un instrument favorise les apprentissages, mais surtout, donne un sentiment de fierté aux élèves qui ont grandement besoin d’être valorisés. » 

Rock et Trad 

Pour relancer le programme, l’enseignant veut instaurer le thème de l’école du rock pour les élèves du premier cycle et souhaite offrir une exclusivité à travers les écoles secondaires du Québec, soit un volet Trad. « Lanaudière est un port d'attache de la musique traditionnelle! Nous allons notamment enseigner le violon, la mandoline, la podorythmie et former des petits groupes! En plus, ça pourrait faire un pont direct avec l’option Trad du Cégep à Joliette. » 

Le passionné a continué en évoquant que des élèves du Cégep pourraient même venir donner des ateliers à l'école. Ce volet Trad sera mis en place dès l’année prochaine et sera réservé aux élèves de la concentration musique. « Je vais leur montrer à jouer plusieurs styles, mais nous allons jouer du rock et du Trad, c’est certain! » 

Puis, pour les élèves du 2e cycle, la concentration sera plus axée sur les grands ensembles de type harmonie et big band tout en ajoutant un volet chant. L’enseignant veut également effectuer plusieurs collaborations avec les institutions de la région. Il a déjà communiqué avec le Centre culturel Desjardins afin de voir si des élèves pourraient se produire sur leur scène ou si des artistes pourraient venir à la rencontre des étudiants.   

musique

©(Photo gracieuseté)

« Ils se sont montrés ouverts et ont dit que c’était le genre d'initiative qu'ils aiment encourager! En allant écouter des tests de sons et en voyant tout le travail derrière un spectacle, un album ou une chanson, c’est comme ça qu’on va aller chercher la relève.» M. Ménard aimerait aussi que des artistes Trad viennent donner des ateliers à l’école et peut-être même faire une collaboration avec le festival Mémoire et Racines pour que les élèves de Barthélemy-Joliette aient une petite scène où performer.  

Le musicien a aussi entrepris une tournée des écoles primaires pour faire connaître la concentration, « je me bats sans relâche pour que ça reparte!» La veille de l’entrevue, une trentaine d’élèves de sixième année étaient d’ailleurs venus visiter l’école secondaire et M. Ménard en a profité pour leur présenter le programme et leur faire jouer du rock, tout cela, dans l’espace de huit minutes! « Même si je n’avais pas beaucoup de temps, ils ont vraiment tripé! Je suis convaincu qu'avec tout ce que je propose, les différents instruments et les différents styles, je peux au moins avoir un groupe qui ouvre! » 

Musique Barthélemy-Joliette

©(Photo gracieuseté)

Il a aussi mis sur pied une « drumline » qui est allée jouer lors des parties de football.

Un élément clé à travers l’adolescence  

Charles-Étienne Ménard veut repartir la concentration, mais aussi redonner de la valeur au programme et c’est ce qu’il fait depuis l’année dernière avec ses classes régulières et en parascolaire. « J’ai quatre groupes de musique, de styles différents, qui viennent faire l’école du rock sur l’heure du midi, ils sont super motivés! »  

Il a aussi mis sur pied une « drumline » qui est allée jouer lors des parties de football. « Parmi les jeunes qui en font partie, certains n’avaient même jamais joué d’instruments et ils sont vraiment devenus un groupe soudé et rempli d’initiatives. »  

L'enseignant utilise également une approche un peu plus actuelle pour accrocher les jeunes avec des projets de musique numérique ou de création musicale en explorant, par exemple, le travail d’un compositeur de musique de jeux vidéo, de films et de publicités. Il fait aussi des partitions qui correspondent au répertoire musical de chaque jeune.  

« Tout le monde écoute de la musique et quand on dit que l’essentiel est invisible pour les yeux, ça en fait partie. L’adolescence est une période cruciale pour la recherche identitaire et la musique peut nous aider à définir notre identité!» L’enseignant a d’ailleurs mentionné que cet art avait joué un grand rôle pour lui lors de son secondaire. Il avait perdu l’intérêt d’aller à l’école et c’est grâce à plusieurs spectacles et événements musicaux qu’il a retrouvé sa motivation. « Si je suis capable d’accrocher ne serait-ce qu’un élève avec ce que je fais et bien ce sera mission accomplie! » 

Il a ajouté que son but n’est pas de former des musiciens professionnels, mais d’aider les élèves à cheminer et à traverser leur secondaire tout en travaillant leur persévérance et leur patience. « Avec la musique, on apprend à se tromper, à se faire confiance et plein d’autres compétences qui sont transférables dans toutes les sphères de la vie.»  

Finalement, l’enseignant fait le plus de publicité possible et de spectacles au sein de son école. « La semaine prochaine, on devrait faire un Flash mob dans les couloirs et l’année dernière, nous sommes allés au parc Antonio-Barrette avec des djembés. Je pense que ça se voit dans l’école tous les efforts que je fais!»  

Il a ajouté que l’équipe de l’école est très collaborative et qu’elle embarque toujours dans ses projets. « Mon directeur a dit que j'allais partir une révolution! J'espère que c’est le cas et que ça va aider à repartir la machine! Ça fait tellement de bien aux élèves de jouer de la musique, je le vois! C'est ce qui me motive à me battre pour faire reconnaître la musique non pas comme une dépense, mais comme une matière essentielle à l’école. » 

Musique Barthélemy-Joliette

©(Photo gracieuseté)

L’enseignant fait le plus de spectacles possible au sein de son école, notamment avec ses élèves de l'école du rock.

Commentaires

15 février 2023

Anne-Marie Trudeau

Génial! Bravo Chef Ménard!! Vous êtes fantastique!

15 février 2023

Jean Claude Bleau

Bravo à ce courageux professeur que l'on sent tellement passionné par son art et par les valeurs éducatives qu'il veut transmettre. Nous espérons bonne écoute des autorités scolaires et que son message soit entendu. Par sa vision, il mérite d'être supporté par les autorités, car il est tellement décidé. Il est peu courant de nos jours de remarquer cette audace éducative

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