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06 mai 2019

Le Domaine Clercy, un projet qui ne fait pas l’unanimité

Domaine Clercy

©(Photo L'Action - Guillaume Morin)

Plusieurs citoyens se sont réunis le 30 avril dernier pour discuter du Domaine Clercy.

IMMOBILIER. Présenté à la fin du mois de janvier lors d’une consultation publique, le projet immobilier du Domaine Clercy a fait jaser. Quelques citoyens, dont Guylaine Coulombe, s’opposent vivement à son implantation. 

Rencontrée dans les bureaux de L’Action, la Joliettaine a fouillé et investigué sur le scolasticat, qu’elle admirait adolescente. Elle trouve « aberrant » de voir un site historique être transformé en projet domiciliaire et commercial.  

Bien documentée, elle indique que lors de cette présentation, les perspectives démographiques présentées soulignaient une évaluation à 22 390 habitants pour 2031. La Ville prévoyait accueillir 2163 nouveaux résidents au cours des 15 prochaines années, soit une augmentation de 10,6%. Les données recueillies par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière sont plus conservatrices, prévoyant une croissance de 6,1% d’ici 2026. 

Avec une population actuelle de 20 227 habitants, Joliette a vu sa population augmenter, entre 1996 et 2016, de 2300 âmes. Considérant les projets domiciliaires déjà annoncés dans le secteur et ne nécessitant aucun changement de zonage (Domaine Faubourg de L’Étoile, Labbé-Rue Nicoletti et Préville), le Domaine Clercy ferait passer à 4000 le nombre de nouveaux résidents dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, représentant une hausse de 21% dans cette portion de la Ville. 

« Reconvertir ce terrain en un « resort » est le pire scénario à envisager, clame Mme Coulombe. Cela ne respecte en aucun temps le caractère particulier de ce site ainsi que son écologie. Il contient la plus belle collection d’arbres de Joliette et même de la région. Sur le plan historique, il a développé beaucoup d’éléments, tels que la tomate du frère Armand Savignac, dont on devrait rendre hommage pour sa patience et son dévouement. » 

Dans ses recherches, Guylaine Coulombe démontre que plusieurs essences d’arbres et arbustes sont rares et exceptionnelles. Des noyers cendrés, en passant par les Châtaigniers d’Amérique, les poiriers de la variété « Savignac » et les noyers du Japon, une grande majorité d’entre eux ont atteint des âges nobles, dont certains dépassent les 60 ans. 

Elle s’inquiète également des impacts d’un projet de cette envergure sur le quartier. « La Ville en a-t-elle réellement besoin? Les rues du quartier Saint-Jean-Baptiste seront bondées. Elles deviendront problématiques pour ceux qui voudront se rendre au CLSC, le transport scolaire et la sécurité des enfants. » 

Raffermir le tissu social 

De son propre aveu, Guylaine Coulombe croit que d’autres avenues sont possibles plutôt que de construire 375 appartements ainsi qu’un immeuble de six étages. Reconvertir le scolasticat en une vocation communautaire en est une plausible. 

« Il manque cruellement d’un centre communautaire, ce qui raffermirait le tissu social. Plusieurs organismes se retrouvent aux abords du scolasticat », a-t-elle fait valoir, ajoutant que le manque d’hébergement ponctuel pourrait être une autre alternative. 

Sans rien enlever au projet ainsi qu’à ses retombées, elle soulève que le domaine devrait demeurer accessible à la communauté. « Je comprends les taxes que cela apporterait à la Ville, mais c’est inconcevable de le construire à cet endroit. Le scolasticat a une histoire, c’est quelque chose qui nous appartient et devrait être à nous »,  

Redynamiser le centre-ville et les zones commerciales existantes 

Lors de la séance du conseil de Joliette le 15 avril dernier, la Ville a adopté le règlement 79-405 amendant le règlement de zonage 79 concernant le Domaine Clercy. Le conseiller Alexandre Martel a demandé le vote sur ce point, mais il a été le seul à s’y objecter. 

Dans une publication sur sa page Facebook de conseiller, celui représentant le district 8 pense qu’il faudrait prioriser la dynamisation du centre-ville et des zones commerciales déjà existantes. « À partir de quand allons-nous dire non à zone commerciale? », a-t-il lancé à l’auteur de ces lignes lors d’un entretien téléphonique. 

Bien qu’il salue les « entrepreneurs qui se soucient du patrimoine dans leurs projets d’affaires », M. Martel estime que la Ville « doit avoir une vision claire et connue » de ce qu’elle souhaite sur son territoire. 

Il conclut sa publication en respectant la décision de ses homologues conseillers et qu’il a senti une ouverture à « questionner notre vision ». « Je ne sais pas comment pourront s’entreprendre ce dialogue et cette réflexion, mais je les souhaite féconds et partagés avec nos partenaires de la société civile », a-t-il écrit. 

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