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30 mars 2021

Un budget du Québec d’hier, selon Véronique Hivon

Réactions

Véronique Hivon

©Photo gracieuseté - L'Action

La députée de Joliette, Véronique Hivon.

Après avoir pris connaissance du budget 2021-2022 du Québec, la députée de Joliette, Véronique Hivon, déplore un budget passéiste, des années 1990, qui ne tient pas compte du nécessaire virage vert ni de la réalité de beaucoup de Québécois qui souffrent encore de la crise de la COVID-19.

À ceux qui s’attendaient à un budget traduisant la nécessaire transition vers l’économie du XXIe siècle, il n’en est rien note la députée. Pire, le gouvernement investit davantage dans le béton et rate le virage vers une nouvelle économie verte, dénonce-t-elle.

« Notre plus gros partenaire commercial, les États-Unis, vient, lui, d’annoncer des investissements de 2000 milliards pour verdir son économie. Pendant ce temps, au Québec, on continue d’ignorer la réalité des changements climatiques », remarque Mme Hivon.

« Au sortir d’une crise sanitaire, le gouvernement de la CAQ propose un budget axé sur le développement des infrastructures, en accélérant les investissements de 60 % au cours des quatre prochaines années dans le PQI. Ce budget est la juste continuité du projet de loi no 66, adopté l’automne dernier », commente Véronique Hivon. Celle-ci rappelle par ailleurs que pour relever les défis liés à la transition juste et verte, le Parti Québécois proposait d’investir un milliard de dollars par le biais du Fonds des générations, afin d’aider les entreprises et les travailleurs à mieux vivre cette transformation de l’économie.

La réduction des inégalités sociales : l’angle mort du budget

« On dirait que le gouvernement oublie carrément les conséquences de la pandémie sur le quotidien des Québécois les plus vulnérables. À l’issue de la crise sanitaire et de la plus grande récession depuis les 100 dernières années, nous nous serions attendus à des investissements massifs pour réduire les inégalités sociales grandissantes », mentionne également Mme Hivon.

Malgré leur travail essentiel en première ligne et le sous-financement chronique dont ils souffrent, les organismes communautaires n’obtiennent que des miettes. « C’est comme une claque au visage ; alors que des centaines de millions de dollars étaient nécessaires pour rehausser le financement à la mission, afin de répondre aux besoins des Québécois les plus vulnérables, le gouvernement a choisi d’augmenter le financement de seulement 50 M$ sur 5 ans pour les organismes oeuvrant en santé, et de seulement 27 M$, cette année, pour les organismes en action communautaire autonome. Prenons par ailleurs l’aide aux femmes victimes de violence conjugale : alors que le Québec déplorait cette semaine son septième féminicide, les 70 M$ attendus immédiatement pour les maisons d’hébergement ne sont même pas au rendez-vous ! On ne parle que d’un maigre 10 M$ par année », dénonce la députée de Joliette.

Quant à la crise du logement, elle sera encore la réalité au cours des prochaines années affirme la députée. « Pour son troisième budget, la CAQ annonce qu’elle construira 5500 logements en 5 ans, alors qu’il s’agit du nombre de logements qu’il faudrait construire chaque année. Qui plus est, ces logements, elle les avait en grande partie déjà promis. »

En ce qui concerne les services de garde, les parents qui attendent une place en CPE pour retourner au travail devront continuer d’attendre, constate Véronique Hivon. « Alors qu’il manque actuellement 3000 éducatrices, les mesures pour faire face à cette pénurie sont insuffisantes, et on ne retrouve dans ce budget aucune mesure pour créer les 51 000 places manquantes. Le gouvernement va même jusqu’à réduire de 20 M$ les investissements pour soutenir l’ouverture de nouveaux CPE. »

Un nationalisme économique de façade

En matière de nationalisme économique, la CAQ manque encore le bateau, explique la députée. Elle ajoute que la réussite de la relance économique devait passer par l’adoption d’une réelle politique nationale d’achat québécois et par des changements aux processus d’appels d’offres, qui ne considèrent actuellement que le seul critère du plus bas prix.

« Le gouvernement continue de refuser d’utiliser l’État pour relancer l’économie québécoise. Alors que nous pourrions imposer des seuils d’achat de 60 %, voire de 70 % dans plusieurs domaines, le gouvernement choisit de se priver d’un important levier qui favoriserait les entreprises québécoises. Pendant ce temps, nos voisins, eux, ne se gênent pas pour avantager leurs entreprises locales », insiste Mme Hivon.

« De plus, poursuit-elle, le gouvernement n’impose toujours pas de critères de performance environnementale, notamment l’impact des GES, dans les appels d’offres. Non seulement cette décision est nocive pour l’environnement mais, en plus, elle l’est pour les nombreuses entreprises québécoises qui mettent en avant des technologies vertes. »

Bien qu’il salue la décision de percevoir la TVQ sur les biens tangibles importés, le Parti Québécois note que le gouvernement continue, d’une part, de priver le Québec de plusieurs sources de revenus, notamment par la taxation des GAFAM (146 M$), la taxation des profits détournés (154 M$) et l’abolition des agences de placement en santé (270 M$). D’autre part, il persiste à croire qu’il fera des gains dans le Canada en inscrivant continuellement au budget les sommes de 6 milliards que le fédéral nous doit pour les transferts en santé.

« Même le ministre des Finances lui-même n’y croit pas. C’est curieux, donc, que cet argent continue d’être budgété. C’est comme si la CAQ vivait dans un pays imaginaire », résume Véronique Hivon. (EB)

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