Culture
Retour25 octobre 2022
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
« Dédé est irremplaçable, mais on peut lui rendre hommage »
Hubert Proulx nous parle de Dehors novembre

©Photo gracieuseté - Eve B. Lavoie - L'Action
Le comédien et musicien Hubert Proulx.
Le spectacle Dehors novembre sera présenté au Centre culturel Desjardins le 9 novembre. Mettant en vedette Hubert Proulx et Vander, qui a été bassiste des Colocs, ce théâtre documentaire musical plongera le public au cœur de la création de l’album mythique de cette formation qui a marqué le Québec.
Le spectacle ramènera les spectateurs à l’automne 1996, alors qu’André Dédé Fortin, chanteur des Colocs, et Vander, le nouveau bassiste du groupe, se réunissent dans un chalet en Estrie. C’est lors de cette retraite artistique que seront créées les pièces les plus marquantes de l’album Dehors novembre. Parmi les titres de cet album, on retrouve Le répondeur, Tassez-vous de d’là et Tout seul. Le spectacle mettra de l’avant le point de vue de Dédé et de Vander au sujet de la création.
Sur scène, Hubert Proulx interprétera André Dédé Fortin. En entrevue avec L’Action, le comédien, qui est aussi musicien, confie que sur certains aspects, il lui ressemble. « Ma musique aussi peut être festive et sombre. On est différent, André Fortin est inimitable, mais on se ressemble. En plus, Dehors novembre est mon album québécois préféré. »
Hubert Proulx souligne qu’il s’agit d’un spectacle pour rendre hommage. « L’objectif était de mettre les textes en avant-plan. C’est un théâtre documentaire musical, on revisite les chansons, on s’approprie la création. On joue le texte, c’est extrêmement incarné. »
Si le spectacle se veut théâtral, le comédien dévoile qu’à la fin, on finit en quelque sorte par assister à un show rock. « La deuxième partie prend des allures rock et groovy. »
Hubert Proulx insiste sur le fait qu’il n’imite pas Dédé, mais qu’il prête sa voix à ses textes. En amont du spectacle, le comédien et Vander ont passé beaucoup de soirées ensemble à parler, à discuter…« On était sur la même longueur d’onde. »
Des chansons universelles
Hubert Proulx raconte que lorsqu’il a entendu Tassez-vous de d’là pour la première fois, il avait 18 ans et il essayait de sortir son frère toxicomane de la rue : « Les chansons des Colocs sont universelles. »
Au niveau musical aussi, l’influence du groupe a été grande pour lui. Il souligne que son band gipsy-punk Roma Carnivale a été influencé par la musique du monde et qu’avec Dehors novembre, on assistait justement aux débuts des sonorités de musique du monde au Québec. « Ça me parlait beaucoup, j’avais ça en commun avec Dédé. »
Hubert Proulx mentionne qu’à partir de souvenirs, d’anecdotes et d’histoires, le public pourra découvrir le grand humanisme de Dédé Fortin, « à quel point il était un bon gars et humain ».
« Il y a des gens qui pourraient être déçus qu’on ne joue pas les chansons dans leur intégralité, mais ce n’était pas le but. C’est un spectacle vraiment touchant et rempli de lumière, tout en étant sombre à la fois, parce que cette dualité faisait la force de Dédé Fortin. »
Hubert Proulx est conscient que les Colocs, au Québec, c’est mythique et monumental. Il souligne qu’il y a toujours certaines appréhensions avant de monter sur scène. Il aborde l’œuvre avec une grande humilité, « advienne que pourra, je vais y aller avec mon cœur, on ne peut pas remplacer Dédé Fortin, mais on peut lui rendre hommage ».
Joint alors qu’il venait de briller à l’écran avec son rôle de Pierre Poirier dans la série Indéfendable, Hubert Proulx avoue que les prochains mois seront assez intenses. « C’est mon tour de travailler beaucoup et je suis privilégié. C’est comme ça, notre métier est toujours un peu maniaco-dépressif. »
Le comédien connait bien la région, il a d’ailleurs passé des vacances à Saint-Jean-de-Matha cet été à la résidence de Françoise David, puisque sa conjointe est députée pour Québec solidaire. Il a aussi hâte d’être de passage au Centre culturel Desjardins afin de revoir des amis artistes de longue date. D’ailleurs, aller à la rencontre de son public est quelque chose qu’il apprécie particulièrement. « J’aime le monde, je vais sûrement rester après le show pour parler avec les gens. Actuellement, avec Indéfendable, c’est la folie, je me fais arrêter dix fois par jour par des gens qui me disent qu’ils m’aiment. C’est précieux. »
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